Les quatre coureurs engagés dans les Mondiaux ont brillé vendredi dernier. Ce qui n’a pas surpris outre mesure Frank Schleck, qui se plaît à observer leur progression.
Comme tous les observateurs du cyclisme luxembourgeois, Frank Schleck, fraîchement nommé coordinateur national, s’est forcément régalé à voir se dérouler la course des espoirs luxembourgeois, vendredi dernier à Louvain lors des championnats du monde. Bien sûr, Tom Paquet n’a pas eu la chance de voir bien loin, les pépins ne l’ayant pas épargné d’entrée de course, mais tour à tour Cédric Pries, Mats Wenzel et bien sûr Arthur Kluckers, auteur d’une attaque mémorable dans le final, ont fait mieux que de la figuration.
Le cyclisme luxembourgeois possède assurément un assez bel avenir, pour qu’on se penche encore dessus. «Tom Paquet, c’est un coureur véloce qui aurait peut-être pu s’exprimer comme il avait su le faire lors des championnats d’Europe. C’était prévu qu’il fonctionne comme électron libre, mais les circonstances ne lui ont pas été favorables. La tactique de nos entraîneurs, c’était justement de permettre à Arthur d’être leader, avec Cédric Pries et Mats Wenzel, à ses côtés. Ils ont respecté ça à la lettre», observe Frank Schleck. C’est depuis le Luxembourg, que l’organisateur du Schleck Gran Fondo, déplacé à samedi dernier, a apprécié la manœuvre.
«Je laisse le soin à nos entraîneurs nationaux de faire leur travail et ils le font très bien», prend le soin de préciser l’ancien vainqueur de l’Amstel Gold Race. Mais son œil d’ancien professionnel de haut niveau apprécie ce qu’il voit, d’autant plus qu’il est arrivé ce poste de coordinateur national.
Un regard bienveillant
«Nous avons un groupe de six bons espoirs et la sélection pour ces Mondiaux n’avait pas été simple, mais c’est vrai que ce qu’on voit est intéressant. Ils apprennent bien alors que la crise sanitaire n’a pas été simple à gérer pour eux. Ils ont perdu des mois précieux et des courses importantes. Mais on a vu dans ces Mondiaux, qu’ils étaient néanmoins à la hauteur», reprend Frank Schleck.
Il porte un regard bienveillant sur chacun. «Cédric (Pries) s’était cassé la clavicule cinq semaines avant le Tour de Luxembourg et ce qu’il fait est prometteur. C’est un bon coureur, il y a beaucoup de potentiel chez lui. Mats (Wenzel) est jeune, il apprend vite et bien. Il était prévu qu’il parte en échappée par exemple sur le dernier Tour de l’Avenir. Ce qu’il a répété à plusieurs reprises, ce qui n’est jamais facile. Tom (Paquet) est de son côté un garçon très cool qui ne stresse jamais. Il vit son sport comme une passion, et aussi un hobby, du bon côté. Quant à Arthur (Kluckers), on a vu ces derniers temps ce qu’il sait faire sur un vélo. Mais il ne faut pas limiter nos espoirs à eux seuls. Ils étaient six et la sélection n’a pas été simple. Un coureur Loïc (Bettendorff) a beaucoup de qualités…»
Bref, sans évoquer les juniors, le Luxembourg n’a pas d’inquiétude à avoir avec ses espoirs. Frank Schleck les voit-il un jour passer professionnel? «Oui tout à fait, tranche-t-il avec les précautions d’usage. Il faut qu’ils continuent à travailler avec leur équipe et la sélection nationale et nos entraîneurs. Il y a du talent, du potentiel. Cela reste compliqué de prédire des choses, notamment après ce qu’on vient de vivre pendant un an et demi, mais on voit qu’ils ont bien géré les choses, on l’a vu dans ce championnat du monde qui n’était pas facile. Moi, j’y crois.»
Denis Bastien