Le Néerlandais Hein Verbruggen, ancien président de l’Union cycliste internationale (UCI), notamment à l’époque de la domination de Lance Armstrong, est décédé, a-t-on appris mercredi auprès du CIO dont il fut membre.
Hein Verbruggen, 75 ans, est mort « dans la nuit de mardi à mercredi », a précisé Kevin Leenheers, porte-parole de l’Union royale cycliste néerlandaise (KNWU). Président de l’UCI entre 1991 et 2005, et membre du Comité international olympique (CIO) entre 1996 et 2005 puis de 2006 à 2008, il fut l’un des plus influents dirigeants du sport mondial au début des années 2000. Verbruggen fut l’un des grands artisans de la mondialisation du cyclisme à l’époque de la domination de l’Américain Lance Armstrong, déchu de ses principaux succès -dont ses sept victoires dans le Tour de France- pour cause de dopage. Dans un rapport publié en mars 2015, une commission indépendante (CIRC) avait mis au jour une grande proximité entre Hein Verbruggen et Armstrong. L’ancien président de l’UCI avait pointé « des éléments d’accusation incorrects ». Lance Armstrong, lui-même, avait nié avoir été soutenu par l’UCI.
Confronté aux scandales
Spécialiste de marketing, formé à l’université de Nijenrode, passé chez Mars Chocolates au début des années 1970 quand la firme parrainait une équipe cycliste (De Vlaeminck, Monsere, Zoetemelk), Hein Verbruggen a grimpé sans attendre les échelons. Élu au comité directeur de la Fédération internationale du cyclisme professionnel (FICP) en 1979, il en devient président en 1985. Six ans plus tard, en 1991, il réunit les fédérations amateur et professionnelle au sein de l’UCI, jusque-là une coquille vide dont le siège se limitait à un bureau dans le quartier « chaud » de Genève. Il entame alors le processus d’internationalisation et de reconnaissance accrue dans le cercle olympique, avec la manne financière qui l’accompagne.
Mais rapidement, Hein Verbruggen et le cyclisme sont confrontés aux différentes révélations sur le dopage, notamment sanguin. Le président de l’UCI minimise d’abord l’importance de l’EPO en 1994, quand le préparateur Michele Ferrari s’exprime librement, puis le scandale Festina lors du Tour 1998. Mais, un an plus tard, c’est le même homme qui assume l’exclusion de Marco Pantani du Giro. C’est lui aussi qui se risque au printemps 2001 à valider le test français de détection de l’EPO, le poison des sports d’endurance.
Le Quotidien/AFP