Charly Petelin (Amore & Vita) sera le seul Luxembourgeois au départ du Sibiu Tour. Retour sur le parcours chaotique du grand frère de Jan. Un aîné qui a décidé de prendre son destin en main.
Test Covid ? Check ! Bagages ? Check ! Forme physique ? Check ! C’est bon, Charly Petelin n’a plus qu’à attendre à Venise que son équipe, partie de Trévise, passe le chercher. Au menu, 1 200 km de route – avec deux voitures et un van – en deux jours pour rejoindre la Roumanie, où se déroule à partir d’aujourd’hui le Sibiu Tour. Son épreuve de reprise avec sa nouvelle équipe Amore & Vita–Prodir : «Le premier jour, c’est un prologue de 2 km dans les rues de la ville. Mais dès le lendemain, on monte à 2 000 m et le dernier jour, il y a un chrono en montée», explique l’aîné de la fratrie, très à l’aise lorsque la route s’élève.
Faisons les présentations : dans la famille Petelin, je demande donc le frère. Si on connaît bien Jan, 24 ans, qui s’apprête à disputer prochainement sa première course avec sa nouvelle formation italienne Vini Zabù–KTM (2e division), on avait peut-être un peu perdu de vue Charly, son grand frère (26 ans).
Lui qui avait roulé avec son frère pendant une demi-saison en 2016 a ensuite rapidement quitté Differdange pour d’autres destinations : «J’ai roulé un an pour l’UC Dippach et je travaillais dans un magasin de cycles.»
Mais le virus de la petite reine était le plus fort. Et Charly Petelin a décidé de monter en puissance. Il a ainsi rejoint l’équipe belge d’Asfra Racing Team, basée à Oudenaarde. Il était ainsi aux premières loges pour assister à l’arrivée d’une course qui le fait rêver, le Tour des Flandres. «Quand on voit toute la passion des gens là-bas pour le cyclisme, on ne peut que rêver d’y participer un jour !», confie le coureur, qui désigne le Giro comme course par étapes idéale.
«Ce serait dommage d’en rester là»
En Belgique, il a l’occasion de rouler certaines épreuves avec des pros. Le virus est toujours là.
Italien d’origine, Charly Petelin décide de rentrer dans la péninsule transalpine, chez ses parents, à San Pietro di Feletto, dans la province de Trévise. Il rejoint une petite formation amatrice, Northwave Coffee pour l’année 2019 : «Ça s’est plutôt bien passé. J’ai souvent fait des top 10, alors je me suis dit que j’allais tenter de trouver une nouvelle équipe de bon niveau.»
En effet, Charly Petelin n’a pas l’intention de s’arrêter là : «Par le passé, j’ai eu des pépins sur le plan physiques, qui m’ont conduit à ne pas poursuivre plus sérieusement dans le vélo. Mais depuis, je me suis retrouvé moi-même, ça allait mieux. Et comme j’étais un des meilleurs juniors en Italie, je me suis dit que ce serait dommage d’en rester là. Je voulais tenter ma chance encore une fois.»
C’est ainsi qu’il a contacté Amore & Vita–Prodir, formation bien connue qui évolue au niveau continental (3e division) et qui, si elle est d’origine italienne, dispose désormais d’une licence en Lettonie. Après quelques discussions et un entraînement histoire de prendre la température, les deux parties se sont mises d’accord pour que Charly Petelin porte pendant un an le maillot rose et bleu.
Il sait que cette équipe peut lui permettre de franchir un palier supplémentaire : «C’est une équipe continental, mais avec un super calendrier. En plus, l’ambiance est excellente, c’est un peu comme une famille. Et un coureur bon peut montrer ce qu’il sait faire», se réjouit le Luxembourgeois. Qui a porté une fois son nouveau maillot en compétition officielle : «C’était lors du Trofeo Laigueglia. J’avais travaillé pour Marco Tizza, qui a pris la huitième place.»
Il regarde vers le haut
Se définissant comme «un grimpeur capable d’avoir une bonne pointe de vitesse dans un petit groupe» et se qualifiant d’une manière générale de «polyvalent», il sera donc le seul coureur grand-ducal au départ du Sibiu Tour, épreuve classée 2.1 par l’UCI.
Avec comme rôle principal d’accompagner ses leaders et notamment Marco Tizza, encore lui, qui avait remporté une étape l’an passé ou encore le sprinteur Davide Appollonio, ancien vainqueur d’étape sur le Tour de Luxembourg : «On doit tenter de faire au moins aussi bien cette année.»
S’il sera forcément équipier, Charly Petelin espère avoir l’occasion de jouer sa propre carte : «Je vais essayer, si j’en ai l’autorisation, de me lancer dans une échappée. C’est toujours important de montrer le maillot.»
Avec l’incertitude liée à la pandémie, il est déjà heureux de pouvoir reprendre la compétition. Car il n’a aucune idée de ce que sera la suivante. Quoi qu’il en soit, il compte profiter de chaque occasion pour montrer ses qualités. Car Charly Petelin, maintenant qu’il a remis le doigt dans l’engrenage, regarde déjà vers l’avenir : «Si tout va bien, j’espère rejoindre une formation continentale pro d’ici un ou deux ans.»
Cela passera forcément par de bons résultats avec Amore & Vita : «Le top, ce serait une fois de faire un top 10 cette saison.» Avec un contrat d’une saison seulement, Charly Petelin sait qu’il n’a pas de droit à l’erreur. Mais l’envie est plus forte que jamais, le talent est toujours là. Maintenant, à lui de jouer !
Romain Haas