Bob Jungels (Etixx) et Christine Majerus (Boels-Dolmans) ont de réelles chances, dimanche, de devenir champions du monde du contre-la-montre par équipes dans la touffeur de Doha (Qatar).
Ce dimanche, l’équipe Etixx – Quick Step entend bien récupérer son titre alors que Boels-Dolmans entend laver l’affront de l’an passé où Christine Majerus avait essuyé une crevaison au mauvais moment.
On ne va pas se mentir. Ces championnats du monde de contre-la-montre par équipes qui vont connaître leur cinquième édition dans le désert de Doha ne sont pas encore vraiment rentrés dans les mœurs. Et comme l’exercice quasiment imposé par l’UCI n’attire, en définitive, que quelques équipes, notamment chez les hommes, les coureurs titrés n’en retirent que bien peu de publicité personnelle. Il s’agit d’un titre qui s’oublie, qui ne fait pas encore référence. Normal, l’exercice est collectif.
Vous souvenez-vous quelle équipe masculine est tenante du titre? Ah oui, la BMC, la formation américaine, déjà lauréate en 2015… L’an passé à Richmond, la BMC s’est encore payé le scalp, pour onze malheureuses secondes de l’équipe Etixx – Quick Step. L’équipe belge veut clairement sa revanche.
Et elle paraît avoir les moyens de ses ambitions. Elle veut renouer avec le titre, un point c’est tout. En présélectionnant sept coureurs pour six places, lors de son stage de septembre sur l’aérodrome d’Ursel (Belgique), elle maintient la pression. Une pression que ne subira pas Bob Jungels, tant le double champion national a le vent en poupe.
Niki Terpstra lui doit son succès dans l’Eneco Tour où le rouleur luxembourgeois fut littéralement magistral dans la dernière étape menant au Grammont. Ces championnats du monde et notamment les chronos, que ce soit le chrono par équipes ou l’individuel, sont son objectif. Il paraît par ailleurs évident que Bob Jungels sera à l’aise également sur la course en ligne, quand bien même celle-ci paraît promise à un sprinteur. Avec cette forme…
Duel serré avec… BMC
Au minima, on peut garantir que l’équipe Etixx, on ne peut plus solide avec Tony Martin, Yves Lampaert, Julien Vermote, Niki Terpstra et Bob Jungels donc, sera sur le podium. On la voit sur la première marche. « C’est un objectif et on a travaillé dur pour ça », glissait récemment Bob Jungels. « Il faudra montrer un grand esprit d’équipe. Nous avons beaucoup travaillé en stage et ici, ce vendredi. Cela peut faire la différence, avec la chaleur évidemment. Nous avons un très bon niveau d’ensemble et je pense qu’on peut faire un gros résultat », a expliqué Niki Terpstra.
Fatalement, on ressentait la même confiance chez BMC. « Nos six coureurs sont des habitués. Nous savons que cela sera serré sur ce parcours tout plat et sans doute que les places sur le podium se joueront à coup de secondes, pas plus d’une dizaine. Tout va donc compter », pronostique pour sa part Manuel Quinziato. Le coureur italien a vécu les quatre éditions et se verrait bien fêter un triplé aux côtés des Rohan Dennis, Stefan Küng, Daniel Oss, Taylor Phinney et Joey Rosskopf. Vrai que l’ensemble a de la gueule.
De son côté, Ben Gastauer prend sa place dans la formation AG2R la Mondiale, qui elle aussi, est passée par un stage d’entraînement ces derniers jours.
Il s’agira de sa dernière course de la saison, puisque touché à un talon pendant l’Eneco Tour, Ben Gastauer avait décliné sa sélection pour la course en ligne. Il sera accompagné par Patrick Grestch, Alexis Gougeard, Hugo Houle et Gediminas Bagdonas. Mais à l’évidence, ils ne pourront pas briguer de médaille.
Christine Majerus va se rattraper
Ce ne sera pas le cas de Christine Majerus qui fera figure de favorite avec son équipe Boels-Dolmans.
On se souvient de la déception de la Luxembourgeoise l’an passé à Richmond. « Un sentiment terrible », avait-elle résumé. En effet, la championne nationale avait connu la très grande malchance d’essuyer une crevaison en fin de parcours alors qu’Ellen Van Dijk n’était pas apparu à son aise.
Mais le match s’annonce encore serré entre la formation de Christine Majerus qui aligne Chantal Blaak, Ellen Van Dijk, Karol-Ann Canuel, Elizabeth Armisstead-Deignan et Evelyn Stevens et Canyon Sram (ex-Velocio-Sram), laquelle porte toujours beau (avec Trixi Worrack, Lisaz Brennauer, Elena Cecchini, Alena Amialiusik, Mieke Kroger et Hannah Barnes).
D’ailleurs Worrack n’a jamais perdu un titre depuis 2012!
On remarquera néanmoins que toutes les équipes ne se sentent pas concernées. C’est encore plus flagrant chez les dames où seulement huit formations sont au départ. Mais qu’importe, dimanche soir, le Luxembourg aura sans doute par coureur interposé des médailles à fêter !
Denis Bastien