Le coureur de l’équipe Cofidis n’a jamais été titré dans les championnats nationaux de course en ligne qui se dérouleront dimanche à Harlange. Sans illusion, il mènera un nouveau combat avant espère-t-il, prendre le départ de son premier Tour.
On ne va pas le cacher, les championnats nationaux sur route n’ont jamais été la tasse de thé de Jempy Drucker, qui ne s’est que deux fois sur le podium élite (3e en 2020 et 2013). Plusieurs fois, il a même volontairement zappé l’évènement, afin, pensons-nous, d’atténuer les déceptions. Cela ne l’a pas empêché de remporter en 2017 à la surprise générale le titre en chrono du côté de Remerschen. Cette année, il se concentre uniquement sur la course en ligne. À 34 ans, le coureur luxembourgeois ferait néanmoins un beau champion. Le tenant du titre, Kevin Geniets en parle comme un rival affirmé. Jempy le dit à sa façon dans cet entretien, cela ne changera pas sa vie, même si… Même si ça ferait beau de porter ce joli tricot en juillet prochain, si jamais Cofidis le sélectionne, sait-on jamais, pour son premier Tour de France !
Vous voilà au départ des championnats nationaux sur route, quel est votre état d’esprit ?
C’est une course particulière, mais ce n’est en rien comparable aux courses auxquelles on participe toute la saison.
Mais l’an passé à Mamer, on vous a vu néanmoins faire la course…
Oui, j’étais le meilleur du reste, quoi (rires) ! Il y avait Bob (Jungels) et Kevin (Geniets) qui étaient au-dessus du lot. Je finis troisième, ce n’était pas si mal. Il s’agissait aussi de ma première course après la pandémie et la coupure liée à la crise sanitaire. C’était bien de retrouver le chemin de la course.
Est-ce que vous est arrivé de penser au fil de votre carrière que vous aimeriez avoir ce maillot de champion sur route ?
Bien sûr, c’est un beau maillot. Je l’avais porté plein de fois en cyclo-cross et j’ai eu la chance de battre un jour Bob dans le chrono. Ça fait toujours plaisir et en plus, c’est vraiment un joli tricot. C’est l’un des plus beaux du peloton. C’est un but, mais voilà, le monde ne s’arrêtera pas à tourner dimanche soir s je ne gagne pas.
Certes, mais on vous a déjà vu frustré après un championnat…
Oui, oui, bien sûr, le but est de gagner et de faire le meilleur résultat possible. Pour dimanche, je sais que le parcours est dur. Mais même avec l’absence de Bob (Jungels), je sais que Kevin (Geniets) est fort, je sais que Michel (Ries) et Alex (Kirsch) marchent bien aussi. Ce sera dur pour moi de gagner. J’essaierai de leur faire la vie la plus dure possible.
Pour le Tour, tant qu’on est dans la présélection, il ne faut pas se relâcher et faire le métier
Dans vos différentes équipes, on vous a déjà incité à remporter ce titre de champion du Luxembourg ?
Jamais à la vérité. Ils seraient toujours satisfaits, mais ce n’est pas grave si tu ne gagnes pas. En France, pour une équipe française, je sais qu’un maillot de champion, ça compte. Par exemple, Groupama-FDJ, qui ôte sa marque sur les maillots de champions nationaux, semble y tenir. Mais d’après ce que j’ai observé partout ailleurs, c’est toujours bien qu’un coureur obtienne un maillot, mais ce n’est pas capital. Dans le sens où on ne va pas t’embêter si tu ne reviens pas avec le maillot…
Dans quelle condition êtes-vous ressorti du Tour de Suisse ?
Le but, c’était de travailler, surtout pour les premières étapes avec Christophe (Laporte). On savait qu’avec notre effectif et le profil, on n’avait que peu de chances de faire quelque chose. Les trois jours étaient vraiment très durs. Et je dois avouer que j’ai eu du mal avec l’altitude et avec le départ avec des montées de douze kilomètres. ce n’était pas vraiment à mon goût (rires).
Vous restez donc dans l’attente d’une éventuelle sélection pour le Tour…
Oui, comme vous le savez, il y a eu six noms d’annoncés. Pour les deux dernières places, je reste en course. Il me faut attendre jusqu’à dimanche soir ou lundi.
C’est stressant ?
Non, ce n’est pas quelque chose qui m’empêche de dormir, mais quand même, j’y pense. Là, je me sens bien, le Tour de Suisse est passé. Le Dauphiné aussi. Je pense que les dirigeants ont leur effectif en tête. Ce n’est pas le championnat du Luxembourg qui va changer la donne, à mon avis (rires).
On vous a demandé de rester prêt ?
Oui, il faut faire le métier jusqu’au bout, même si on est réserve. Des blessures, des changements arrivent jusqu’à la veille du départ. Pour le Tour, tant qu’on est dans la présélection, il ne faut pas se relâcher et faire le métier. Pour le moment, je ne connais pas la décision des directeurs sportifs. C’est ce qu’on m’a dit le week-end dernier, qu’il fallait que j’attende, comme les autres. Si je ne sais pas lundi, alors, oui, ce sera dur (rires).
Entretien avec Denis Bastien
Demandez le programme
Samedi (Course en ligne)
11h : Cadets (m/f), 5 tours à 8,3 km = 41,5 km
11h05 : Minimes(m/f), 3 tours à 8,3 km = 24,9 km
13h : Débutants(m/f), 7 tours à 8,3 km = 58,1 km
15h30 : Masters, 7 tours à 8,3 km = 58,1 km
Dimanche (Course en ligne)
10h30 : Juniors, 5 tours à 18,1 km = 90,5 km
10h35 : Dames, 4 tours à 18,1 km = 72,4 km
14h : Espoirs, 8 tours à 18,1 km = 144,8 km 14 h : Élites, 8 tours à 18,1 km = 144,8 km