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[Cyclisme] «C’est sympa de recommencer…», explique Christine Majerus


Christine Majerus, ici en janvier 2022 lors des championnats nationaux à Ettelbruck, n’est plus apparue en cyclo-cross depuis. (Photo : Photo : Luis Mangorrinha)

La pensionnaire de l’équipe SD Worx se projette sur sa nouvelle et dernière saison sur route 2024, où elle aimerait gagner sa sélection pour les Jeux olympiques de Paris après une belle campagne de classiques de printemps. Christine Majerus sera au départ samedi du cyclo-cross organisé par l’armée à Diekirch.

Samedi, Christine Majerus (36 ans) sera au départ du cyclo-cross organisé par le CT Toproad Roeserbann à Diekirch, en collaboration avec l’armée. Le moment idéal pour faire le point avant sa dernière saison sur route.

Vous avez terminé votre saison sur route avec une 21e place lors des championnats d’Europe sur route qui se sont déroulés fin septembre aux Pays-Bas. Comment se passe votre intersaison ?

Christine Majerus : Après les championnats d’Europe, j’ai passé un mois d’octobre un peu plus cool. Mes vacances étant liées à des engagements que j’avais avec mon équipe, SD Worx, j’ai dû attendre un peu avant de partir. Du coup, j’ai continué de rouler un peu, et puis, je suis partie dix jours en vacances. Et cela fait donc trois ou quatre semaines que je recommence à rouler, avec des entraînements qui étaient mauvais au départ, mais qui s’améliorent déjà un peu. Je suis contente d’être de retour et de voir que ça progresse.

Votre hiver va-t-il s’articuler autour du cyclo-cross ?

Cet hiver, je vais essayer de revenir un peu aux bases. Je sais que l’an passé, cela m’avait manqué, à cause de ma blessure (NDLR : elle avait subi une double opération consécutive à une luxation sterno-claviculaire postérieure), de ne pas pouvoir faire du tout de cross. Je l’ai ressenti. En termes de force, j’ai recommencé au printemps avec moins d’acquis qu’auparavant. Je vais donc réintégrer un peu le cross cet hiver. Mais sans autre ambition que de le voir comme un entraînement. De toute façon, après la saison blanche 2022/2023, je me retrouve sans points UCI et sans aucun ranking. Si je me présente à l’étranger, je sais que je partirai en dernière ligne. Cela va donc être compliqué d’aller chercher des résultats. Je ne me mets pas de pression par rapport à ça. Je commencerai par faire deux cross qui me tiennent à cœur au Luxembourg, notamment celui de l’armée ce week-end (à Diekirch), samedi, et la semaine suivante, celui de mon club à Cessange. C’est important pour moi de donner en retour de ce qu’a fait mon club. Je l’avais déjà fait par le passé, même lorsque je réalisais de grosses saisons de cross. C’est sympa de recommencer.

Que pouvez-vous nous dire sur l’épreuve de samedi, une première organisation de l’armée ?

Ce cyclo-cross est annoncé comme une épreuve militaire, mais il comptera également pour la Skoda Cross Cup, comme beaucoup d’épreuves au pays.

Après les plus belles courses du printemps, l’objectif sera de me préparer au mieux pour être sélectionnée pour les Jeux olympiques de Paris

Sur le plan international, avez-vous néanmoins prévu des sorties en compétition ?

Ce sera forcément restreint. Les manches de Coupe du monde n’auraient pas beaucoup de sens pour moi vu mon (faible) nombre de points. Mais j’aimerais bien m’aligner dans les épreuves belges de Boom (Superprestige, le 2 décembre) et éventuellement la course de Diegem (Superprestige, le 22 décembre). Ce sont des courses que j’aime bien et je n’ai plus besoin de m’ennuyer sur les circuits sablonneux (rire). Et si l’entraînement se passe bien, alors pourquoi ne pas m’aligner en Coupe du monde à Namur (17 décembre) et à Gavere (26 décembre). Mais on verra comment se passeront les premiers stages avec l’équipe en décembre et comment je vais progresser. Car je ne sais pas comment vont se passer mes prochaines sorties. Depuis les championnats nationaux 2022, je n’ai plus fait de cross ! Ce sera donc l’opportunité de voir combien j’ai perdu (rire) !

On imagine que l’idée d’une reconquête du titre de championne nationale (détenu depuis l’an passé par Marie Schreiber) n’est pas une priorité…

Non, après, j’essaierai de me présenter dans les meilleures conditions au championnat. Mais je reste réaliste sur le fait que Marie fait désormais partie des meilleures du monde, comme je l’étais voici cinq, six ans (Christine Majerus avait terminé 4e des championnats du monde élite à Valkenburg en 2018). Cela va être compliqué d’aller la chercher. Mais ce sera un petit challenge quand même pour moi. Je vais essayer de me présenter en forme pour qu’on ait un beau championnat. Gagnera la plus forte ce jour-là. De toute façon, je me suis faite à l’idée de rouler avec notre beau maillot d’équipe SD Worx cet hiver. Mais, samedi à Diekirch, je porterai le maillot de l’armée…

2024 sera bien ma dernière saison. Je finirai et, après, je découvrirai d’autres horizons. Je servirai l’équipe jusqu’au bout

Votre calendrier sur route sera-t-il semblable aux précédents avec, pour recommencer, les classiques de pavés ?

Oui, je veux avoir un calendrier de printemps complet avec toutes les classiques. À moi de montrer que j’y ai ma place. Car dans l’équipe que nous avons, lorsqu’on a un moment de faiblesse, il y a beaucoup de monde derrière pour vous remplacer. L’objectif sera de montrer que je suis au niveau et d’avoir ma sélection pour les plus belles courses du printemps. Ce sera mon premier objectif. Puis, très clairement, l’objectif sera de me préparer au mieux pour être sélectionnée pour les Jeux olympiques de Paris. Et surtout, pour y faire un résultat. Car je connais le circuit et je l’ai fait plusieurs fois. C’est quelque chose qui me convient. Cela ressemble à un parcours de classique. Peut-être un poil moins dur. Cela devrait vraiment me convenir. Donc, je veux mettre toutes les chances de mon côté pour faire partie de la sélection.

Pour l’anecdote : vous dites que vous avez reconnu le circuit parisien, comment avez-vous procédé ?

(Rire) C’était un dimanche matin, très tôt et pendant les vacances scolaires… Il fallait avoir fini avant neuf heures et demie pour éviter les touristes. Je connaissais déjà un peu. Mais c’est assez technique, il y aura des difficultés, du placement, des pavés avec le passage à Montmartre. Ce sera un tout, avec la sortie dans la vallée de Chevreuse. Le circuit final se présentera après un long parcours de course en ligne. C’est ça qui fera la difficulté. J’espère qu’avec mon expérience, je pourrai être avec les meilleures si je suis au départ.

Cela fait longtemps que vous dites souhaiter terminer votre carrière après les JO de Paris. On imagine néanmoins qu’en cas de sélection, vous irez au bout de votre contrat avec SD Worx, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la saison…

2024 sera bien ma dernière saison. Je finirai et, après, je découvrirai d’autres horizons. Oui, j’ai un contrat jusqu’à fin 2024 et je le respecterai. Je servirai l’équipe jusqu’au bout.

Et sur les autres horizons, vous en savez plus ?

Je n’ai rien de précis en tête. Quelques portes semblent s’ouvrir, mais je n’ai pas pris de décision. Jusqu’ici, je fais un job qui est également ma passion. Ce sera plus compliqué d’accepter plus tard que tout ne soit pas tout le temps passionnant. Lorsque j’aurai accepté ça, il y aura des choses possibles. Pour le moment, je reste concentrée sur le côté sportif, même s’il me faut voir aussi au-delà. Je mets toute mon énergie là-dedans. J’ai aussi quelques projets d’illustration à côté (NDLR : elle a illustré l’an passé le livre pour enfants E Vëlo fir de Muli en collaboration avec Catherine Anen), mais je sais que cela ne me donnera pas un job après (rire). Pour le moment, cela me fait bien plaisir, donc je continue dans cette voie, même si je prends ça comme un passe-temps.