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[Cyclisme] Bob Jungels lance Terpstra vers le succès


Bob Jungels a fourni un énorme effort pour aider son coéquipier Niki Terpstra à aller chercher la victoire finale sur cet Eneco Tour. (Photo : DR)

Bob Jungels, auteur d’une énorme accélération à une cinquantaine dans sa roue son coéquipier Niki Terpstra qui a pu profiter d’une rampe de de kilomètres de l’arrivée de la 7e étape, a emmené lancement pour décrocher la victoire finale.

Le Néerlandais d’Etixx s’impose finalement au général avec 31 secondes d’avance sur le Belge Oliver Naesen (IAM) et une minute sur le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan (Tinkoff). De son côté, Bob Jungels est récompensé de ses efforts avec une prometteuse dixième place finale.

Après une étape de samedi où tout le monde est resté sur ses positions et qui a vu la victoire du Slovène Luka Pibernik, c’était bien dans la septième et dernière étape de cet Eneco Tour que tout allait se jouer. L’Australien Rohan Dennis (BMC), qui avait repris les commandes de l’épreuve à la faveur de la victoire de son équipe dans le chrono par équipe vendredi, abordait donc ces 197,8 derniers kilomètres sans grande certitude, puisque les dix premiers se tenaient en moins de 40 secondes. Sous un crachin assez désagréable, Dennis va malheureusement chuter au mauvais moment. Son vélo cassé, il devra attendre de longues minutes pour se faire assister et décidera finalement d’abandonner.

Il allait donc falloir trouver un autre vainqueur potentiel. Si l’équipe BMC était forcément bien représentée au classement général, il en était de même pour la formation Etixx, qui comptait pas moins de trois éléments dans le top 10. À savoir Tony Martin (3e à 24″), Niki Terpstra (5e à 27″) et, bien sûr, Bob Jungels (9e à 36″).

Et avec la perspective du km en or (et la possibilité de récupérer au total 9 secondes de bonification) et les multiples ascensions du redoutable Mur de Grammont, il y avait moyen de faire la course. C’est ce que se sont dit les hommes de Patrick Lefevere. Et c’est ainsi qu’à moins de 50 km de l’arrivée, on a soudain vu un maillot se détacher : la gueule grande ouverte, écrasant les pédales comme un forcené, Bob Jungels avait décidé de tout faire péter.

Sous l’impulsion du champion national, un petit groupe va se détacher et prendre quelques hectomètres d’avance. Bob Jungels se met littéralement à plat ventre pour permettre à Niki Terpstra, son coéquipier, également présent dans le groupe, de créer des écarts sur ses rivaux pour la victoire finale.

Vrai contre-la-montre pour Jungels

Derrière, Peter Sagan ou encore Tom Dumoulin font partie des coureurs piégés. Ils sont accompagnés par l’Allemand Tony Martin qui ne donne bien sûr pas un relais. Après pratiquement 15 km seul en tête, Bob Jungels se relève pour laisser les autres travailler. Dans l’ascension du Mur de Grammont, on voit Niki Terpstra fournir un énorme effort. Il fait exploser le groupe de tête qui se réduit alors aux seuls Boasson Hagen et Naesen.

Les seuls capables de suivre le rythme imprimé par l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix. Derrière, Bob Jungels a perdu quelques dizaines de mètres, mais il fait tout pour rejoindre son coéquipier. La jonction s’opère à un peu moins de 23 km de l’arrivée. Juste avant le début du km en or qui permet à Terpstra de grappiller neuf secondes. Alors que Jungels en prendra deux. Mais le Luxembourgeois, qui a beaucoup donné, ne résistera pas à la nouvelle charge de Terpstra, très à l’aise sur les pavés. Il va définitivement lâcher prise à un peu plus de 21 km du but. Dès lors, sa course se résumera à un contre-la-montre individuel durant lequel il tentera au maximum de repousser le retour du groupe des poursuivants.

Devant, Terpstra ne relâche pas son effort. Il sait qu’il a pratiquement course gagnée, mais ne veut pas risquer quoi que ce soit. Le Norvégien Edvald Boasson Hagen profite du boulot du coureur d’Etixx pour s’imposer au sprint devant le Néerlandais, qui décroche la victoire finale. Bob Jungels, qui s’est dépensé sans compter, termine à 1’10 ». Avec le sentiment du devoir accompli. Et une jolie 10e place au classement général final. De quoi aborder avec confiance son prochain objectif : les championnats du monde au Qatar.

Romain Haas