Bob Jungels a reçu officiellement son trophée de meilleur sportif luxembourgeois 2018 au siège de la BIL. L’occasion de faire le point avec celui qui a les Mondiaux de Grande-Bretagne en point de mire.
Comment allez-vous depuis le Giro ?
(Il sourit) Beaucoup mieux. J’ai bien récupéré, j’ai pris dix jours tranquille, sans vélo. J’avais besoin d’un peu plus de temps que d’habitude. J’ai repris l’entraînement. Jusqu’à présent, ça s’est bien passé. Vendredi et dimanche, on va voir comment ça va rouler…
Avec le recul, avez-vous les explications de cette baisse de forme observée sur le Giro ?
Après le Giro, j’ai fait des examens sanguins pour voir s’il n’y avait pas un virus ou quelque chose. Mais à la fin du compte, je crois que c’était tout simplement la fatigue qui était trop grande après les classiques. En parlant un peu avec l’équipe, on a constaté que j’étais déjà bien cuit après le Tour des Flandres. Les trois semaines qui restaient avant le départ du Giro n’étaient pas suffisantes pour récupérer et préparer. Partir cinq jours seulement après le Tour de Flandres en stage en altitude, c’était peut-être un peu trop tôt. Mais voilà, c’est aussi comme ça que l’on apprend…
Il s’agit donc d’un problème de programmation dans la préparation ?
Bien sûr, pour l’année prochaine, il faut regarder si cela vaut la peine de faire les classiques et le Giro. Jusqu’à maintenant, ça s’est toujours bien passé, mais cette année, on a changé le programme pour les classiques flandriennes. Et voilà, c’était un peu une année découverte sur ces courses.
À la fin du compte, peut-être que c’était un peu trop. Mais je l’avais déjà dit au Tour des Flandres que c’était peut-être deux, trois courses de trop. Mais bon, personne ne s’attendait à ce que je fasse de tels résultats, même moi… Et je pense qu’il y avait même possibilité d’obtenir encore un meilleur résultat sur le Tour des Flandres (NDLR : 16e). Et aussi sur le Giro, si on n’avait pas fait les deux, trois courses avant.
Où va votre préférence aujourd’hui, entre les Flandriennes et le Giro ?
Difficile à dire… J’aime bien le Giro, j’aime bien les classiques… Mais il faut être réaliste : cette année, j’ai prouvé que j’avais de bonnes chances de réaliser de beaux résultats sur les classiques. Quant au Giro, il faut se demander s’il est possible d’en gagner un contre les Colombiens, les Équatoriens… C’est certainement quelque chose qu’il faut prendre en considération pour l’année prochaine, mais c’est vrai que j’ai trouvé quelque chose cette année, sur les classiques, qui me plaît beaucoup…
Parlons un peu du championnat qui se présente en cette fin de semaine : vous y allez clairement pour défendre vos deux titres…
Oui, bien sûr ! Maintenant, c’est un peu dommage que Jempy (Drucker) et Alex (Kirsch) soient absents. C’est toujours un super maillot à porter et j’y vais pour défendre les deux. On va voir comment ça va se passer. Kevin (Geniets) a fait un très bon Tour de Suisse (NDLR : 52e). Ben (Gastauer) est toujours fort aussi, on va donc voir comment cela va se passer.
Est-il possible de vous voir rééditer, dimanche, lors de la course en ligne, une échappée de 80 bornes en solitaire ?
(Il rit) Il y a beaucoup de choses qui sont possibles, après, ça dépend de la forme du jour. Je pense que l’on aura aussi pas mal de chaleur ce week-end, et je ne vais peut-être pas essayer de faire 80 kilomètres tout seul…
Quels sont vos grands objectifs sur la deuxième partie de saison ?
Les Mondiaux (du 21 au 29 septembre en Grande-Bretagne) et le Tour de Lombardie (12 octobre). C’est pour ça qu’on a adapté un peu le programme avec peu de courses cet été. J’ai un bon bloc avec le Tour de Pologne et le BinckBank Tour, c’est presque deux semaines à enchaîner. Après, ce sera encore un peu de repos, puis Plouay (31 août) et le Tour de Slovaquie (du 15 au 18 août), comme l’année passée.
Entretien avec Charles Michel