Ce sera bientôt au tour de Bob Jungels d’officialiser sa venue dans l’équipe française AG2R-Citroën Team.
Greg Van Avermaet et Michael Schär hier, Bob Jungels aujourd’hui, demain, ou dans peu de temps ? La question du transfert de Bob Jungels chez AG2R-Citroën Team en 2021 ne se pose pas en ces termes puisque Bob Jungels rejoindra bien la formation de son compatriote Ben Gastauer. Ce qui, on le sait, ne sera pas pour lui déplaire tant les deux compatriotes s’apprécient.
Classiques : l’embarras du choix
Le départ de Romain Bardet et de Pierre Latour marque un virage net dans la politique d’AG2R. L’annonce très attendue de l’arrivée de Greg Van Avermaet accompagné par Michael Schär (ce qui était moins attendu !) a fortement ravi Oliver Naesen, l’homme de référence jusqu’ici dans les classiques, essentiellement flandriennes mais pas que.
Les arrivées de Stan Dewulf (Lotto) et Gijs Van Hoecke avaient annoncé la couleur, alors que Silvan Dillier et Stjin Vandenbergh n’ont pas resigné. L’arrivée future de Bob Jungels fera d’AG2R-Citroën une équipe de premier ordre sur toutes les classiques car le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2018 a aussi été le vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne 2019. Et ancien vainqueur de Paris-Roubaix espoirs.
Quel que soit le choix de Bob Jungels, c’est-à-dire qu’il choisisse, selon les saisons et en concertation avec sa nouvelle équipe, de s’aligner sur les classiques de pavés (avec les coureurs cités plus haut) ou les Ardennaises (où il pourra alors et par exemple compter sur Benoît Cosnefroy, Tony Gallopin, Alexis Vuillermoz, Andrea Vendrame, Jaakko Hänninen, etc.), il composera avec une équipe digne de ce nom. Ce qui n’est jamais simple lorsqu’on quitte l’omnipotente et terrifiante Deceuninck-Quick Step. Sa polyvalence va lui permettre d’aller plus loin dans sa quête aux monuments. Imaginez-vous par exemple un Paris-Roubaix avec, alignés dans cette équipe AG2R, Van Avermaet, les frères Naesen, Bob Jungels, Schär, Dewulf et Van Hoecke…
Une équipe d’avenir très internationale
C’est le vœu de Vincent Lavenu, le manager général de la formation AG2R qui deviendra donc en 2021 AG2R-Citroën. Créer un groupe très international. Alors que la campagne de recrutement n’est pas terminée, on retrouve pour l’heure un Américain, un Finlandais, des Suisses, des Belges, un Luxembourgeois (Ben Gastauer, un Italien et bien sûr des Français (chez Trek, Bob Jungels a déjà couru avec Tony Gallopin). Bob Jungels qui a démarré sa carrière professionnelle chez RadioShack-Leopard avant de bifurquer depuis cinq ans déjà dans l’équipe très internationale de Patrick Lefevere est habitué à ce mélange des cultures.
Dans la force de l’âge
Bob Jungels file vers ses 28 ans, il arrive donc dans la force de l’âge. Son prochain contrat, sans doute de deux ou trois ans, va lui permettre d’entrevoir la suite de sa carrière avec un grande sérénité. Ses meilleures années sportives arrivent, ça tombe plutôt bien. Le voilà, avec son bagage et son palmarès, en position pour devenir, comme Greg Van Avermaet, un leader durable d’AG2R-Citroën. Une sorte de guide.
La possibilité de revenir sur les grands tours
On connaît les qualités de Bob Jungels sur toutes les grandes classiques qu’il peut légitimement envisager de remporter un jour ou l’autre. Mais même si les purs grimpeurs dominent les grands tours, il n’a pas perdu à l’esprit ses deux top 10 dans le Giro et sa onzième place dans le Tour 2018 alors qu’il évoluait alors sans équipier en montagne et dans une formation qui ne visait que les victoires d’étapes. De ce constat a pu naître une légitime frustration qu’il se proposera de réparer en allant plus loin dans son approche des grands tours. Soyons clair, Romain Bardet parti, il n’y a plus de vrai leader pour le Tour et (ou) le Giro. De quoi tenter de refaire dès 2021 une approche spécifique.
C’est sans doute ce qu’il va trouver dans cette équipe AG2R-Citroën où les talents et les compétences ne manquent pas. Si on ne peut pas aujourd’hui préjuger de l’avenir de Bob Jungels dans les grands tours, le bon sens nous laisse à penser que ça vaut quand même le coup d’essayer avant que l’espoir numéro un de la maison, Clément Champoussin, puisse gagner en maturité et en puissance.
Denis Bastien