Décapités par la blessure de Greg Van Avermaet, les BMC sont obligés de changer de stratégie pour Paris-Roubaix. Pour la reine des classiques, l’équipe américaine disposera de plusieurs options de rechange.
Il fallait voir les têtes des dirigeants de BMC s’allonger dans l’aire d’arrivée, dimanche, à l’issue du Tour des Flandres, pour comprendre que l’équipe de Jim Ochowicz se trouvait dans la pire des postures. Même si à l’arrivée, la 16e place de Daniel Oss et le 19e rang de Jempy Drucker apportaient un peu de réconfort.
«C’est un drame pour Greg comme pour l’équipe. On ne peut que l’accepter, car cela fait partie du cyclisme, des aléas de notre sport, mais ça fait mal», rapportait ainsi Valerio Piva, l’un des directeurs sportifs de l’équipe BMC, assez largement touché par la tournure des évènements.
Pour Paris-Roubaix, l’équipe BMC n’a non seulement plus de leader capable de rivaliser directement avec les grands noms qui ont brillé sur le Ronde – les Cancellara, Sagan, Vanmarcke, pour ne citer qu’eux – mais il lui faut retrouver une nouvelle stratégie.
«Il faudra qu’on débriefe et qu’on adopte forcément une nouvelle stratégie pour Roubaix», rappelait ainsi Jempy Drucker, lequel oscillait entre la déception d’avoir perdu un leader enfin apte à rivaliser avec les meilleurs, et la joie d’avoir, à sa façon, sauvé l’honneur d’une équipe meurtrie, touchée dans sa chair.
Hier soir, Ochowicz est revenu longuement sur les évènements de la veille. «Bien sûr, il y a toujours des accidents qui surviennent en course. D’ailleurs, chez nous, le premier à être tombé était Marcus Burghardt. Il était déjà sur le chemin de l’hôpital lorsque nos cinq coureurs, Greg Van Avermaet, Manuel Quinziato, Michael Schär, Taylor Phinney et Daniel Oss, sont tombés. Cet accident impliquait presque toute l’équipe. Ce n’est jamais facile à vivre, lorsque vous suivez la course en direct. En ce qui le concerne, c’est d’autant plus une grande déception qu’il se trouvait en très grande forme. Il préparait le Tour des Flandres depuis le mois de décembre. C’est beaucoup de travail pour rien pour les coureurs comme pour l’encadrement. Et puis il y a les répercussions ultérieures, avec Paris-Roubaix et les classiques suivantes (NDLR : Greg Van Avermaet avait prévu de pousser jusqu’à l’Amstel Gold Race).»
Touchée mais pas coulée!
À en croire Ochowicz, c’est dès dimanche soir que l’équipe BMC s’est remobilisée pour mieux repartir de l’avant. «Nous nous sommes regroupés après la course et nous sommes arrivés avec un plan de travail pour cette semaine. Nous irons à Paris-Roubaix avec quelques nouveaux coureurs sur notre liste, des coureurs qui n’étaient pas nécessairement prévus pour la course, mais sont prêts à le faire. Des coureurs qui étaient prévus avant le crash, ne seront pas remis. Un nouveau plan a été mis en jeu et nous commençons à travailler dessus.
Nous sommes une équipe forte et j’avais une foi complète dans notre capacité à rebondir. Des journées comme dimanche permettent aussi à des équipes de se souder et je suis extrêmement fier de la façon dont nos coureurs et le personnel ont géré ce crash. Nous avons peut-être été quatre coureurs touchés, mais je dois saluer la façon dont Daniel Oss, Jempy Drucker, Taylor Phinney et Stefan Küng ont terminé la course. Chacun de ces coureurs ont obtenu une victoire personnelle et ils ont porté haut les couleurs de notre équipe. Dimanche, on partira sans notre leader, Greg, mais nous resteront motivés pour peser sur la course», promettait le manager général d’une équipe touchée, mais pas coulée…
Denis Bastien