[Cyclisme] Ben Gastauer : «Je serai content de revenir sur le Tour de Luxembourg»

Ben Gastauer est prévu sur le Tour d’Italie auquel il devrait participer pour la sixième fois. Un Giro qu’il préparera donc au pays, sur les routes du Skoda Tour où il n’était plus venu depuis 2013 !

Ben Gastauer (32 ans) a reçu son programme, un programme évidemment chamboulé par la pandémie de coronavirus. La dernière course de Ben Gastauer qui avait entamé sa saison en Australie, sur le Tour Down Under, était la Drôme Classic, le 1er mars. Mardi, il revenait d’une longue sortie d’entraînements (5 heures) dans les environs de Nice (il possède une résidence sur les hauteurs de Vence). «Un plaisir de rouler sous de chaudes températures», glissait-il.

Vous connaissez votre programme, qu’en pensez-vous ?
Ben Gastauer : Je suis très content d’être prévu sur le Giro, c’est déjà ce que je devais faire avant que le coronavirus ne bouscule tout le calendrier. Et puis je vais me retrouver sur le Tour de Luxembourg pour me préparer. J’en suis ravi car cela fait longtemps que je n’y ai plus participé (NDLR : depuis 2013). Sinon, je vais reprendre début août sur le Mont Ventoux Dénivelé, une épreuve très dure. J’avais participé à la première édition. Cette fois, on va passer deux fois le Ventoux, ce sera encore plus dur. Mais j’aime bien l’idée. Ma deuxième course sera le Tour de Lombardie, ce ne sera pas la plus facile des classiques.

Étant donné que Romain Bardet sera de nouveau sur le Tour de France, quel leader AG2R La Mondiale présentera pour le classement général du Giro ?
Je ne sais pas, je pense qu’on en saura davantage lors du stage qu’on va avoir du 13 au 23 juillet à Vaujany. Comme Romain (Bardet) ne sera pas au départ du Giro, je pense a priori que nous n’aurons pas de leader désigné. Ce qui pourrait nous apporter plus de liberté.

En tant que vieux compagnon de route de Romain Bardet que vous avez quelquefois escorté sur les routes du Tour, qu’avez-vous pensé de la possibilité évoquée qu’il puisse quitter AG2R La Mondiale pour 2021 ?
Je pense que pour un leader, cela fait partie des évolutions normales. Un leader se demande sans cesse comment continuer à progresser. Et ses deux dernières saisons étaient moins bonnes qu’espérées. Je pense qu’il s’est posé toutes ces questions. Romain est quelqu’un de perfectionniste. Mais cela ne veut pas dire qu’il va partir, je ne sais pas ce qu’il va faire. L’équipe va lui faire des propositions, je pense. Cela peut avoir un effet positif également. On verra.

Lorsqu’on est équipier, on suit de près cette actualité générée par les grands leaders ?
Oui, car on bosse toute l’année pour soutenir au mieux nos leaders. Par exemple, il n’y aurait pas eu cette épidémie, le Giro serait fini et j’étais prévu pour protéger Romain sur ce Tour d’Italie. On aime savoir qui est désigné leader. Cela fait partie de l’évolution de l’équipe également. Notre vie professionnelle en dépend.

Cela m’a permis de m’occuper de ma petite famille et j’en ai bien profité. Mais désormais, j’ai hâte de recourir

De votre côté, on sait que vous êtes en fin de contrat. Vous avez du nouveau ?
Pas pour le moment, non. J’attends, mais lorsque les courses reprendront, ce sera sans doute plus simple.

À environ un mois et demi de la reprise de la compétition, comment vous sentez-vous ?
Bien, pour le moment, je n’ai pas réalisé de grandes intensités à l’entraînement. Mais je sens que tout va bien. Lorsque j’ai repris les grandes sorties au Luxembourg, cela m’a fait un bien fou. Depuis, je progresse bien et comme tous les autres pros, j’ai envie de reprendre la compétition.

Du fait de la situation, vous avez perdu vos repères ?
Complètement, oui. Cela ne m’était jamais arrivé dans toute ma carrière. C’est la première fois que je reste ainsi à l’arrêt en pleine saison. En plus, je n’ai jamais souffert de graves blessures, j’ai été plutôt épargné de ce côté-là. Alors, c’est nouveau pour moi. Cela m’a permis de m’occuper de ma petite famille et j’en ai bien profité. Mais désormais, j’ai hâte de recourir.

Entretien avec Denis Bastien