Le grimpeur luxembourgeois a vaillamment disputé sa dernière course de la saison avec l’équipe pro de Tudor dimanche dernier, mais il ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir en 2026.
C’est dimanche, à l’issue de la Veneto Classic à Bassano del Grappa, qu’Arno Wallenborn a, pour la dernière fois de la saison routière, porté le maillot de l’équipe Tudor. En une semaine, il a enchaîné les trois dernières courses d’un jour du calendrier italien avec les coureurs de l’équipe professionnelle et effectué le travail nécessaire pour son leader, le Suisse Marc Hirschi. Mais Arno Wallenborn (22 ans) savait déjà qu’il n’y aurait pas de suite en 2026 avec la formation helvétique, puisque la prolongation du Suisse Roland Thalmann, annoncée dans la semaine, signifiait que l’effectif 2026 de trente coureurs, le maximum autorisé, était atteint. Et il aura passé l’âge pour rester dans la formation Development, où il avait sa place tout au long de cette saison 2025.
«Je viens de passer dix jours en Italie, j’étais malade aux championnats d’Europe (13e). Maintenant, il n’y a plus de course. Cela fait une longue saison et il faut regarder vers le futur à un certain moment. C’est ça qui est bien, de terminer à la fin octobre : on n’est pas obligé de reprendre l’entraînement en novembre», soupèse-t-il.
Avant d’aborder le point crucial de sa situation, la recherche d’une équipe pour 2026, il prend le temps de faire un bilan sur l’exercice écoulé. «C’est un peu mitigé, tranche Arno. J’ai performé tout au long de la saison, mais il m’a manqué un résultat qui aurait montré quelque chose de spécial, comme un podium ou une victoire. J’étais assez régulier et j’ai pu performer pas loin des meilleurs de la catégorie U23. Ce n’était pas mauvais pour ma première année en Continental. Je reste aussi satisfait de mon tricot de champion national espoirs. Je retiens également le Baby Giro et cette quatrième place dans la 5e étape. C’est une liberté que j’avais eue de la part de l’équipe. Et je retiendrai les belles courses effectuées avec l’équipe nationale tout au long de l’année. On a performé dans une bonne ambiance. Et on a fait de très beaux résultats.»
Ce n’est pas l’idéal d’être dans l’incertitude alors que des coureurs sont déjà en train de préparer la saison prochaine
Sa seizième place au classement final d’un Tour de Luxembourg très disputé jusqu’à la fin (il a pris la 13e place dans la dernière étape) a confirmé tout son potentiel. «On a bien couru, explique-t-il, j’ai eu la possibilité de rouler pour un résultat. Bien sûr, il me reste des choses à optimiser et j’ai des possibilités de faire mieux, mais en fin de compte, j’ai obtenu un résultat solide. C’est sûr que le chrono très long m’a coûté beaucoup de places, mais c’est logique.»
Reste à aborder le principal. Son avenir, alors qu’il n’aura 23 ans qu’en avril 2026. «Malheureusement, constate-t-il, ce n’est pas une année idéale pour être en fin de contrat et mon avenir reste incertain. C’est plein chez Tudor. Je ne vais pas rester.» On aurait pu voir sa présence dans les dernières courses italiennes avec Tudor comme un ultime test, il n’en était rien. «Il n’y avait plus beaucoup de coureurs disponibles dans l’équipe pro et j’étais le plus apte de l’équipe Devo à courir. Il ne s’agissait pas d’un test. Je savais où j’en étais…», poursuit-il.
Arno Wallenborn reprend : «Le contexte international est difficile. Beaucoup de coureurs restent sur le marché. On est déjà à la fin octobre. Ce n’est pas l’idéal. Beaucoup d’équipes ont encore quelques places d’ouvertes, mais il faut du temps pour que tout le monde trouve sa place.»
Comment vit-il cette situation stressante ? «Je ne peux pas trop changer les choses. Ce n’est pas l’idéal d’être dans l’incertitude alors que des coureurs sont déjà en train de préparer la saison prochaine avec les premiers rendez-vous avec les équipes. Je vais rester à la maison et je vais essayer de me détendre. Ce n’est pas moi qui décide», répond tranquillement le coureur d’Esch-sur-Alzette, qui ne possède pas d’agent.
Il reste que c’est une certitude : Arno Wallenborn a parfaitement sa place chez les professionnels. Il ne dit pas le contraire. «Chez les pros, je ne me suis jamais senti mal placé. Marc Hirschi m’a d’ailleurs remercié pour le travail effectué. Je ne suis pas le favori des années futures pour remporter les plus grandes courses, mais avec le temps, je peux progresser. Je me retrouve entre deux époques. Si j’étais entré plus vite dans la catégorie des juniors, j’aurais pu signer plus tôt en Continental ou en Devo. Je me suis trouvé un peu en retard sur ce plan (NDLR : avec le soutien de la Regional Ekipp et de son club, le Team Snooze, il avait pu obtenir des résultats significatifs en 2024 avant de signer pour Tudor Devo en 2025). On voit aujourd’hui des juniors qui signent directement chez les pros. Je ne sais pas si ça fonctionne mieux, mais c’est sans doute plus facile si on a déjà un pied dans la porte de la maison.»

À trois dans le World Tour
En ce qui concerne le World Tour (1re division), si les choses en restent là, ils seront trois coureurs luxembourgeois à opérer en 2026 dans l’élite du peloton masculin. On retrouvera donc Bob Jungels (Ineos-Grenadiers), Kevin Geniets (Groupama-FDJ) et le nouveau venu Mathieu Kockelmann (Lotto).
Avec la descente de Cofidis, Alex Kirsch roulera la saison prochaine en ProTeams avec ses compatriotes de l’équipe Tudor, le champion national Arthur Kluckers et Luc Wirtgen. Mais Cofidis et Tudor (comme Q36.5 de Tom Pidcock) auront la certitude d’être invités sur toutes les épreuves du World Tour, donc les plus grandes épreuves du calendrier.
Reste le cas de Michel Ries. Le coureur de 27 ans, qui roulait pour Arkéa-B&B Hotels (lire ci-dessous) depuis quatre ans, doit trouver un nouveau point de chute et forcément la tâche n’est pas aisée pour le grimpeur luxembourgeois, qui a terminé 25e du Giro 2024.
Costiou trouve refuge
Le jeune grimpeur breton Ewen Costiou (22 ans), vainqueur du Tour du Limousin 2025, qui faisait partie de l’équipe Arkéa-B&B Hotels, a trouvé refuge pour deux saisons chez Groupama-FDJ. Avant Costiou, d’autres coureurs d’Arkéa-B&B Hotels ont pu trouver une autre équipe, à commencer par Kévin Vauquelin, 7e du Tour de France, et le Norvégien Embret Svestad-Bardseng, partis tous deux chez Ineos. Cristian Rodriguez (Astana), Amaury Capiot (Jayco), Raul Garcia Pierna (Movistar), Louis Rouland (Cofidis) ou encore Luca Mozzato (Tudor) ont également trouvé un point de chute, alors que Simon Guglielmi a rejoint Saint-Michel-Auber93, qui évolue en troisième division.
Mais d’autres, comme Michel Ries, n’ont toujours pas de contrat pour la saison prochaine, alors que l’équipe Arkéa-B&B Hotels a annoncé mercredi dernier qu’elle allait mettre la clé sous la porte, faute d’avoir trouvé de nouveaux sponsors.