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[Cyclisme] Après le Tour de Lombardie, Bob Jungels s’en retourne la tête haute


En ce qui concerne Bob Jungels, on retiendra ses sorties prometteuses sur les classiques flandriennes (photo : AFP)

Le champion national n’avait pas les armes pour rivaliser avec les purs grimpeurs. Mais il a tenté un joli coup de poker.

«Une longue et difficile saison s’achève avec une belle édition du Tour de Lombardie! Il est temps de recharger les batteries, d’apprendre des erreurs et de faire mieux l’année prochaine», a posté hier sur Twitter Bob Jungels dans un message de remerciements.
Tout était dit en quelques mots. Revenait alors en écho son attaque lombarde sur la Madonna del Ghisallo, où alors qu’il restait une soixantaine de kilomètres à effectuer, on l’avait vu sortir du peloton alors mené rapidement par le Team Ineos. Le coup de pédale du Luxembourgeois était fluide. On l’avait vu précédemment remonter aux alentours de la quinzième place. Son attaque, d’abord concomitante à celle du modeste italien Giovanni Carboni (Bardiani), à quelque 62 kilomètres de l’arrivée, était osée. Le Mur de Sormano était proche et désormais, Bob Jungels était en mesure de reprendre les rescapés de l’échappée matinale. Il reprenait Tom Skujins. Pas longtemps malheureusement car le peloton des grimpeurs semblait rouler sur coussin d’air.

Philippe Gilbert : «C’était peine perdue»

«On a vu Bob Jungels essayer d’anticiper, mais c’était peine perdue. Il fallait attendre et essayer de survivre au Mur de Sormano, mais les vrais grimpeurs se sont mis en route là, et il y a eu beaucoup d’écarts. Sur certaines éditions, il y a parfois un regroupement dans la descente, cette année, cela n’a pas été le cas. C’était compliqué, mais je pense qu’il n’y avait que des grimpeurs devant, je n’ai vraiment aucun regret. Sur un parcours comme celui-là, le classement ne ment pas, et chacun est à sa place», analysait pour sa part, Philippe Gilbert au micro de la RTBF.
Le Wallon, qui effectuait samedi sa dernière course sous les couleurs de la Deceuninck-Quick Step, a parfaitement résumé la situation. Désormais, comme pour ce qui est des grands tours, seuls les grimpeurs peuvent espérer le Tour de Lombardie. Ce qui n’était pas le cas avec l’ancien parcours qui permit justement à Gilbert de l’emporter à Côme en 2009 et 2010. Passons…
Voici donc la saison de Bob Jungels terminée.

Un grand avenir sur les classiques pavées

Vu de loin, on pourrait penser que ce fut bien moins florissant que les saisons dernières. Certes. Bob Jungels semble d’ailleurs l’admettre.
Effectivement l’enchaînement, classiques flandriennes-Tour d’Italie a été très délicat à digérer pour le Luxembourgeois qui avait choisi de mettre en place un stage de préparation en Sierra Nevada. Certes, on retiendra qu’en 2019, Bob Jungels n’aura pas remporté d’épreuves de premier plan mondial, quand bien même un Kuurne-Bruxelles-Kuurne en vaut tellement d’autres plus huppées. Certes une étape du Tour de Colombie n’équivaut pas à une étape d’un grand tour. Certes on pourra dire qu’il est aisé de remporter les deux titres de champion national.
Ce sera oublier un peu vite le virage à 180 degrés entrepris dans sa carrière. Un virage payant concluant avons-nous unanimement conclu au sortir des Flandriennes.
Nul doute que Bob Jungels, 27 ans, seulement, peut encore voir l’avenir en grand dans cette voie. Chez Deceuninck où il n’a rien perdu de son standing (rappelons-nous les compliments du manager Patrick Lefevere et l’admiration du retraité Tom Boonen après Harelbeke et Waregem). Il devrait d’ailleurs remplacer Philippe Gilbert comme coleader sur les pavés. Nul doute qu’en 2020 il poursuivra avantageusement sa campagne de classiques jusqu’à Roubaix…

Denis Bastien