Le luxembourgeois de l’équipe Trek-Segafredo s’est parfaitement remis du Covid-19 et reste motivé à l’idée de disputer le Tour de France en juillet.
Tout d’abord, comment allez-vous ?
Cela fait longtemps que je n’ai plus couru (sa dernière participation remonte au Grand Prix E3, le 26 mars dernier). Là, à ce moment, j’ai partagé la chambre avec un coéquipier qui est tombé malade, testé positif au Covid-19. Je me suis retrouvé une semaine en quarantaine et le dernier jour de la quarantaine, j’ai été testé positif. Mon idée restait de disputer le Tour des Flandres, mais du coup, c’était impossible et la première partie de la saison était terminée pour moi.
Vous avez souffert de beaucoup de symptômes ?
Non, pas beaucoup, j’avais les symptômes d’une petite grippe, rien de grave pour moi.
Ensuite, vous avez coupé ?
Oui, du coup, j’ai coupé immédiatement de fait. Il s’agissait d’une semaine fort stressante pour l’équipe. On se contrôlait tous les jours. Et mentalement, ce n’était pas facile, car on se prépare pendant des mois pour cet objectif et finalement, on ne peut pas prendre le départ.
Comment votre équipe a géré ça ?
C’était une sacrée semaine pour tout le monde. D’abord pour la santé, un ou deux coureurs étaient fort malades. Sportivement, l’équipe a fait de son mieux, mais tous les coureurs prévus n’étaient pas là dans toutes les courses prévues. Je pense à Gand-Wevelgem, une course qui était théoriquement dans nos cordes. Au Tour des Flandres, notre équipe avait juste le nombre suffisant de coureurs pour être au départ. Pour notre équipe, qui se concentre beaucoup sur les Flandriennes, ce n’était pas évident. Seulement, on ne pouvait rien. Finalement, Jasper termine quatrième du Tour des Flandres, il était présent dans À Travers la Flandre. En remportant Kuurne-Bruxelles-Kuurne (avec Mads Pedersen) et Milan-Sanremo (avec Jasper Stuyven), nous n’avions pas de pression.
Justement, quel regard avez-vous porté à cette campagne des classiques flandriennes ?
Tout le monde pensait que rien n’échapperait aux trois grands favoris qu’étaient Mathieu van Der Poel, Wout Van Aert et Julian Alaphilippe. Finalement, ils se sont avérés un peu moins fort que prévu. Vu comment ils avaient commencé leur saison, on avait cru qu’on ne pourrait courir que pour la quatrième place de toutes les grandes épreuves, mais pour finir, on pouvait rivaliser dans presque toutes les courses. C’est, de mon point de vue, la plus grande surprise qu’on a pu observer.
Quand on s’arrête un moment, on pense toujours qu’on ne va pas retrouver la forme, mais après une semaine, ça roule déjà pas mal
On imagine que vous regardez les classiques ardennaises…
Oui, c’est un peu la même chose, il y a plus de coureurs qu’imaginé, qui sont capables de faire la course face aux grands favoris. On savait que les favoris pouvaient aussi se bruler en faisant un hiver plein et un début de saison. À un moment, ils ont besoin de récupérer. J’ai eu cette impression qu’ils étaient un peu fatigués. Ils sont là, Van Aert gagne l’Amstel, mais ils sont peut-être apparus un peu moins forts qu’imaginé.
De votre côté où en êtes-vous de votre entraînement ?
J’ai tout relâché une semaine pour retrouver la santé, recharger les batteries. Là, ça fait dix jours que j’ai repris l’entraînement.
Comment ça se passe ?
Très bien, comme j’ai beaucoup de temps, je ne suis pas pressé. Quand on s’arrête un moment, on pense toujours qu’on ne va pas retrouver la forme, mais après une semaine, ça roule déjà pas mal. Tout va bien.
Quelle sera la suite de votre programme ?
C’est à peu près décidé, normalement je vais recommencer avec une course par étapes fin mai. Je ne sais pas encore laquelle. Dans mon programme de début de saison, j’avais le Grand Prix de Francfort et le Tour de Norvège, mais les deux courses ont été annulées. Ensuite, il sera question du Tour de Suisse (6-13 juin) et j’espère le Tour de France.
C’est une belle perspective…
Oui, c’est intéressant de se préparer pour ça…
Et plus loin dans la saison, il y aura les Mondiaux sur un parcours en Flandre et Paris-Roubaix dans la foulée…
Oui, sûrement il y a encore d’autres courses comme le Grand Prix de Denain, Binche-Chimay-Binche, Paris-Tours. Et, personnellement, j’ai toujours aimé finir tardivement une saison. Bon après, les Mondiaux, il y a d’abord la sélection à obtenir et nous en sommes loin. On verra bien. Je vais me préparer au mieux pour le mois de juillet. C’est vrai qu’après un grand tour, on a une autre condition pour le reste d’une saison. Mais bon, c’est vrai que la perspective de disputer Paris-Roubaix en octobre donne l’occasion d’avoir un bon bloc de courses. Mais là, rien ne presse, on est juste au mois d’avril (il rit).
Entretien avec Denis Bastien