Après sa deuxième place acquise début mars au Grand Prix Samyn, le Luxembourgeois de l’équipe Veranclassic se remet en selle.
Alex Kirsch reprend simplement la compétition pour retrouver du rythme et préparer le Grand Prix de l’E3 et les Trois Jours de la Panne où il escompte briller.
Les images du Grand Prix Samyn restent dans les mémoires. Dans sa mémoire plus particulièrement. Le corps à corps avec le Belge Guillaume Van Keirsbulck de l’équipe Wanty. Le temps pourri. Les quatre secteurs pavés qui hérissaient le circuit final à faire quatre fois. Le dévissage de plusieurs noms ayant déjà brillé sur ce genre de terrain. Comme sur le final, les Belges Tosh Van der Sande (Lotto-Soudal) et Iljo Keisse (Quick-Step Floors). Comme le Français Florian Sénéchal (Cofidis). Et on en passe.
Depuis ce 1er mars pluvieux, Alex Kirsch a eu le temps de récupérer. Mais aussi de repasser en boucle le final. Son premier final où il jouait la gagne dans une course professionnelle d’un jour. «J’y ai beaucoup repensé, dit-il aujourd’hui avec le recul nécessaire. Je voulais gagner et je ne l’ai pas fait. Je n’étais donc pas vraiment content avec cette deuxième place. J’ai pris le sprint final avec Van Keirsbulck comme s’il s’agissait d’un sprint à l’entraînement. Or je n’avais pas pris en compte mon état de fatigue. C’est la leçon que je retiens. Plus je ferai des courses similaires et plus je saurai appréhender ce genre de situation. Et puis je crois aussi que mon adversaire avait sans doute plus besoin que moi de ce succès. Je l’ai ressenti comme ça après coup. Mais au moins, j’ai beaucoup appris…»
Il en est resté là, oscillant entre la satisfaction de jouer les premiers rôles dans une semi-classique flamande à la réputation rehaussée de plusieurs crans depuis le changement de parcours et la déception d’avoir pêché par naïveté. D’où son autocritique touchante, presque disproportionnée.
Après un petit repos mérité, il a remis le métier au centre de ses priorités. Et s’est déplacé du côté de Cologne pour effectuer, sur piste, des tests d’aérodynamisme et d’ergonomie avec son entraîneur de Veranclassic. Il en est ressorti un peu abasourdi : «On a testé plusieurs positions avec le vélo de chrono et on a mesuré la différence des watts produits en fonction de cela. J’ai été carrément choqué. À 50 km/h, le moindre détail compte. Je savais que plusieurs équipes avaient procédé ainsi et je ne regrette pas de m’y être risqué.»
Pas longtemps au repos
Ce genre d’expérience devrait lui servir prochainement. Que ce soit dans le chrono des Trois de la Panne (28-30 mars) ou dans celui du Tour de Belgique (25-28 mai) où il se donne rendez-vous. Et puis, bien sûr, Alex Kirsch a décompressé. Et s’est entraîné car, c’est bien connu, un cycliste ne reste jamais bien longtemps au repos…
Le coureur luxembourgeois est donc de retour aujourd’hui sur Nokere-Koerse, une course à laquelle il est manifestement habitué et qui se termine généralement par un sprint massif, en côte et sur des pavés. Voilà qui pourrait lui plaire d’ordinaire. «Mais pas cette fois, coupe-t-il. Je suis resté deux semaines sans course. Je tenais à effectuer une petite coupure pour mieux préparer le Grand Prix de l’E3 et les Trois Jours de la Panne où j’espère bien me montrer. Avec l’enchaînement Nokere-Koerse et Handzame Classic, vendredi, je reprends simplement le rythme de la compétition. Des deux courses, c’est peut-être la Handzame Classic qui me convient le mieux.»
Dans son équipe Veranclassic, on essaiera vraisemblablement de jouer la carte de Roy Jans, le sprinteur transféré de Wanty qui tourne autour d’un succès depuis un petit moment.
Denis Bastien