Après une édition 2020 marquée par de graves problèmes de sécurité, les organisateurs ont revu leur copie.
Le plus grand rendez-vous cycliste du pays change tout. Ou presque. Avec un accent mis clairement sur la sécurité. Revue de détails d’une 81e édition qui promet beaucoup.
LA SÉCURITÉ, PRIORITÉ N° 1
Après les ratés de l’édition précédente, les organisateurs ont pris le problème de la sécurité à bras-le-corps. Ils ont notamment mis en place un nouveau dispositif qui interdit la possibilité de rouler à contresens de la course. Les routes seront fermées dans les deux sens 10 à 15 minutes avant le passage de la première voiture de course. Et ce n’est qu’une fois que le dernier véhicule sera passé que la circulation sera rétablie normalement. Par ailleurs, à certains endroits du tracé, comme dans les descentes, la chaussée sera fermée en avance, pour éviter tout problème. Une telle disposition ne peut fonctionner que si les usagers de la route respectent les consignes de la police et des signaleurs. Il est donc demandé à chacun de prendre ses responsabilités.
Les organisateurs se sont également associés avec la société Boplan pour qu’elle fournisse des barrières de protection de type race bumpers, pour sécuriser les obstacles sur l’ensemble du parcours. Par ailleurs, des panneaux signalétiques LED de chez Safecycling seront déployés tout au long des étapes pour rendre la course encore plus sûre pour les coureurs, qui seront géocalisés grâce à l’application Winfleet, de la société luxembourgeoise Skycom.
On l’aura compris, tout est mis en place pour ne plus vivre le chaos de l’an passé.
UN PARCOURS INÉDIT
Le tracé de l’édition 2021, qui passera par toutes les régions du pays, n’aura rien à voir avec les précédentes éditions. Au programme, cinq étapes, quatre en ligne et, grande nouveauté : un contre-la-montre de 25,4 km autour de Dudelange, qui devrait permettre aux costauds de faire des différences. Le Skoda Tour de Luxembourg s’élancera ainsi mardi prochain de la Coque, pour une première étape courte (140 km) qui passera par le nord du pays avec quelques belles ascensions et un final en faux plat montant avec une arrivée boulevard Konrad-Adenauer (lire également en page 9). Le lendemain, place à l’étape-reine, Steinfort-Eschdorf, sur 186,1 km, avec un circuit final de 24 km à effectuer trois fois et une arrivée au sommet de la très exigeante côte d’Eschdorf (8,42 %) : «Les équipes de leaders pourront prendre leurs responsabilités», se réjouit Frank Schleck, nouveau directeur technique de l’épreuve. Jeudi, direction l’ouest du Grand-Duché pour une virée de 189,3 km entre Mondorf et Mamer, une étape sur mesure pour les sprinteurs, qui auront une belle ligne droite de 1 km pour s’expliquer entre eux. Vendredi, la grande nouveauté est donc le retour du chrono, avec un tracé technique et vallonné qui passera notamment par la montée «Laangegronn» vers le Poteau de Kayl. Samedi, place à l’ultime étape, le traditionnel rendez-vous entre Mersch et Luxembourg, sur 183,7 km avec un circuit final rallongé, qui passe à 11,6 km à effectuer trois fois.
DES LUXEMBOURGEOIS… MAIS PAS TOUS
Cette édition marquera la dernière apparition en course de Ben Gastauer (AG2R-Citroën), qui mettra un terme à sa superbe carrière à l’issue de ce Skoda Tour : «Il aura droit à un hommage», explique Andy Schleck, le patron de la course. Il aura à ses côtés son coéquipier Bob Jungels, qui effectuera quant à lui son grand retour après être passé sur le billard au début de l’été pour soigner son endofibrose iliaque externe qui le handicape depuis de très longs mois. Si les spectateurs luxembourgeois pourront encourager Alex Kirsch (Trek), les frères Tom et Luc Wirtgen (Bingoal), Jan Petelin (Vini-Zabu) ou encore les jeunes de Leopard Arthur Kluckers ou Cédric Pries, ils ne verront pas le champion national. Même si son équipe, Groupama-FDJ est bien présente, ce ne sera pas le cas de Kevin Geniets : «Ça aurait fait beaucoup. Enchaîner JO, Burgos, Vuelta et championnats d’Europe, c’est déjà beaucoup», confie le Luxembourgeois, qu’on retrouvera en effet au départ des Europe, dimanche à Trente en Italie. Quant à Jempy Drucker (Cofidis), il a fait un choix sportif : «Il y a des courses qui me conviennent mieux que le Tour de Luxembourg, comme les classiques primus ou Isbergues. Ce n’était pas un choix facile, mais sportivement, c’était la meilleure solution.»
DES GRANDS NOMS AU DÉPART
Andy Schleck est fan de cette date : «C’est une préparation idéale pour ceux qui vont faire les Mondiaux.» Et à regarder le plateau, on peut difficilement lui donner tort. Ed Buchette, secrétaire général adjoint de la course, a annoncé les principaux coureurs présents. Et il y a du lourd. Aux côtés de Bob Jungels et Ben Gastauer, on va retrouver Benoît Cosnefroy, en pleine forme actuellement. Toujours côté français, la Groupama-FDJ aura fière allure, avec notamment Thibaut Pinot et David Gaudu. Trek ne sera pas en reste, avec notamment l’Italien Vincenzo Nibali, l’ancien champion du monde Mads Pedersen ou encore le vétéran néerlandais Bauke Mollema. On peut encore citer David de la Cruz (Esp/UAE), Joao Almeida (Por/Deceuninck), Jesus Herrada (Esp/Cofidis), Anthony Perez (Fra/Cofidis), Nairo Quintana (Col/Arkea-Samsic), Esteban Chavez (Col/BikeExchange), Caleb Ewan (Aus/Lotto), Bryan Coquard (Fra/B&B Hôtels) ou Niki Terpstra (PBS/Total Énergies).
On l’aura compris, sur le papier, tout est réuni pour que la fête soit belle. En espérant que tout se passera bien. Et que le spectacle sera au rendez-vous!
Romain Haas