COUPES D’EUROPE Les trois clubs qui s’élancent dans les compétitions continentales vont devoir apprendre à composer sans cette règle.
Cinquante-six ans qu’elle était en activité. La sacro-sainte règle du but à l’extérieur, qui a fait s’écharper des générations entières de fans de football, n’est plus. Dès demain, au Galgenberg, il faudra l’oublier et visiblement, chez les techniciens du pays, personne ne la regrette vraiment. C’est que si elle a pu servir les desseins des petites nations européennes, la BGL Ligue ne fait plus vraiment partie des nains continentaux chez les clubs : il est aujourd’hui 35e au ranking UEFA, avec vingt championnats qui font moins bien que lui, dont la Bosnie, l’Irlande, l’Albanie, la Finlande, le pays de Galles, l’Islande…
La règle du but à l’extérieur, loi qui fabrique des exploits pour les plus petits ? «En tout cas, sa disparition n’est pas très perturbante, assure Sébastien Grandjean, le coach du Fola. Je pense que cela nous avantage parce qu’on a une philosophie de jeu offensive.»
De moins en moins, les qualifiés européens du pays s’embarquent pour leur campagne estivale en cherchant à calculer. «Cela fait changer le jeu dans le bon sens, estime Jeff Saibene, au RFCU. On jouera pour gagner. Plus de souci à se faire.»
«Garer le bus devant le but»
L’unanimité de pensée s’étend jusqu’au Swift, qui est le club qui aurait le plus besoin, justement, que perdure cette règle du but à l’extérieur, puisque c’est lui qui aura la rencontre la plus difficile. Après tout, Sébastien Grandjean est persuadé de deux choses : «1. Les visiteurs peuvent désormais garer le bus devant leur but en déplacement, sans chercher forcément à mettre un but. 2. Tu ne crains plus de prendre un but chez toi, tu peux donc jouer plus libéré.» Cela qualifie tout à fait Hesperange pour un attaque-défense en règle en déplacement en Slovénie, jeudi, non ? «Ce que ça veut dire, surtout, balaie Vincent Hognon, son homologue hesperangeois, c’est qu’il faudra gagner au moins un des deux matches. C’est fini de ne pas gagner un match et de se qualifier. À moins d’en passer par les prolongations, voire les penalties. Et de ce point de vue, on a un avantage contre Domzale puisque si on en arrive là, c’est chez nous que ça aura lieu.»
Pas effrayés, carrément volontaristes même, les clubs de DN se préparent à commencer à écrire l’histoire à la force de leurs seuls poignets, sans avoir besoin d’aller chercher du réconfort dans les règlements de l’UEFA…
Julien Mollereau