Privé de compétition depuis le 21 octobre, Berchem défie ce week-end le SG Insignis Vienne sans trop d’illusions mais avec combativité. La rencontre se joue en double confrontation, Covid oblige.
À l’impossible, nul n’est tenu. Et si, dans l’absolu, ce 3e tour de Coupe EHF (anciennement appelé Challenge Cup) ne constitue pas un obstacle insurmontable, Berchem se présente ce week-end à Vienne dans un drôle d’état. Dans un état de fraîcheur physique comparable à celui d’un mois de juillet. Depuis près d’un mois et la fermeture des centres sportifs, Alexandre Scheubel a invité ses hommes à repartir se ressourcer une à deux fois par semaine dans les bois. Histoire d’ajouter un travail d’endurance aux séances de renforcement musculaire effectuées à distance avec un Geoffroy Guillaume dans le rôle de coach sportif. Et ce, dans l’optique d’une reprise du championnat sans cesse repoussée et fixée, pour l’heure, au 30 janvier (pour les matches en retard, le 20 février pour la 9e journée d’AXA League) si les centres sportifs venaient à ouvrir de nouveau le 15 janvier.
Alors, en cette période pour le moins trouble où l’EHF décida de reporter les éliminatoires du Mondial-2021 dames prévus du 4 au 6 décembre au 19-21 mars, ce déplacement à Vienne apparaît quelque peu ubuesque. On ne voit pas d’ailleurs ce que Berchem peut réellement espérer d’un rendez-vous qu’il a finalement décidé d’honorer en se rendant, le temps d’un week-end, dans la capitale autrichienne. Peut-il en revenir avec un billet pour les 8es de finale? Interrogé sur ses espoirs au moment d’aborder cette double confrontation en 24 h, Alexandre Scheubel ne songe pas immédiatement à un éventuel exploit. Sa préoccupation première est tout autre : «J’espère qu’on n’aura pas de blessés…».
Arrivés jeudi à l’heure du goûter, les Berchemois se sont empressés de rejoindre le BSFZ Südstadt. Pour prendre leurs marques dans une enceinte destinée aux sportifs d’élite autrichiens, mais surtout pour effectuer leur première séance collective depuis un mois. «On a pris beaucoup de précautions afin de prévenir les blessures», confie le technicien français qui, après une vingtaine de minutes d’échauffement, s’est surtout focalisé sur la mise en place tactique. «On ne va pas rattraper tout le temps perdu en l’espace de trois entraînements. Alors, on met en place des choses en espérant que ça nous permette d’accrocher cette équipe», déclare un Alexandre Scheubel conscient du défi qui attend ses hommes. Notamment sur le plan athlétique tant la formation autrichienne tentera d’enflammer rapidement la rencontre et d’asphyxier littéralement un adversaire à court de compétition. «Défensivement, ils s’appuient sur une 3-2-1 extrêmement agressive et offensivement, ils ont beaucoup de qualités individuelles et procèdent souvent en un contre un», détaille l’entraîneur qui espère que ses protégés sauront trouver les ressources nécessaires pour afficher une cohésion suffisante pour éviter de se laisser trop déborder. «On va essayer de s’accrocher lors du premier match afin d’entretenir l’espoir pour le second. Mais disputer deux matches en 24 h quand on n’en a pas joué un seul depuis deux mois…»
Charles Michel