Coupe de Luxembourg – Vous avez un message !

Plombé par les absences au niveau offensif, le F91 a un double objectif : faire oublier la défaite de l’aller en championnat pour mieux se projeter sur le match retour, qui pourrait décider du titre, dans cinq semaines.

Avec ou sans Karapetian ? Une question d’importance pour ce choc au sommet des quarts de finale entre le Fola et le F91. (Photo : Mélanie Maps)

Jeff Strasser déteste les suppositions et autres fumisteries sur les ascendants psychologiques. « Cela a-t-il changé quelque chose dans la façon d’aborder ce match que nous les ayons battus en championnat à l’aller ? » Un point pour lui : dans ce cas précis, effectivement, cela n’a rien changé. Et même, si l’on se fiait au contenu du premier duel entre les deux monstres de la Division nationale, le 2 novembre, on en déduirait aisément que le F91 n’a aucune chance, ce samedi soir, au stade Emile-Mayrisch, puisque le Fola l’avait littéralement trimballé sur sa pelouse.

Pourtant aujourd’hui, beaucoup de choses ont effectivement changé. Le Fola fait un leader convaincant mais qui n’a plus que 4 des 6 points d’avance qu’il possédait à la reprise, et qui joue nettement moins bien. Le F91, lui, a inscrit 16 buts en cinq rencontres (n’en encaissant que deux) et surtout, a trouvé un système et une dynamique. « Il me semble évident que nous ne sommes plus dans les mêmes dispositions qu’à l’aller, synthétise Sébastien Grandjean. Aujourd’hui, on a ce que nous n’avions pas à l’époque : des certitudes. » Et nous, on a la certitude que le Fola n’est pas forcément grand favori de ce duel.

> Malget s’est bloqué le dos

Les certitudes, en effet les suiveurs du champion en titre dudelangeois ont pu en voir de loin lors d’un match à huis-clos contre le Standard Liège, durant la trêve internationale. Contre des Rouches presque au complet, le F91, bien évidemment sans ses internationaux, a mené 0-1 pendant une heure avant de s’incliner (3-1). C’est dire s’il surfe sur un vague porteuse.

Sauf que samedi, il va encore devoir redéfinir sa défense à trois : Malget est revenu blessé des Roud Léiwen. Alors que le Fola y a lui laissé son Bensi, Dudelange a vu revenir un défenseur le dos bloqué et qui a même dû filer à l’hôpital jeudi, dans la soirée. Pas d’attaque donc (lire ci-dessous) , puisque tous les avant-centres du club sont sur le flanc, deux transférés à éjecter du cadre et une défense à redéfinir, encore. Il faudra quand même beaucoup de certitudes pour survivre à tout ça.

Mais l’enjeu est de taille et dépasse le simple cadre d’une qualification pour les demi-finales de la Coupe : parce qu’alors que ces deux-là s’écharpent depuis deux saisons pour le titre, le F91, lui, croit aux messages ! Donovan Maury, au sortir d’une démonstration contre la Jeunesse (0-4) a même cru devoir préciser que lui et ses partenaires venaient d’en envoyer un énorme au Fola. Alors forcément, cette demi-finale, c’est une occasion à ne pas laisser passer. « Le message, on n’aura pas besoin de l’envoyer vu qu’on sera en direct, pointe Grandjean. Se qualifier, ce pourrait être important… pour la fin du championnat. » Bref, le F91 veut frapper un grand coup et il a pour lui la force des statistiques. Depuis sa remontée parmi l’élite en 2008, le Fola n’a en effet jamais été capable de battre son concurrent au Galgenberg et son bilan fait peur : 5 défaites, 1 nul, 5 buts pour, 17 contre.

Nous, on a bien une petite idée du message que le Fola pourrait envoyer à son adversaire, mais il va falloir qu’il se force un petit peu. Bref, qu’il bombe le torse comme un leader devrait le faire.

De notre journaliste Julien Mollereau