Battu l’an passé en finale par Esch (26-25), le club du président Sales s’est montré impressionant durant un Final Four à l’issue duquel il a décroché la troisième Coupe de son histoire.
Les dirigeants de Käerjeng n’avaient pas oublié d’apporter le champagne pour fêter le succès de Riccardo Trillini (à g.) et de ses hommes. (Photo : Julien Garroy)
> Käerjeng mérite-t-il cette coupe ?
C’est une certitude ! Que ce soit en demi-finale contre les Red Boys (28-26) ou, samedi soir, face à Dudelange, Käerjeng s’est montré souverain. Avec, à chaque fois, un début de rencontre durant lequel il étouffa littéralement son adversaire. Ainsi, les Dudelangeois ont passé les dix premières minutes de jeu sans trouver le chemin des filets (7-0). Les Red Boys, eux, n’y étaient parvenus qu’à deux reprises (5-2). En assommant donc leurs adversaires, les Brasseurs ont immédiatement pris l’ascendant tant au tableau d’affichage que sur le plan psychologique. Pour preuve, il fallait voir les visages décomposés de Martin Hummel et de Dan Ley, joueurs talentueux et expérimentés, qui n’ont sans doute pas vécu souvent une pareille déconvenue. « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne comprends pas », déclarait Hummel après la rencontre. Une incompréhension reflétant sans doute le mieux l’impressionnante domination d’un lauréat qui avait à cœur de ne pas s’incliner pour la deuxième fois de suite à ce stade de la compétition.
> Dudelange peut-il avoir des regrets ?
Impressionnant contre Esch (34-31 ap) en demi-finale, le HBD ne fut que l’ombre de lui-même samedi soir. La faute à qui ? À quoi? On ne sait pas précisément. Si l’absence d’Alain Poeckes, blessé à l’épaule gauche, peut expliquer en partie les difficultés offensives dudelangeoise, elle ne peut justifier l’incapacité de l’équipe à créer du jeu. Un jeu qui, au coup d’envoi, était la responsabilité de Martin Hummel. Un rôle pour lequel il n’a pas le profil. L’insatiable buteur n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il se trouve à la gauche du meneur. Un poste auquel se sont ensuite succédé Gulbicki puis Lovrinovic. Auteur d’un 11/15 contre Esch, ce dernier est resté muet, incapable de traverser le rideau défensif adverse (0/5).
> Ce succès peut-il relancer Käerjeng pour le titre ?
C’est sans doute la grande question que l’on peut se poser à la sortie de ce Final Four. À le voir évoluer à ce niveau, on se dit que le champion en titre a indiscutablement les moyens de conserver sa couronne. Une couronne qui semblait être un peu trop grande pour lui après un début de saison poussif qui s’était traduit par son élimination sèche au 1er tour de la Coupe EHF contre Esch et des prestations en championnat au travers desquelles l’on devinait une indigestion post-sacre. Mais durant l’hiver, Riccardo Trillini a trouvé les mots pour relancer le groupe. Surtout, et même si sa méthode est exigeante – ses joueurs s’entraînent sept fois par semaine – elle porte indiscutablement ses fruits. Bref, aujourd’hui, et ce même s’il commencera le play-off titre avec trois longueurs de retard sur Esch, l’actuel leader, le champion en titre apparaît à même de conserver son bien, même s’il partira avec trois longueurs de retard sur Esch.
De notre journaliste Charles Michel