[16e de finale] Éliminé en demies par le RFCU la saison passée, le FCD03 est venu sortir le champion en titre chez lui, six mois plus tard.
Pour le RFCU comme pour Differdange, outsiders plus ou moins convaincants (et convaincus) du début de saison, devenus par la force des choses postulants désignés au podium au printemps prochain vu leurs excellents débuts de championnat, il est terriblement tôt pour perdre l’une des deux options à une place européenne.
Forcément, le tirage au sort rocambolesque des seizièmes, ces boules tirées par Alex Kapp, patron de Freelander’s, puis… reposées dans le saladier qui ont fait rire tout le pays et accouché de cette énorme affiche (la seule), a fait grincer des dents mais ne laisse le choix à personne : si le RFCU veut espérer conserver son titre en Coupe, si le FCD03 veut prendre sa revanche de la demi-finale perdue d’il y a six mois, il faudra survivre à cette glaciale après-midi de fin octobre.
Le Differdange pathétique de mai dernier a entretemps tenu ses promesses de reconstruction. Et sur la pelouse du stade Camille-Polfer, il prive littéralement le Racing de ballon en première période. Ce dernier, qui possède cinq joueurs de champ à plus d’1,90 m, parvient en plus à mal gérer toutes ses phases arrêtées défensives. Sur la première du match, Oukache n’a même pas à décoller, au milieu du paquet, pour croiser sa tête qui file après deux rebonds se lover dans le petit filet de Ruffier (0-1, 5e).
Ce ne sera pas la dernière fois que les hommes de Patrick Grettnich seront pris en flagrant délit d’attentisme dans leur surface mais à la limite, ce n’est pas aussi gênant que ce manque de possession de balle. Sous l’impulsion du duo Garos-Bettmer dans l’entrejeu, Differdange monopolise le cuir, fait tourner et guette quelques rares failles pour accélérer, souvent par Oukache. À la 16e, ce dernier déborde au bout d’un joli mouvement et centre en retrait. Muratovic, au premier poteau, rate le ballon. Pas Deruffe au point de penalty (1-2).
Les deux buts de Nakache insuffisants
Le FCD03 a pris la grosse confiance. Lui qui était tombé dans un gouffre sans fond au stade Achille-Hammerel lors de la dernière édition, a retrouvé tous ses esprits. On a même entendu Mathias Jänisch, dévoré par l’ambition, hurler à Deruffe, 60 kilos tout mouillés, d’aller au duel avec Mboup, qui fait ses 90 kilos de muscles. Ben voyons…
Le Racing, pourtant, reste dans le coup sur sa seule accélération de la première période. Sur sa seule véritable phase de possession réelle sur les 45 minutes initiales, aussi, d’ailleurs. À la 10e minute, Birk se retrouve isolé côté gauche, Nakache coupant son centre d’une volée plat du pied plein axe (1-1). Salvateur mais un poil menteur : en termes de qualité de jeu, il y a plus d’un but d’écart à la pause entre les deux équipes.
Au retour des vestiaires, les joueurs de la capitale ont au moins retrouvé la vertu de l’agressivité. Un peu plus mordants au porteur de balle, un peu plus responsabilisés dans la création du jeu aussi, ils vont recoller assez vite : Shala se bat côté droit pour conserver le ballon, Nouidra trouve Hennetier dans la surface, qui élimine trois défenseurs d’une passe géniale pour Nakache, parti dans le dos de tout le monde et qui fusille Weber (2-2, 51e). Ce n’est pas le match de l’année le plus prolifique en occasions mais en réalisme, il bat des records : quatre tirs cadrés, quatre buts.
Il n’y en aura plus guère, mais de belles. Oukache, en appui sur Jänisch, forcera Ruffier à dévier juste au-dessus de sa barre (75e), Osmanovic fera la même chose avec Da Mota mais son tir en lucarne sera claqué par Weber (99e), qui sortira encore une parade main ferme sur une perforation plein axe de Da Mota (115e). Direction les penalties et l’élimination pour le RFCU.
Julien Mollereau