Après une saison 2013/2014 pourrie, Ben Payal est devenu incontournable au Fola et vient même de remettre un pied chez les titulaires en sélection. Un petit miracle.
Arda Turan est tombé sur un os nommé Ben Payal mardi soir, lors de Luxembourg-Turquie. (Photos Julien Garroy)
À la veille de la réception du F91, le petit milieu de terrain récupérateur ne peut que se réjouir que ses actions de chien de garde de l’entre-jeu repartent à la hausse contre toute attente en ce début d’année 2015 et au bénéfice d’une très bonne partie contre la Turquie, mardi (1-2). Non, il n’est pas mort !
> Peut-on annoncer le grand retour de Ben Payal, en club ET en sélection ?
Ben Payal : Ah, ça fait plaisir de retrouver un peu de confiance d’un coach. À chaque rendez-vous depuis plus d’un an, j’espère qu’il va m’y remettre, sur le terrain. Bon, il n’y a que des pros désormais à mon poste, mais moi, je suis un guerrier ! À chaque fois que je venais en sélection, c’était pour montrer que, moi aussi, je sais jouer au ballon.
> On ne va pas se mentir : c’est parce que vous le faites un petit peu moins bien que les autres que vous avez été rétrogradé dans la hiérarchie…
Je me suis retrouvé suspendu juste avant l’Irlande du Nord (NDLR : victoire 3-2 le 10 septembre 2013) et beaucoup de coaches font ça : ils ne touchent plus à l’équipe tant que ça marche. Ce n’est pas sa faute.
> Oui enfin, c’était votre état d’esprit au fur et à mesure que les mois passaient et que vous ne retrouviez toujours pas le terrain ?
Du moment que j’étais appelé, je ne baissais pas les bras. Je n’étais pas bien dans la tête, mais cela m’aidait à me dire : « Reste fort ! » Un an sur le banc, ça ne fait pas du bien effectivement. Mais bon, face à la Turquie, j’estime avoir fait ce qu’il fallait. Parfois, quand je regardais nos matches, je me disais que oui, on sait jouer, mais qu’on manque de l’agressivité. Et moi, je sais me battre. Si Holtz a besoin d’un gars qui va dans les duels, je suis là! Tout le monde ne sait pas faire ça. Chacun son style. Les autres aussi savent défendre mais bon…
> C’est une coïncidence si, la saison passée, vous avez aussi perdu de votre aura en club, lorsque vous êtes passé du F91 au Fola ? Ou il y avait une raison ?
Ah, je m’en suis posé des questions ! Sortir d’un rôle de titulaire au F91 pour trouver le banc au Fola… À la Jeunesse (NDLR : où il a été formé), quand cela m’arrivait, ce n’était pas grave, je comprenais. J’étais tout jeune et je me disais que j’avais la vie devant moi. Là, quand j’ai compris que le Fola ne me laisserait pas partir comme je l’avais demandé, j’ai été obligé de montrer un autre visage à l’entraînement parce qu’il n’était pas possible de refaire une saison comme celle-là.
> Vous n’en faisiez pas assez à l’entraînement, avant ?
Si, j’avais pourtant tout fait. Mais c’était la même logique qu’en sélection. Jeff (NDLR : Strasser) m’avait répondu qu’il ne pouvait pas tout changer après huit succès consécutifs…
> Sinon, un constat tout bête : vous en êtes à deux saisons sans titre…
Oui, c’est vrai, j’ai les boules. C’est inhabituel pour moi qui ai gagné un trophée minimum pendant six ans. J’étais venu au Fola pour continuer à en gagner. Alors mon objectif personnel, cette saison, c’est le doublé. Et on saura dès samedi si c’est envisageable. Si on sort le F91 en tout cas, ce sera très jouable.
> Comment les trouvez-vous, les Dudelangeois ?
Ils réalisent un super parcours depuis le début de l’année 2015, mais sans mon pote Dave Turpel, qui était très en forme, cela va être difficile pour eux. Parce que lui, c’était leur assurance tout risque.
Entretien avec Julien Mollereau