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Coupe Davis – Peut-on se passer de lui ?


Après sa victoire logique face à Madagascar (3-2), le Luxembourg ne sait pas s’il pourra compter sur son leader Gilles Muller face à la Bulgarie, en juillet. Si Dimitrov joue, il vaudrait mieux qu’il soit là.

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Gilles Muller a rempli son contrat lors du 1er tour face à Madagascar. Le reverra-t-on au CNT en juillet face à la Bulgarie ? Rien n’est moins sûr… (Photo : AFP)

> Lui pense que oui

C’est sans doute un discours empreint de modestie ou un discours qui l’arrange dans la mesure où il ne cesse de répéter qu’il n’est pas sûr du tout de pouvoir participer à la suite de la campagne du Luxembourg en Coupe Davis. Quoi qu’il en soit, Gilles Muller a estimé la semaine dernière que la sélection pouvait se passer de lui en juillet prochain, voire en septembre si elle parvient à passer l’obstacle de la Bulgarie, pour la finale du groupe II. « L’équipe est capable de gagner sans moi, prétendait-il. Ugo (Nastasi) a fait des progrès, Gilles (Kremer) est en forme et Mike (Scheidweiler), s’il s’entraîne bien, peut rendre des services. Si Dimitrov ne joue pas, la Bulgarie dispose en tant que numéro un d’un joueur classé 500e mondial (NDLR : Martins Podzus, n° 498). »

> Goudenbour pense que non

Le capitaine de l’équipe du Luxembourg l’a dit tout net. «Un joueur comme Gilles ne se remplace pas. Sans lui, l’équipe n’est plus la même, c’est une évidence.» Il a eu la même réflexion quand on a évoqué l’objectif d’accession dans le groupe I. « Ce serait vraiment très très difficile, pour ne pas dire impossible, de monter sans lui. » Les chiffres ne lui donnent pas tort, bien au contraire. L’an dernier, le Luxembourg n’avait pas existé sans lui au 2e tour face au Danemark (5-0), lorsque Christophe l’avait remplacé numériquement et que Ugo Nastasi et Mike Scheidweiler avaient disputé les simples. Pareil en 2013, face à la Bosnie, au 1er tour, avec cette fois Laurent Bram dans le rôle du quatrième homme. Et encore pareil l’année d’avant face à l’Estonie (0-5), au 1er tour toujours, à une époque où Ugo Nastasi n’avait pas encore été naturalisé luxembourgeois et où le jeune Mike Vermeer complétait le cadre. Bref, on peut remonter loin avant de trouver une victoire du Luxembourg sans Muller. C’était en 2009, à l’étage plus bas, dans le groupe III, face à la Grèce (2-1).

> Un leader incontestable

On l’a constaté encore cette année au CNT. Quand il est là, Gilles Muller est le boss de l’équipe. Et au-delà des résultats qui ont parlé en sa faveur face à Madagascar (deux victoires en simple, une victoire en double avec Scheidweiler). Goudenbour a confessé que Muller avait la priorité pour choisir son partenaire de double (Scheidweiler). Quand Nastasi a tenté de rejouer strappé vendredi, après s’être blessé à la cheville, Goudenbour s’est retourné vers Muller qui a pris la décision d’arrêter définitivement la partie. Enfin, Muller a tenté de jouer les arbitres dans le conflit opposant Scheidweiler à Kremer, en leur demandant de régler la situation mais de ne pas le faire avant son propre match. Même s’il pourrait forcer un peu sa nature « Je suis plus un leader sur le terrain qu’en dehors, j’aime les ambiances apaisées », nous a-t-il confié il est naturellement le chef de l’équipe.

> Avec ou sans Dimitrov ?

La réponse à cette question pourrait déterminer l’impact d’une éventuelle absence de Muller lors du 2e tour face à la Bulgarie. Grigor Dimitrov (n° 11), que Muller a battu à Rotterdam, 7-6 (8), 6-2, a fait l’impasse lors du 1er tour face à la Lituanie, qui elle, a dû se passer des services d’Ernest Gulbis (n° 15). Sans Dimitrov, la Bulgarie devient une équipe beaucoup plus commune avec ses Dimitar Kutrovsky (n° 327), Dimitar Kuzmanov (n° 352) et Alexandar Lazov (n° 367). Même s’il faudrait un Ugo Nastasi et un Mike Scheidweiler (ou Gilles Kremer) au top de leur forme pour espérer une victoire sans Muller. Avec lui, la victoire serait presque obligatoire. Dans le cas où Dimitrov répondrait présent, en revanche, c’est la présence de Muller qui serait obligatoire pour permettre à l’équipe de Goudenbour de croire en une finale mi-septembre face à la Bosnie ou la Hongrie. Deux équipe largement prenables… si Muller est là.

De notre journaliste Raphaël Ferber


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