La confrontation du 2e tour de coupe Davis a tourné court entre le Luxembourg et la Bulgarie, qui a remporté les deux premiers simples vendredi et le double samedi après-midi, ne laissant aucun set au Grand-Duché, à domicile, sur la terre battue du TC Howald.
Certes, la Bulgarie partait largement favorite, d’autant qu’elle a finalement pu compter sur sa star, Grigor Dimitrov, 16e joueur mondial, tandis que le Luxembourg était amputé de Gilles Muller. Mais les Luxembourgeois n’ont pas fait illusion.
Vendredi, Ugo Nastasi (n° 673) s’est d’abord incliné face à Dimitar Kuzmanov (n° 316) en trois sets (3-6, 3-6, 1-6). Le Luxembourgeois confiait à l’issue de la rencontre : «J’en sors frustré. Prendre 3-6, 3-6, 1-6 alors que j’aurais pu gagner les deux premiers sets… J’ai l’impression d’avoir eu dix-mille « occas' » sur ses jeux de service. J’ai fait les points mais à la fin, j’ai fait trop de fautes. C’est le genre de match dont tu ressors fatigué, pas physiquement, mais mentalement. Je n’étais pourtant pas sous pression. J’ai joué libéré, j’ai bien joué au début. Je ne sais pas comment expliquer le fait que je n’ai pas su plier certains jeux. Il aurait au moins fallu que je gagne le premier set. La terre battue, ce n’est pas ma surface, je ne joue pas haut lifté comme les terriens. J’attaque et là-dessus, je me fatigue tout seul. Lui a aussi de grosses qualités physiques. Il n’a pas été exceptionnel mais il a raté moins de choses que moi.»
Gilles Kremer n’a ensuite pas fait mieux contre Grigor Dimitrov, très photographié par les spectateurs du TC Howald peu habitués à voir jouer une telle star, vainqueur lui aussi en trois sets (1-6, 2-6, 4-6) et 103 minutes.
Samedi après-midi, le double a été un poil plus disputé, mais la paire luxembourgeoise Mike Scheidweiler/Gilles Kremer n’a pas pu prendre un seul set au duo bulgare Grigor Dimitrov/Dimitar Kutrovsky (3-6, 4-6, 4-6). En trois rencontres, les tennismen luxembourgeois ont mis 25 jeux aux Bulgares, qui de leur côté en ont planté 54.
Vendredi, Gilles Kremer a néanmoins eu droit à quelques moments de bravoure, qu’il s’est offerts de haute lutte, lorsqu’il était encore proche du Bulgare à 2-3 dans le deuxième set, lorsqu’il remportait tous ses jeux de services à 3-2 dans le troisième set, le plus agréable à suivre, et qu’il arrachait son dernier jeu de service à 4-5.
Dimitrov se mettait au passage le petit public luxembourgeois dans la poche, en acclamant Kremer lorsque celui-ci est parvenu, à quelques reprises, à le tromper franchement. Avant de plier l’affaire sur un ace. «C’est un mec qui a une super attitude. Ça se voit à la télé, il se bat sur tous les points, il bouge très bien. J’ai essayé de faire abstraction du fait que j’avais Dimitrov en face de moi, même si ça reste un des meilleurs joueurs du monde, doté d’une puissance en coup droit exceptionnelle et qui sert super bien» , analysait à chaud Kremer, avant d’en venir à sa prestation. «Je n’ai pas mal joué, je suis même assez satisfait. J’ai manqué des occasions dans les trois sets, c’est un peu dommage. J’aurais pu un peu plus serrer le jeu. Je n’ai pas réussi à le débreaker à la fin. Bien sûr, ce qu’il me manque, c’est de jouer des matches de ce niveau-là.»
Dimitrov, lui, n’a certes pas joué à plein régime – «Je n’ai pas beaucoup joué sur terre battue, je suis en période de transition, je prépare les tournois sur dur» – mais il a rapproché la Bulgarie, qui rêve d’évoluer dans le groupe mondial, de la finale du groupe 2. «Je n’avais aucune idée de la façon dont il joue, je ne l’avais jamais vu, a t-il affirmé au sujet de Kremer. Mais une fois que j’ai compris son jeu, c’était moi le chef sur le court, même si je dois dire que Gilles a bien joué.» Kremer appréciera certainement.
Les deux dernières rencontres initialement prévues ce dimanche devaient opposer Ugo Nastasi à Grigor Dimitrov, et Gilles Kremer à Dimitar Kuzmanov. Mais voilà, l’affaire est pliée.
Le Quotidien
(cliquer sur la photo pour afficher le diaporama, photos Julien Garroy)