Le Luxembourg et Madagascar sont à égalité 1-1 avant le double de samedi, et les deux derniers simples de dimanche.
Jacob Rasolondrazana n’a rien pu faire face à Gilles Muller. (Photos : Julien Garroy)
> Un statut de n°1 assumé
On a vite senti, hier au CNT, que ça allait passer très vite pour Gilles Muller. Le n°1 luxembourgeois, qui disait se préparer à un « week-end difficile » et avait évoqué dans la semaine une pression nationale qu’il supportait de moins en moins bien en prenant de l’âge, a fait respecter une hiérarchie qui pesait largement plus lourd du côté luxembourgeois, eu égard à la différence au classement ATP entre Muller (n°34) et Jacob Rasolondrazana… non classé, justement.
Le premier set a défilé à grande vitesse, Muller breakant le Malgache d’entrée et ne concédant que quatre points en six sets, deux sur son service, deux sur service adverse. En face, le n°2 malgache ne savait plus vraiment quoi faire. « Je ne comprends pas ! » « Pourquoiiiii ? » s’est-il exaspéré sur le court avant de remporter son premier jeu de service à l’entame d’une deuxième manche un peu plus disputée. Le Malgache a gagné trois jeux, de plus en plus difficilement (le premier à 15, le deuxième à 30, le dernier après un avantage) et Muller l’a breaké deux fois, pour le 3-2 puis le 6-3.
Le scenario a été quasiment identique dans le troisième et dernier set, Muller breakant pour le 4-2, puis pour la victoire finale à 6-2, sur sa troisième balle de match. « Je suis content que le match se soit déroulé comme ça, je n’ai pas consommé d’énergie inutile, a réagi Muller. Lui a surjoué au début . Il a ensuite changé son jeu, je voyais qu’il tenait mieux mais j’ai su réagir. Ce n’était pas facile de garder le même rythme mais je crois que ce n’était pas si mal que ça. »
> Un service de plomb
« Je dis peut-être une bêtise, mais je crois qu’il n’est jamais allé jusqu’à 30 sur mon service» lachait Gilles Muller en conférence de presse, juste après sa victoire, au sujet de son adversaire. Sa bêtise n’est pas très grosse : Jacob Rasolondrazana a atteint une fois les 30 points sur son service : à 4-2, 40-30 dans le troisième set.
C’est dire à quel point le Luxembourgeois a passé une après-midi tranquille sur sa mise en jeu. Il a signé sept jeux blancs sur l’ensemble du match. « Je ne me suis jamais senti en danger sur mes jeux de service. J’étais certain d’avoir des occasions de breaker » a-t-il affirmé.
Rasolondrazana s’est senti constamment sous pression. « Je forçais mon jeu, je commettais des fautes inhabituelles lors du premier set car il servait vraiment bien. Quand tu perds 40-0 sur service adverse, à force, ça perturbe ton jeu », a expliqué le Malgache, qui confiait avoir affronté le meilleur joueur de sa carrière. « J’ai déjà joué Jerzy Janowicz et Grigor Dimitrov, mais Gilles est celui qui disposait du meilleur classement. Janowicz était très fort, mais Gilles a servi encore mieux que lui » a souligné le Malgache.
> Pas tant de pression que cela
Le 6-0 dans le premier set et la victoire de Muller dans le premier match, vendredi, a de suite permis d’évacuer cette pression que le n° 1 Luxembourgeois ressentait depuis le début de la semaine. Du coup, le public du CNT, qui n’avait plus vu son équipe jouer en Coupe Davis au CNT depuis 2008 et une défaite face au Danemark (0-5), a eu peu d’occasion de s’emballer, jusqu’au match très disputé d’Ugo Nastasi, en début de soirée, avant que la salle ne se vide progressivement.
« Je pensais être plus tendu que ça. Je savais qu’il y aurait des gens que je connais dans les tribunes mais j’ai bien géré. Je suis resté concentré sur mon match. C’est vrai que j’ai connu des meilleures ambiances au CNT, quand les matches étaient plus serrés. Là, le score n’a pas laissé beaucoup de place au suspens. Mais c’était sympa quand même » a confié Muller.
De notre journaliste Raphaël Ferber