À la veille de la réception des Slovènes de Domzale, Vincent Hognon, l’entraîneur du Swift, s’est montré confiant quant aux chances de son groupe, qu’il espère retoucher et réduire dans les prochaines semaines.
Le rendez-vous était pris à 17h15 mercredi au stade Josy-Barthel, cadre théorique de l’ultime entraînement collectif du Swift, et théâtre ce jeudi soir de sa manche retour face aux Slovènes de Domzale, vainqueurs 1-0 à l’aller. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale en ont décidé autrement, et c’est au club-house du stade Alphonse-Theis que Vincent Hognon a dit tout son espoir, avant d’aller diriger une dernière fois ses troupes sur le terrain synthétique du Holleschbierg.
Dans quelle mesure la pluie a-t-elle perturbé la préparation du match ?
On m’a téléphoné pour me dire que Domzale était obligé de s’entraîner là-bas, et me demander de nous entraîner ailleurs pour ne pas trop endommager la pelouse. J’ai accédé à leur demande, car l’idée est d’avoir le meilleur terrain possible. Ici aussi (NDLR : au stade Alphonse-Theis), c’est très compliqué. On va donc faire avec les moyens du bord, on fera une séance allégée sur synthétique, car le terrain en herbe est impraticable. Cela va être compliqué.
Comment vivez-vous ce contretemps supplémentaire dans la préparation du match, vous qui avez déjà pris les rênes de l’équipe sur le tard ?
Quand on est entraîneur, on est dans l’adaptation permanente. On va faire attention aux plus anciens, mais ce sera une séance très légère, afin de travailler des pistes à approfondir demain (jeudi).
Vous venez de passer une petite semaine de plus auprès de votre groupe. Cela change-t-il quelque chose en termes de préparation du match ?
C’est vrai que c’était très court avant ce premier match de Coupe d’Europe. On a eu une semaine de plus, et malgré le peu de séances qu’on a faites, les joueurs commencent à assimiler. Mais ce n’est pas du jour au lendemain que cela peut se faire au niveau des demandes. Pour le match aller, on avait adapté un système un peu différent de ce qu’on avait travaillé, aussi. On n’était clairement pas favoris, ce tirage était très difficile pour un club luxembourgeois et aujourd’hui, c’est ce que j’avais demandé aux joueurs, on est en capacité de pouvoir se qualifier. En tout cas, nos chances sont encore bien réelles, et on l’a vu sur le match aller : on a quand même tiré deux fois sur les montants et eu un penalty non sifflé, même si Domzale a eu aussi les opportunités. C’est une équipe d’une qualité technique remarquable, comme l’ensemble de ce championnat slovène. Il y a vraiment des joueurs de grande qualité, mais on a su être à la hauteur. Avec aussi peu de préparation et de temps ensemble, on a proposé quelque chose de très cohérent. On n’a pas hypothéqué nos chances, on a toutes nos chances. À présent, il va falloir montrer un peu plus d’ambition, mais au-delà de l’ambition, si on veut se qualifier, il va falloir corriger des choses.
Lesquelles ?
La chose qui nous a manqué, c’est l’efficacité, la finition. Faire preuve de beaucoup plus d’efficacité peut nous permettre de passer ce tour.
On a beaucoup trop de joueurs pour l’instant
Est-ce ce sur quoi vous avez mis l’accent ces derniers jours ?
On a bossé sur tout. On bosse sur tout, tout le temps : la finition, les séances vidéo qui sont souvent assez longues avec moi pour que les joueurs enregistrent mes demandes… On prépare autant ce match de coupe d’Europe que le championnat, pour qu’ils intègrent le plus rapidement possible ce que je veux et ne veux pas. On essaie d’avancer le plus vite possible là-dessus.
Dans quels domaines vous sentez-vous capables de mettre en difficulté cette équipe de Domzale ?
On devra quand même par moments tenir un peu plus le ballon qu’à l’aller, mais ça, ça dépendra de l’histoire du match : si on est dans le match comme à l’aller, on pourra prendre des options encore plus offensives, essayer de leur poser plus de problèmes offensivement. Mais on a vu qu’on leur a posé des problèmes dans la profondeur et il faudra en profiter dès qu’il y en aura. Sur les 10-15 dernières minutes, de manière assez surprenante pour moi, cette équipe a souffert plus que nous physiquement. On a donc eu de plus en plus le ballon, et malheureusement on n’a pas fait assez bien tourner, on n’a pas assez bien travaillé en attaque placée, et c’est l’un des chantiers prioritaires cette saison, de s’améliorer sur les attaques placées. Là-dessus aussi, on devra faire mieux et tenir un peu plus le ballon si on peut.
Vous avez enregistré peu de temps avant le match les arrivées de deux ex-Lyonnais, le défenseur Andy Minolien et l’attaquant El Hadj Coly. S’agissait-il de souhaits de votre part, destinés à combler des manques que vous auriez identifiés ?
Oui. On est fournis un peu partout, mais c’est normal qu’on détermine une ligne directrice. D’autres joueurs de qualité ont été recrutés avant, on savait qu’on pouvait affiner ce groupe et on va continuer à le faire. D’abord, on a eu l’opportunité de signer deux joueurs qui étaient tout proches de passer professionnels à l’Olympique Lyonnais, et je trouve que ça correspond bien à la particularité de ce championnat, où le nombre de joueurs transférés est limité. Et comme ce sont de jeunes joueurs, ça permet de ne pas occuper ces places de joueurs transférés, mais surtout de développer le joueur et l’équipe, le faire progresser, travailler sur la durée, parce qu’on ne peut pas avoir une équipe de 35 ans de moyenne d’âge. Même si j’exagère un petit peu, on est obligés de construire pour l’avenir, en tout cas pour du moyen terme, parce que le long terme dans le football est compliqué. Ces joueurs qui ont moins de 23 ans, qui arrivent et ne sont pas « JT », c’est déjà une vraie plus-value immédiate, car ils ne prennent pas la place de cadres. Ces jeunes joueurs vont progresser avec les matchs et ont déjà beaucoup de qualités, parce qu’ils arrivent de Lyon. Mais il y en a d’autres, comme Hamidou Sene (ex-Valenciennes), qui a un peu plus de 23 ans, mais montre déjà beaucoup de choses. Je suis persuadé qu’on va dans la bonne direction avec des joueurs de ce profil-là.
Que vont vous apporter ces deux dernières recrues ?
Quand on suit une formation à Lyon et qu’on est vraiment tout proche d’y signer pro, on a une formation assez complète, d’abord au niveau tactique. Andy a de la force, mais est capable de trouver de très bonnes orientations dans le jeu. Il a une vraie polyvalence, il peut jouer en défense centrale dans une défense à trois ou quatre, et dans le couloir droit dans une défense à quatre ou cinq. El Hadj est un joueur encore plus technique, très dynamique, à l’aise des deux pieds, qui peut occuper les trois postes offensifs, voire quatre : je suis persuadé qu’il peut jouer en soutien d’un ou deux attaquants. J’espère qu’on va tout faire pour le mettre dans les meilleures dispositions possibles, parce qu’il peut faire de très belles choses.
Vous avez un groupe assez large…
(Il coupe et rit) Très, très large ! On a beaucoup trop de joueurs pour l’instant. C’est compliqué, je le savais, il y en avait déjà beaucoup en arrivant. Mais en même temps on est obligés d’affiner ce groupe, parce qu’on a des ambitions élevées dans ce championnat et, si on veut construire, il y a des choses à respecter et développer, et aussi par rapport à des souhaits que je peux avoir. On risque d’étoffer ce groupe, et évidemment qu’à certains moments on devra trancher, mais je vais essayer de faire en sorte que chacun ressente de l’attention, en organisant les entraînements en décalé par exemple. J’ai été joueur, et je sais que c’est difficile quand on n’est pas dans les premiers plans. L’idéal serait d’avoir entre 20 et 24 joueurs de champ (NDLR : d’après le site spécialisé Transfermarkt, le Swift compte aujourd’hui 36 joueurs de champ et 5 gardiens, en comptant les jeunes). On en est encore très loin, mais tant qu’ils seront là, on essaiera de s’en occuper du mieux possible.
Entretien avec Simon Butel