Differdange et le F91, grands habitués des joutes européennes, lorgnent un 3e tour. L’un plus que l’autre.
Quand on s’apprête à jouer son 36e match européen en un peu plus de quinze ans, on commence à connaître ses limites et le moyen de les transcender. Faire profil bas est une tactique classique du club luxembourgeois de base et l’humilité, Differdange sait faire. On l’avait déjà pris en flagrant délit de «rapetissage» consenti la saison passée, contre un autre club slovène, Ljubljana (1-1, 1-2 ap).
Les médias étaient à l’époque d’accord avec Pedro Resende et… on se demande encore comment cette équipe avait fait pour ne pas passer l’obstacle tant elle avait maîtrisé son sujet. Mais les regrets éternels ne deviennent pas pour autant des motifs d’espoir quelques mois plus tard.
Revoilà en effet la même configuration. Et les mêmes doutes : l’adversaire semble trop costaud pour envisager quoi que ce soit. Le FCD03 – quasi au complet puisque seul Joao Simoes manque à l’appel – s’est renforcé et paraît pourtant plus armé qu’il ne l’était à l’été 2022. Où est le point d’équilibre ?
Chez ce Differdange plus mature, flanqué de tout plein de joueurs sud-américains et particulièrement d’Argentins dont Resende reconnaît que c’est «le genre de joueurs qui seront des battants jusqu’au bout»? Ou chez cette équipe de Maribor qui a vu à quel point ses compatriotes en ont bavé la saison passée, vient de rebâtir un effectif pour jouer le titre, a déjà trois matches dans les jambes et possède un jeu de transition ravageur ?
Pour le F91, canicule et synthétique
La saison passée, Pedro Resende estime que son groupe avait seulement «manqué de chance», mais avait aussi créé les conditions de dépendre du hasard plus que du niveau réel séparant les deux clubs. Et c’est exactement au même travail que s’attelle Jamath Shoffner avec le F91, qui lui visite les Maltais de Gzira. Les conditions seront bien pires : un terrain synthétique et plus de 30 °C au coup d’envoi. Qui font dire à Vincent Decker qu’«il y a plein de facteurs qui entrent en jeu. La chaleur va jouer un rôle important. Mais il faut repartir avec un résultat positif et, de préférence, qu’on n’encaisse pas de but».
Mais après avoir tenu le jeu au 1er tour contre St. Patrick’s, qui n’a fait valoir que des valeurs de combat, Dudelange (sans Sidibé, suspendu et qui sera remplacé par Diouf, ni Bojic, touché au mollet à l’entraînement) aura affaire à une équipe beaucoup plus technique, flanquée notamment de sept Brésiliens, qui lui proposera une tout autre opposition, mais pas une ambiance folle : seuls 200 à 250 supporters sont attendus.
Voir le F91 au 3e tour ne serait tout de même pas une hérésie. Une qualification n’a pas encore la force d’une évidence ni même d’une exigence, mais elle relève de l’ordre du possible, voire du souhaitable, puisqu’on n’oublie pas que les finances du champion 2022 restent un sujet de préoccupation majeur.
S’il passe, Differdange, lui, décrochera la lune. Pour lui qui a souvent soulevé des montagnes dans son histoire récente et a déjà joué Trabzonspor en 2016, s’offrir une confrontation contre Fenerbahçe au tour suivant serait une belle revanche sur… la Slovénie.