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«Coco» Gauff : « Je ne pouvais pas imaginer une meilleure année »


La jeune Américaine de 15 ans et 7 mois Cori "Coco" Gauff. Photo : afp

Ce mercredi marquera l’entrée en lice en simple au Luxembourg Open à Kockelscheuer de celle dont le tennis mondial attend monts et merveilles dans les prochaines années : Cori « Coco » Gauff. Le succès de la teenager américaine de 15 ans dimanche à Linz a encore fait monter un peu plus la hype autour d’elle, hype née à Wimbledon cet été.  Son passage au Luxembourg Open était une belle occasion de faire le point avec la nouvelle star du tennis féminin.

Quels sentiments vous habitaient dimanche après votre première victoire sur le circuit WTA, à Linz ?

Cori Gauff : J’étais bien évidemment très heureuse et fière de moi. Remporter ce titre est véritablement une grande chose pour moi. C’était vraiment quelque chose de très excitant.

Et vous avez quand même eu un peu de temps pour célébrer ce premier trophée chez les pros ou bien vous avez dû prendre l’avion tellement rapidement pour rejoindre le Luxembourg que vous en avez été privée ?

J’avoue qu’après la remise du trophée en Autriche, on a filé assez vite en direction de l’aéroport. Mais on s’est accordé un bon diner à l’hôtel dimanche et c’était agréable. Mais au final, c’est vrai que j’étais tellement fatiguée que je suis vite allée dormir.

C’est difficile de devoir ainsi se reconcentrer en quelques heures sur un nouvel objectif, avec ce tournoi de Luxembourg, après avoir remporté son premier titre ?

On verra ça quand je commencerai la compétition ici (NDLR : l’interview a été réalisée avant son entrée en lice victorieuse en double ce mardi)… Je suppose que le fait de quitter la ville où on l’a emporté aide non pas oublier ce qu’on a réussi mais plutôt à passer au tournoi suivant. Mon objectif est évidemment de l’emporter ici aussi, après on verra si j’y arriverai. Le plus important reste quand même de continuer ma progression. Après, je retournerai chez moi et j’aurai alors plus le temps de réfléchir sur ce que j’ai réussi ces derniers jours.

 

Je ne sais pas à quoi ressemble la « vie normale » d’un adolescent

Quand on est âgée de 15 ans comme vous mais que tout le monde parle déjà de vous, comment continuer à vivre « normalement » ?

Je suppose que chacun est « normal » à sa manière. Je ne sais pas exactement à quoi ressemble la « vie normale » des adolescents typique. Je vis simplement ce qu’est ma « vie normale ». Elle est sans doute différente de ce que vivent la plupart des gens de mon âge mais c’est « ma normalité ».

Vous sentez parfois une pression par rapport aux énormes attentes qui sont placées sur vous ?

Je me mets moi-même la pression. Mais j’essaie de me concentrer sur le fait que beaucoup d’autres joueuses s’en mettaient elles-mêmes pas mal au même âge que moi mais qu’à 20 ou 30 ans, elles l’avaient regretter et qu’aujourd’hui, elles n’y pensent plus. J’essaie donc de tout simplement ne pas y penser de trop.

Quel est l’impact de votre environnement familial sur votre travail ?

Ma famille est assurément quelque chose d’important pour moi. Mes deux parents ont aussi été des athlètes (NDLR : son père a été basketteur, sa mère heptathlonienne, tous les deux à un niveau universitaire) et peuvent m’aider avec leurs expériences respectives. Ils sont présents à chaque tournoi. Je suis heureuse qu’ils passent ainsi du temps avec moi. Je sais que mes (NDLR : petits) frères ne comprennent pas toujours trop pourquoi eux doivent rentrer à la maison mais ils ne sont pas jaloux.

 

C’est incroyable de voir des gens ainsi me supporter et croire en moi

Vous ne devez pas gérer que le tennis et les médias. Il y a aussi l’école (par correspondance)…

Je prends tout ça au jour le jour. Je travaille pour l’école le plus souvent le soir, parce que j’ai du temps. Ou le week-end parce, le plus souvent, je ne m’entraîne pas ou ne joue pas un tournoi. C’est forcément un peu compliqué par moments.

Vous sortez de votre première expérience à l’US Open où l’engouement était importante pour vous. Comment l’avez-vous vécu ?

Je savais que j’allais avoir des supporters mais je ne pensais pas que cela pouvait être au point que les gens, par exemple, crient mon nom ou que le stade Arthur Ashe soit sold out pour mes matches. C’est incroyable de voir des gens ainsi me supporter et croire en moi.

Vous imaginiez connaître une telle réussite ?

Dès cette année, absolument pas. Evidemment, à 15 ans, je rêvais de gagner des titres ou de bien jouer en Grand Chelem. Mais pas en 2019. Je pensais plutôt devoir m’adapter au circuit professionnel, puis au circuit WTA en 2020. Mais tout arrive pour une raison… Donc, sincèrement, je ne pouvais pas imaginer une plus belle année.

Recueilli par Julien Carette