Au lendemain d’une victoire qui lui a offert son premier titre, Chris Philipps nous a raconté sa finale.
À quoi a ressemblé la soirée de votre premier titre ?
Chris Philipps : Très calme. Le coach nous avait prévenus avant : on aurait un repas avec les gens du club, le staff, les joueurs et leurs familles. C’était très personnel. Il nous avait prévenus que ce serait fini vers 22h, qu’il n’y aurait ni alcool ni quoi que ce soit, qu’il ne faut pas plus pour le moment. Il avait bien emballé le truc. Résultat, j’étais de retour chez moi à… 21h30. Mais c’était bien de fêter avec les familles, car tout le monde ne se connaît pas, notamment pour les joueurs arrivés en janvier. Il y avait les femmes, les enfants. On a passé un bon moment.
Vu que la soirée était sage, si vous nous racontiez l’avant ?
Quand on part de notre hôtel et qu’on se rend dans notre stade, qui est à la même distance que celle du stade national, on met 15 minutes un jour de match. Là, ça nous en a pris 45… Il y avait plein de gens dans les rues, des routes barrées, un service d’ordre incroyable. C’est là que m’est venue la pression, dans le bus. Quand tu vois tout ce que cette rencontre mobilise, que tu vois des maillots partout, des gens qui chantent, c’est un truc de fou. Clairement le truc le plus fou que j’ai vécu dans le football. Comparable seulement, à peu près, à Belgique – Luxembourg à Genk (NDLR : le 29 mai 2014). Même les supporters de l’Arka ont continué à chanter alors qu’ils perdaient 2-0, qu’ils étaient à dix et qu’il était évident qu’ils n’allaient pas revenir. Ce sont des fanatiques, c’est impressionnant.
Quand est-ce que vous vous êtes dit : « C’est bon, on va la gagner » ?
À la pause, déjà un peu. On menait 2-0, on maîtrisait tout. Même sans trop forcer, on gérait. En deuxième période, on n’a même plus cherché à trop attaquer. Il faisait très lourd, ce n’était pas super agréable et beaucoup de joueurs étaient fatigués. Moi-même, j’étais dans le dur physiquement les vingt dernières minutes. Mais après l’heure de jeu, quand ils ont eu leur joueur expulsé, on a vraiment senti qu’Arka Gdynia avait baissé les bras. Cela se ressentait dans les duels.
Où est-elle, aujourd’hui, votre médaille ?
Quand je suis revenu de l’entraînement, ma copine avait accroché mon maillot du match dans le couloir et la médaille était accrochée avec, autour du cou. Mais je me dis qu’il va vraiment falloir que je trouve un endroit spécial parce que ces deux souvenirs représentent vraiment quelque chose de grand et de beau. Il y en aura peut-être d’autres, mais vous savez comment c’est : le premier restera toujours le plus beau.
Avez-vous reçu des messages en provenance de Metz ?
Des ex-coéquipiers, oui. Ils étaient contents pour moi. Ils m’ont dit que je ne m’étais pas trompé en faisant ce choix-là. D’accord, mais c’est toujours bien d’en avoir la confirmation. Je n’ai rien reçu de la part des dirigeants. Pas grave, j’ai tourné la page.
Entretien avec Julien Mollereau