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Chanot, l’international luxembourgeois, «confiné» deux mois chez Mickey !


Maxime Chanot, l"international luxembourgeois, se prépare à une drôle de reprise avec son club de New-York ! (Photo d'archives : Gerry Schmit).

Maxime Chanot et New York rejoignent dans deux semaines Disney World pour la reprise de la MLS par un tournoi «Coupe du monde» que le défenseur nous a raconté en même temps que l’Amérique du moment.

Ça y est ? C’est enfin l’heure de la reprise pour la MLS ?
Maxime Chanot : Oui, c’est sorti aujourd’hui (NDLR : mercredi). On reprend officiellement début juillet sous forme d’une vraie petite Coupe du monde (voir ci-dessous). Toutes les équipes partent à Orlando, là où reprend également la saison de NBA, dans le complexe de Disney World. Et le gagnant sera qualifié pour la Ligue des champions. C’était la chose à faire pour reprendre le plus vite possible, et naturellement à huis clos.

C’est un peu une année de perdue pour la MLS et donc pour vous ?
Bah… l’idée, c’est qu’après ce tournoi qui durera deux mois pour ceux qui iront en finale, il y aura derrière la reprise normale de la Ligue. Une année de perdue, c’est quand tu ne joues pas du tout mais là, on n’a vraiment perdu que quatre mois de compétition. On va les récupérer sur nos vacances d’hiver et on finira en janvier. Ce sera juste une saison différente. Par rapport à ce que le virus a apporté sur la planète, franchement, on n’a pas de quoi se plaindre. Il y a une crise économique avec plein de gens qui ont perdu leur emploi aux États-Unis. Je ne vais pas me plaindre d’aller jouer au foot !

Il y a quand même eu la menace d’un lock-out, la Ligue et le syndicat des joueurs ne parvenant pas à se mettre d’accord.
Oui mais ça y est, c’est levé et maintenant, on connaît les conditions précises de ce tournoi de reprise. Un étage d’hôtel par équipe avec 50 personnes maximum par équipe, un joueur par chambre et interdiction de sortir. Juste pour s’entraîner et jouer les matches. Comme pour la NBA. C’est le seul moyen d’éviter les problèmes.

On sera en autarcie mais on le fait de façon intelligente

Enfermé dans une chambre pendant deux mois? Cela va être insupportable, non ?
Insupportable? Bien sûr que si. Parce que je le répète, on n’a pas à se plaindre en comparaison de tous ces gens touchés par la crise. Non, il n’y aura pas de spectateur et donc l’ambiance à laquelle nous sommes habitués, oui, nos familles vont nous manquer mais finalement, dans ce pays, on est habitués aux très longues préparations et rester deux mois à Orlando, ce n’est finalement que deux semaines de plus que notre préparation hivernale de cette année, durant laquelle nous ne sommes rentrés qu’un bref week-end. On sera en autarcie mais on le fait de façon intelligente, en se disant que ce n’est que du foot.

Comment allez-vous vous occuper ?
(Il rit) Pas en jouant à la console, j’ai passé l’âge. La console, c’était quand j’étais plus jeune. Je suis passé à autre chose. Non, je vais emporter des bouquins, un ordi pour voir des films et surtout travailler.

Travailler ?
J’ai déjà regardé tous les matches de New York City la saison passée et je vais me mettre à visionner ceux de la sélection nationale. Et puis de toute façon, il va falloir bien penser à récupérer. Imaginez, il fait déjà très chaud à New York, 32 ou 33 °C, mais pas la même chaleur qu’en Europe, très humide. Alors à Orlando, en plein été, ce sera vraisemblablement du 40 °C et très humide, avec des matches tous les trois, quatre ou cinq jours, sous forme de groupes puis 8es, quarts, demies et finale. Bon, nous, on part le 24 juin. Il y a une quatorzaine avant que ça ne commence.

Comment se passent les entraînements jusque-là ?
Cela fait trois semaines qu’on a repris. D’abord en individuel sur notre immense plaine de jeu, puis en cinq par cinq et maintenant onze par onze mais toujours sans duel. Ils organisent ça de manière très intelligente, avec beaucoup de travail tactique. J’aime bien.

Laurent Jans indiquait qu’à Paderborn, il en avait profité pour énormément travailler devant le but en désespoir de cause. Vous aussi ?
On a un staff anglophone et on travaille au poste. Vous savez, quand je suis passé à Sheffield (NDLR : entre 2007 et 2009), j’ai passé trois ans sans frapper une seule fois au but à l’entraînement et franchement, je préfère. Autant refaire encore et encore ce que, justement, tu fais en match. Même si c’est fatigant.

Une dernière question sur la situation épidémique et politique des États-Unis : quelle est l’ambiance à New York en ce moment ?
J’ai connu New York et Central Park avec du monde sur les pelouses même pendant le confinement. Moins que d’habitude mais vu qu’il n’y a jamais eu d’amende… Je n’ai jamais eu le sentiment que cette ville ait vraiment été à l’arrêt. Cela explique peut-être pourquoi il y a eu tant de morts, même si tout ce que j’en ai vraiment vu, c’est le navire hôpital depuis mes fenêtres. Par contre, les manifestations après la mort de George Floyd, je les ai vues passer. C’est une cause à soutenir. Je suis à 100 % derrière.

Entretien avec Julien Mollereau

MLS is back

Comme l’a expliqué Maxime Chanot, la MLS reprend donc le 8 juillet avec les 26 équipes réunies pour un tournoi à huis clos qui devrait se dérouler jusqu’au 11 août. Les joueurs seront soumis à un protocole médical méticuleux et devront notamment passer des tests du Covid-19 chaque veille de match. Les équipes commenceront à arriver à Orlando le 24 juin pour des entraînements de présaison, et devront être sur place au moins sept jours avant leur premier match. Chaque club disputera au moins trois rencontres durant ce tournoi, au format inspiré de la Coupe du monde, avec une phase de groupes puis des matches à élimination directe. Par ailleurs, Don Garber, le commissionnaire de la MLS a réagi aux manifestations antiracistes apparues dans le pays suite à la mort de George Floyd en s’engageant à «créer des programmes ayant un sens et un impact pour lutter contre ces problèmes qui gangrènent notre société depuis bien trop longtemps».