Après trois premières journées fastes avec à chaque fois un record national, la série s’est arrêtée pour les représentants grand-ducaux.
Raphaël Stacchiotti, diminué, n’a pas pu vraiment défendre ses chances sur le 200 m 4 nages alors que Julien Henx, pas non plus au top de sa forme, est parti comme une balle. Mais n’a pas tenu jusqu’au bout sur le 100 m nage libre.
Ça commençait à devenir une bonne habitude : à chaque jour, son record national pour le camp luxembourgeois. Mais avant cette quatrième journée de compétition dans le bassin de Kazan, on se doutait que cette belle série risquait fort de s’arrêter net.
Arrivé en Russie sans pression mais avec une cheville insuffisamment remise, Raphaël Stacchiotti ne se faisait guère d’illusion quant à sa capacité à nager vite à l’occasion des séries du 200 m 4 nages, pourtant sa discipline de prédilection : «Le 400 m était un bon test et m’a prouvé que je n’étais pas prêt pour ces Mondiaux», expliquait-il.
Et malheureusement, ses craintes se sont confirmées, hier. L’Ettelbruckois qui s’est qualifié pour Rio en Islande avec un superbe 2’00″28, soit exactement le chrono demandé pour valider son billet pour le Brésil, n’a pu faire mieux que 2’02″60, soit le 23e chrono des engagés, à bonne distance du maître Ryan Lochte, qualifié tranquillement en 1’57″90 : «Malheureusement, je ne m’imaginais pas plus fort… Dès le début de la course, j’ai senti que j’étais lent. Du coup, j’ai attendu le bon moment pour tout donner. J’ai géré le premier 100 m et essayé d’accélérer sur le deuxième. Je n’aurais jamais réussi à revenir si bien si j’étais parti à bloc lors du premier 100 m, car l’endurance me manque, constate-t-il. Bien sûr que c’est frustrant, mais il faut assumer! J’étais en grande forme en juin et la blessure, ça ruine tout. C’est pénible, bien sûr, mais ça me rendra plus fort!»
De son côté, Julien Henx faisait, lui, son entrée dans la compétition. Et pour son premier départ en Mondiaux chez les seniors, le Dudelangeois était bien parti pour passer sous les 50 secondes, lui dont le record national se situe à 50″36.
Henx : «Il m’a manqué 25 mètres»
Malheureusement, il lui a manqué 25 mètres : «J’avais super envie de nager et je n’étais pas si nerveux que cela. À l’échauffement, j’étais rapide, je me sentais bien. Dès le départ, je pars bien, très vite. Je passe en 23″94 aux 50 m, je n’ai jamais été aussi rapide. Je veux rajouter encore de la force mais, lors des 25 derniers mètres, c’était la mort», confie le jeune Luxembourgeois. Et de préciser : «Je voulais nager sous les 50 secondes mais avec mon rhume pendant deux semaines et mes problèmes de genou qui m’ont empêché de faire les jambes pendant quatre semaines juste après l’Islande, l’endurance m’a un peu manqué.»
Julien Henx se montre malgré tout très content de sa prestation : «Pour mon premier départ à mes premiers championnats du monde et avec ma préparation, c’est quand même pas mal.» On le retrouvera dès demain, avec les séries du 50 m nage libre. Distance sur laquelle il annonce que Florent Manaudou se fera battre par Vladimir Morozov : «Morozov part au relais en 21″7 avec virage. Flo ne va pas gagner son 50 m», prédit-il.
En attendant de voir qui a raison, cette journée promet beaucoup. D’une part, elle va marquer l’entrée en lice de Julie Meynen, engagée sur le 100 m nage libre. Et d’autre part, elle va permettre de voir une troisième fois à l’œuvre Laurent Carnol. Éblouissant sur le 50 m, le brasseur ettelbruckois s’attaque à sa discipline de prédilection, le 200 m. Avec un double objectif en tête : se hisser en demi-finale et nager sous les 2’11″66, ce qui signifierait un aller direct pour les JO de Rio.
Romain Haas