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[Championnat national de cyclo-cross] Gusty Bausch : « Je le mériterais… »


À bientôt 37 ans, Gusty Bausch ne semble pas connaître d'usure. Mieux, comme lors de ses meilleures années, il reprendra le costume de favori, même s'il s'avance avec prudence. (photo archives LQ)

Gusty Bausch fera figure de favori, samedi à Remerschen, dans un championnat national de cyclo-cross qu’il n’a plus remporté depuis 2012.

À bientôt 37 ans, Gusty Bausch ne semble pas connaître d’usure. Mieux, comme lors de ses meilleures années, il reprendra le costume de favori, même s’il s’avance avec prudence.

Le Quotidien : Vous êtes allé reconnaître le parcours de Remerschen dans le courant de la semaine?

Gusty Bausch  : Oui, j’y étais déjà allé la semaine dernière et j’y suis retourné mercredi. Mais les conditions n’étaient pas optimales.

Racontez-nous…

Le parcours venait de dégeler et la boue s’est formée. Ça collait énormément. Après le passage du sable, nos vélos ressemblaient à des escalopes panées! Cette boue transformait le parcours en quelque chose de très physique.

Mais avec le gel annoncé jusqu’à samedi, ce ne sera plus le cas, non?

Non, ça va changer et ce n’est pas pour me déplaire même si dans tous les cas, ça restera physique. Mais le parcours est composé de dévers glissants et de beaucoup de virages.

Ce qui vous convient donc…

C’est vrai, c’est ce que j’aime en effet. Pour moi, c’est parfait!

Vous n’avez pas été sacré champion depuis 2012. Vous êtes impatient?

Oui, ça me tient à cœur de remporter encore une fois le titre. En 2012, je portais les couleurs du LC Kayl. Là, j’aimerais offrir le tricot à mon club, le Velosfrënn Gusty Bruch. Je veux courir jusqu’à 40  ans, il me reste donc quatre occasions pour rafler un sixième titre. Je rêve de reprendre ce maillot, de me présenter au départ de la course suivante avec et puis de disparaître lentement de la circulation. Et alors, je ferais une saison suivante sans stress…

Et votre saison 2016, comment la jugez-vous?

Je n’ai pas été bien sur deux épreuves, à Cessange et à Rumelange. Je n’avais pas ces épreuves en objectif et je n’ai pas eu de bonnes sensations ces deux jours-là. Mais sur le reste de la saison, mon niveau physique était meilleur que les dernières années.

Pour quelles raisons?

Tout simplement parce que je me suis bien entraîné. Mes semaines aux Canaries et à Majorque ont porté leurs fruits. Et ce qui a beaucoup changé, c’est que j’ai pris plus de plaisir qu’avant à m’entraîner. Ce n’était pas une contrainte alors que dans le passé, j’étais frustré lorsque je gagnais en cours de saison. Je reconnais également que la base est très bonne. Et il y a de cela deux ou trois ans, je souffrais périodiquement de problèmes physiques que j’ai soignés et guéris. Je m’étais même fait opérer. Du coup, même si j’ai vieilli, je me sens en pleine possession de mes moyens et j’en éprouve beaucoup de plaisir. L’autre jour, je me disais que je regrettais presque que la fin de saison approchait.

Vous êtes en tête de la Skoda Cross Cup, alors que Christian Helmig qui s’est imposé dans le championnat ces quatre dernières années est apparu en retrait. Vous sentez-vous dans la peau d’un favori?

Vous savez, être favori, ça ne compte pas. Favori, il faudra l’être samedi après une heure de course. Dans un rendez-vous comme le championnat national, seul compte la course du jour, pas la saison. Bien sûr, si je regarde ma saison, on peut se dire que ce titre, je le mériterais car j’ai été constant. Je me dis aussi que tout peut vite se terminer. Il suffit de rater le départ. Ou d’un incident mécanique. Il faut être au top le jour J. Certes, j’ai de bons sentiments, l’autre jour en Coupe du monde du côté de Zolder, je n’ai pas vu un autre Luxembourgeois plus fort que moi, mais on ne sait jamais.

Comment expliquez-vous le fait que vous éprouviez aujourd’hui dans les départs un peu plus de mal que voici quelques années où justement, vous effectuiez les meilleures entames?

C’est l’âge! (Il rit) C’est vrai les jeunes comme Scott (Thiltges) et Lex (Reichling) sont plus rapides. Ils effectuent des départs canon, mais ils ne tiennent pas le rythme jusqu’au bout. Ils se mettent dans le rouge et je peux revenir sur eux.

Votre principal adversaire sera qui?

Hum, hum… Difficile à dire. J’en vois trois. Lex (Reichling) qui s’est nettement amélioré. Scott (Thiltges) qui peut être très rapide sur ce type de parcours technique et physique, mais je ne sais pas s’il peut tenir une heure de temps. Et Christian (Helmig). Il m’a surpris samedi dernier à Hesperange. Il n’avait pas couru depuis longtemps et sa saison n’a pas été bonne jusque-là. Je ne vois pas Pit (Schlechter) car sur un circuit verglacé, je ne sais pas s’il est capable de tenir les roues.

L’aspect psychologique dans un championnat, c’est important?

Ça l’est, oui. Les années précédentes, je prenais congé dans cette dernière semaine alors que ce n’est pas le cas cette année. Il faut dire que j’ai changé de poste dans mon travail où j’apprends de nouvelles choses. Je sais aussi que lorsque je commence à devenir nerveux, ce n’est pas une bonne chose.

Mais vous êtes justement un homme de championnat comme on dit…

Dans le passé, je ne faisais pas toujours tout à fond. Cette année, j’étais le plus régulier et je dois confirmer le jour du championnat. Je me souviens de mon titre à Dippach que j’avais remporté devant Pit (Schlechter) qui roulait en espoirs. Je suis aujourd’hui de nouveau favori. C’est difficile de rester calme. Si je perds, je me dirai sûrement que j’aurais mérité un succès. Je crois, oui, que je le mériterais. De toute façon, je tiens à le gagner une fois encore avant d’arrêter ma carrière. Pour faire un cadeau à mon frère, mon père qui me soutiennent chaque dimanche.

Denis Bastien

Le programme : samedi à Remerschen

12h45 : masters (40′ de course)

12h47 : débutants (30′)

14h : juniors (40′)

14h02 : dames (40′)

15h15 : élites et espoirs (1  h)