Totalement perdue au mois de mars, sur la pelouse du stade Josy-Barthel, l’Ukraine vient de livrer l’un des matches les plus aboutis de son histoire, contre la Serbie.
Douze passes consécutives quasiment à deux touches de balle maximum pour remonter tout le terrain sans que les Serbes parviennent à toucher le ballon. Voilà ce qui a amené le troisième but ukrainien, inscrit vendredi soir par Konoplyanka dès le coup d’envoi de la deuxième période.
La construction, sur ce 3-0, reflète finalement assez bien l’un des aspects de ce surprenant Ukraine – Serbie, l’hôte du jour étant annoncé comme l’épouvantail du groupe : les hommes d’Andreï Shevchenko ont pu s’autoriser, tout au long de la partie, d’invraisemblables courses plein axe, balle au pied, ou trouver des décalages monstres dans les couloirs pour multiplier les centres en retrait.
Tout dans le 5-0 qui a sanctionné cette rencontre n’est peut-être pas dû qu’à l’Ukraine, mais aussi à une énorme passivité serbe. Mais on a pu au moins observer certaines choses. Une tendance des offensifs ukrainiens à partir légèrement excentrés pour revenir vers l’intérieur et leur bon pied, avec une énorme qualité de frappe.
Prendre l’espace
Des montées très hautes et régulières des latéraux défensifs, aussi. Karavaev, à droite, donne notamment deux passes décisives vendredi, et le flanc gauche luxembourgeois risque d’avoir du boulot mais aussi de belles opportunités de prendre l’espace. D’autant que la défense semble toujours aussi facilement mise en danger à la moindre accélération adverse – surtout par les renversements de jeu -, ce que s’étaient chargées de prouver les nombreuses occasions luxembourgeoises à l’aller.
Les chiffres restent pourtant là : l’Ukraine vient de signer la quatrième plus grosse victoire de son histoire. Et en face, ce n’était pas n’importe qui. Les Roud Léiwen n’ont plus pris cinq buts ou plus depuis 2017 et leur déplacement en Suède (8-0). C’est loin. Il serait bien que cela le reste.
A Lviv, Julien Mollereau