Présent dans la ligue pendant une quinzaine d’années, Pitt Koster revient sur un parcours qui s’est terminé un peu brutalement.
Votre adversaire le plus célèbre?
Pitt Koster : Certainement Dennis Schröder. Il jouait déjà en NBA, mais comme il n’est pas le plus grand, il n’était pas plus impressionnant que cela physiquement. Contre nous, je pense qu’il n’a pas du tout donné 100 %, il était easy. Après, j’ai continué à le suivre.
Maintenant, il est champion du monde et il gagne beaucoup d’argent. Autre adversaire célèbre, c’était bien sûr Ben Gordon même si, quand on a affronté la Grande-Bretagne, il n’était déjà plus le même joueur que celui qu’il était quand il évoluait aux Chicago Bulls.
Le plus dingue?
Sans hésiter, Nelly Stephens. Il était dingue, mais tellement sympa. Au fil des ans, c’est devenu une vraie légende au Luxembourg. Et à côté du terrain, il est tellement open going, il sortait tout le temps.
Mais sur le parquet, ce n’est pas le meilleur joueur, mais il a une telle activité, il est partout, il saute partout. Quand je le vois maintenant, on se remémore des souvenirs d’il y a dix ans, quand on allait ensemble faire la fête.
Mon premier match en équipe première, un moment que je n’oublierai jamais
Votre meilleur souvenir?
Peut-être mon premier match en équipe senior avec Soleuvre. C’était à Dudelange, j’avais 17 ans. J’ai grandi en supportant Soleuvre, les légendes comme Luc Loesch, Pierre Boever. Ça a toujours été mon but de jouer un jour en équipe première. J’avais pas mal joué pendant les matches de préparation et je m’attendais un peu à entrer. Mais pas si tôt.
Le coach m’a appelé dès le premier quart, ce qui est déjà extraordinaire pour un jeune. Je n’ai pas fait un super match, j’étais forcément assez nerveux, mais je me suis retrouvé à jouer comme Tom Schumacher, Frank Muller. C’est un moment que je n’oublierai jamais.
Votre meilleur match?
J’en ai un en tête. C’était le dernier match avant Noël face aux Musel Pikes de Frank Baum, Chris Braier, Samy Picard, Laurent Schwartz. Un match fou qui s’est terminé en prolongations. À la mi-temps, je n’avais pas le moindre point, j’étais nul. Pas dans le match.
Mais j’ai réalisé une très belle deuxième mi-temps et de très bonnes prolongations et on avait finalement gagné. Ce n’était pas une victoire très importante en soi, mais il y avait tellement de supporters.. Après le match, tout le monde portait des bonnets de la Saint-Nicolas
Et à l’occasion de cette rencontre, Soleuvre avait fait un petit livre avec des photos. Je l’ai retrouvé à Noël dernier quand j’étais chez mes parents. C’est vraiment un excellent souvenir. Après, mon meilleur match en termes de scoring, ça devait être face à Contern, j’avais marqué 36 pts en scorant de partout.
Mon plus beau panier? Un midrange base line au-dessus du panneau. Malheureusement il n’y avait pas de stream à l’époque. Je n’ai jamais eu l’occasion de le revoir!
Votre plus beau panier?
Là encore, j’en ai un en tête : j’étais à Walferdange et on jouait contre Etzella. J’ai shooté un midrange base line et j’ai dû tirer au-dessus du panneau pour qu’il rentre. Je sais que, quand j’ai marqué, c’était « Wow! Pas facile!« Malheureusement, il n’y avait pas encore de stream et je n’ai jamais eu l’occasion de regarder le replay.
Votre plus grosse déception?
Les deux relégations avec Soleuvre et une avec Walferdange. Tu as beau tout donner pendant une saison entière et au final, ça ne suffit pas pour différentes raisons. C’est toujours très dur. Pour la deuxième avec Soleuvre, on savait que l’équipe allait changer. Que j’allais partir, que Dominique (Benseghir) allait retourner à Etzella, que David (Controguerra) allait arrêter. Que le club serait en danger.
Votre plus grave blessure?
Je jouais pour Soleuvre et, à Bertrange, je suis retombé sur ma main. J’ai été out pendant deux mois. Je me souviens de mon impuissance à me retrouver sur le banc sans pouvoir aider mes coéquipiers. C’est vraiment quelque chose qui n’est pas facile à vivre. Mais heureusement, il s’agissait de ma seule vraie blessure durant toute ma carrière. J’ai quand même eu de la chance à ce niveau.
Le jour où vous avez décidé d’arrêter?
Ce n’était pas un jour, mais plutôt un process. Quand je suis arrivé à Bertrange, j’étais jeune père, ma fille avait quelques mois. Là, j’avais décidé de jouer pendant encore deux saisons. Malheureusement, il y a eu le covid, les deux dernières saisons étaient bizarres.
Mon dernier match, contre Walferdange, a même été annulé. Chez nous, au Sparta, il y avait plusieurs cas de covid. Comme le match n’avait plus d’importance pour aucune des deux équipes, on a décidé de ne pas le jouer. En plus, je crois que c’est ce week-end que les restrictions avaient été levées. Et 250 personnes pouvaient venir au match. Je me réjouissais de jouer devant mes parents et mes amis. Forcément, c’est un petit regret.
Ses faits d’armes
Pitt Koster, connu pour être un très gros scoreur, a usé ses sneakers pendant une quinzaine d’années sur les parquets luxembourgeois. Il quitte la scène avec quatre titres (2 de champion et 2 en Coupe), tous avec l’Amicale. Durant sa carrière, il aura porté les couleurs de Soleuvre, de la Résidence, de l’Amicale et du Sparta. Il a également été très présent en équipe nationale.
Aujourd’hui
S’il est retiré des parquets, la passion est néanmoins toujours présente. Et il continue de jouer avec l’équipe de la Spuerkess, où il est employé et celle de l’Arantia B. Par ailleurs, il est régulièrement aux côtés de Karl Abou Khalil pour officier en tant qu’assistant coach au Sparta.
Il a d’ailleurs prévu, dans le futur, de passer ses diplômes pour, pourquoi pas, entraîner une équipe à son tour. Papa de trois enfants, il est également passionné de ski, sport qu’il pratique depuis son plus jeune âge.