Problèmes de primes, problèmes d’hôtel, problèmes avec la presse… et si la Coupe d’Afrique des Nations de football tournait (encore) au fiasco pour le portier de Rodange?
Anthony Mfa dort, ce matin, à 500 mètres du boulevard de l’URSS, dans l’une des chambres de l’hôtel Star Land, au nord de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Il a bien failli ne jamais y arriver. Ces deux dernières semaines, sa fédération a en effet réussi à cocher toutes les cases d’une préparation ratée en vue de la CAN-2022.
Les joueurs ont tout d’abord refusé de monter dans l’avion qui devait les conduire de Dubai (où se tenait leur stage) au Cameroun pour une spécialité africaine, la traditionnelle embrouille au sujet des primes de qualification, un dirigeant de la Fégafoot se montrant même suffisamment malin pour annoncer que si Aubameyang et ses coéquipiers ne lâchaient pas l’affaire, une sélection de joueurs locaux serait envoyée à leur place. Il y a eu ensuite une mésentente conséquente sur l’hôtel choisi par la confédération africaine, une presse qui s’acharne, trois joueurs importants touchés par le covid (le Gunner Aubameyang, le Niçois Lemina et Méyé) qui rateront le début de la phase de poules et des résultats médiocres lors des amicaux face au Burkina Faso (3-0) et la Mauritanie (1-1).
Bref, le Gabon affrontera les Comores, ce lundi soir, avec fort peu de certitudes et, derrière lui, un pays qui n’y croit pas vraiment au moment où la compétition s’élance. Tout le contraire de ce que s’imaginait Anthony Mfa à la mi-décembre, lui qui avouait récemment que ses deux premières expériences continentales, en 2015 et 2017, avaient été «des cauchemars» justement à cause de ces désorganisations fatales et espérait que son pays avait enfin retenu la leçon.
Les journalistes voient des éléphants roses
Pour le portier rodangeois, les doutes collectifs, c’est déjà la galère. Mais à titre individuel, il prend cher. Une demi-faute en éliminatoires contre l’Angola (3-1) lui a mis la presse à dos de manière totalement déraisonnable. «Ces critiques sont absolument injustifiées, s’emporte Éric Picart, son coach. Là-bas, les journalistes voient des éléphants roses ! Anthony ne peut pas rattraper toutes les erreurs de sa défense, mais la presse met la pression sur le coach. Alors que contre le Burkina, son remplaçant s’est, lui, rendu coupable de fautes techniques évidentes qui font que, chez moi, il ne jouerait pas. Il a été mauvais, voire très mauvais.»
D’ailleurs, au match suivant, l’ancien pensionnaire du FC Metz a repris place dans les buts et c’est un motif d’espoir pour tous ses coéquipiers rodangeois, qui suivent le parcours à distance. Notamment Boris Bassène, le gardien de but n° 2 de l’actuel 15e de DN, forcément supporter de son Sénégal, mais aussi de son pote : «C’est la réalité de l’Afrique : les médias nous adorent quand on est bons, mais ne nous soutiennent pas dès qu’on a un petit coup de moins bien. C’est triste. Mais « Antho » sait ce que c’est et il va reprendre sa place.» Quant à aller loin dans cette CAN, il va falloir s’accrocher. Tout pourrait se jouer dès ce lundi soir, face au Petit Poucet, les Comores. Les quatre meilleurs troisièmes des six groupes iront en 8es de finale.
Ce lundi soir 20 h : Comores – Gabon (groupe C)
Rodange recrute Jatta
Actuellement relégable et doté d’une attaque en berne (15 buts inscrits seulement sur la première partie de saison), Rodange a recruté un avant-centre grand-format, le Français Yoroma Jatta, 27 ans et 1,92 m. Ancien joueur du Red Star et Granville en France, de l’Olympique Charleroi et de Rupel Boom en Belgique, Jatta a été préféré à un deuxième profil, jugé moins mobile que lui.