Qui aurait pu croire que Rennes frapperait à la porte d’un tel exploit? L’équipe d’Hatem Ben Arfa peut accéder au premier quart de finale européen de son histoire, à Londres, ce jeudi face à Arsenal en Ligue Europa (21h).
Et sauver l’honneur de la France, après les éliminations du Paris SG et de Lyon à l’étage supérieur, en Ligue des champions au stade des 8esde finale.
Pour ça, le Stade Rennais doit éliminer une équipe calibrée pour la Ligue Europa et entraînée par un spécialiste, Unai Emery, qui en a remporté trois avec Séville.
Côté atouts, l’équipe de Julien Stéphan est portée par l’avantage de l’aller (3-1). Pour le reste, il n’y a que des obstacles. D’abord une inversion du calendrier après le tirage qui fait que Rennes, initialement équipe receveuse au retour, doit franchir la Manche au retour. Et ensuite, il y a Alexandre Lacazette, attaquant d’Arsenal, dont la suspension a été réduite en appel et qui pourra jouer jeudi…
« On y va avec confiance et conquérants. On vient pour marquer, pour jouer notre match pleinement », martèle pourtant Stéphan.
Sa formation a du caractère, revenue d’une situation quasiment désespérée en poule, lorsqu’elle n’avait que 3 points après 4 journées. Les Bretons, remis dans le droit chemin par un changement d’entraîneur – Stéphan à la place de Sabri Lamouchi – ont depuis enregistré 4 victoires et 1 nul, marquant 12 buts pour 5 encaissés.
« Ils nous ont battus »
À l’aller, ils se sont remis d’une première demi-heure catastrophique pour prendre deux buts d’avance, même si celui concédé à l’extérieur laisse encore de bonnes chances aux Gunners.
« Je veux seulement jouer le meilleur match possible. Ils nous ont battus et nous voudrons montrer que ça peut être différent », répond de son côté Unai Emery.
Un calme olympien pour l’ancien entraîneur du Paris SG et d’Hatem Ben Arfa qui mènera l’attaque rouge et noire. Emery subirait pourtant un échec retentissant en cas d’élimination aussi précoce et contre un club novice à ce niveau.
Mardi, une nouvelle inattendue est venue booster les chances anglaises : l’instance disciplinaire de l’UEFA a donc réduit la suspension de Lacazette, pour un violent coup de coude au visage d’un joueur du BATE Borisov au tour précédent, de trois à deux matches, lui permettant donc d’être aligné jeudi.
« Nous sommes heureux de pouvoir jouer avec tous les joueurs. Cette nouvelle est positive pour nous », a sobrement commenté le coach espagnol.
À Rennes, qui s’estimait déjà lésé par l’inversion du tirage en raison d’un règlement UEFA pas toujours appliqué à la lettre (NDLR : deux clubs d’une même ville ne doivent pas jouer le même soir, comme c’était le cas à l’aller pour Chelsea et Arsenal), la nouvelle est moins bien passée.
« Il y a un timing surprenant pour tout le monde », a glissé Stephan, ajoutant que « sa présence change beaucoup de choses ».
Une deuxième bizarrerie
« Ça fait quand même une deuxième bizarrerie, après (l’inversion du) match aller. Mais on est convaincus qu’il n’y en aura pas une troisième (jeudi) car nous avons un arbitre très expérimenté », a-t-il ajouté, malin, preuve que le métier rentre vite au Stade Rennais.
Rennes pourra s’appuyer sur son match retour contre le Betis en 16e, remporté avec une maîtrise impressionnante (3-1) dans l’ambiance hostile du stade Benito-Villamarin.
Les Bretons enregistreront aussi les retours de suspension – prévus de longue date, eux – de leur très offensif latéral droit Hamari Traoré et de leur attaquant Mbaye Niang, dont les qualités athlétiques pourraient être précieuses.
Ils pourront surtout compter sur près de 6 000 spectateurs qui se sont arrachés les places dans le parcage visiteur et qui mettront l’ambiance en ville et dans les tribunes, comme ils l’ont fait à Séville.
« On est convaincus qu’ils vont nous donner de l’énergie, de la force », assure Stephan. À Rennes de leur offrir du rêve en retour.
AFP