La Vieille Dame détiendrait le record de… défaites consécutives en C1 avec seize d’affilée. Mais Marseille n’est plus très loin de la rejoindre…
La statistique excite les journaux français depuis quelques semaines : l’OM, le grand OM, le vainqueur de la Ligue des champions 1993, pourrait très bientôt devenir l’égal de… la Jeunesse Esch !
Le constat est venu en premier lieu de RMC Sports, quand le média a constaté, comme tout le monde, que l’Olympique de Marseille continuait d’avoir un très mauvais karma en C1. Défaite à Athènes dans les arrêts de jeu contre l’Olympiakos (1-0), claques contre Manchester City puis à Porto (0-3 et 3-0), manque de chance contre les Portugais au retour (0-2). Quatre défaites sans but inscrit qui n’améliorent pas la série tragique du club phocéen : l’OM n’a plus gagné un match dans la compétition depuis le 22 février 2012 et une victoire contre l’Inter Milan en match aller des 8es de finale (1-0). Pire, il a perdu les treize rencontres qui ont suivi.
C’est cela qui l’a conduit directement dans le sillage de l’équipe que RMC a identifiée comme auteure de la plus longue série de défaites de l’histoire de la compétition, Coupe des champions et Ligue des champions combinées. La Vieille Dame en a en effet perdu seize à la suite entre le 3 octobre 1973 et le 16 septembre 1987. Le compte est vite fait. Si Marseille devait s’incliner ce mardi soir au Vélodrome contre l’Olympiakos et alors qu’il n’a pas beaucoup de chances d’accrocher les Citizens en Angleterre pour le compte de la dernière journée de la phase de poules, il pourrait finir cette campagne sur une quinzième défaite de rang… Les hommes de Villas-Boas étant actuellement leaders putatifs de Ligue 1 (à cinq points du Paris SG mais avec deux matches en retard), on peut les envisager de nouveau en Ligue des champions à l’automne 2021 avec la possibilité de les voir rejoindre les Bianconeri de la Grenz.
Pour refaire une telle série négative, il faudrait déjà parvenir à se qualifier mais là…
Toute cette réjouissante petite histoire dans l’Histoire fait bien rigoler Jacques Muller, le dernier coach à avoir qualifié la Jeunesse pour la Ligue des champions, en 2010. En 1987, le 30 septembre, c’est d’ailleurs lui qui avait distillé la passe décisive pour Dan Theis, contre les Danois d’Aarhus. Le succès d’alors, 1-0, avait mis fin à cette vertigineuse série négative de 14 ans. «Mais… On n’était même pas au courant que c’était un record à l’époque, et je ne le savais toujours pas d’ailleurs, s’esclaffe-t-il. Je ne pense pas qu’on puisse en être fiers. Par contre, on peut être fier de l’avoir interrompue, même sans le savoir. Mais j’avoue que maintenant que je sais ça, j’espère que les Marseillais vont perdre. Comme ça, ils pourraient nous rejoindre et on ne serait plus seuls.»
Partager un record historique, même négatif, avec l’Olympique de Marseille, rend peut-être la chose moins gênante mais pas moins d’actualité pour l’ensemble du continent, dont les projecteurs se braquent aujourd’hui sur le sud de la France, beaucoup et sur le sud du Grand-Duché, un peu. Et à bien y réfléchir, Jacques Muller, douze matches européens disputés avec la Jeunesse pour… onze défaites, en viendrait presque à regretter cette époque bénie où son club de toujours empilait les désillusions continentales : «Pour refaire une telle série négative, il faudrait déjà parvenir à se qualifier mais là… Ça ne vaut même pas la peine d’y penser. La Jeunesse en est loin. Ce qui se passe est inquiétant. Il se passe la même chose que quand Flavio Becca prêtait des joueurs du F91. Quand il les a retirés, il ne restait plus rien. Et quand les Grecs partiront…».
En attendant, des Grecs peuvent aider la Jeunesse à se sentir un peu plus proche d’être rejointe. L’histoire serait belle puisque ce mardi soir, l’Olympiakos qui a formé Alexandros Voilis et Georgios Xenitidis, deux incontournables de la saison eschoise jusque-là, peut rendre un autre service à Esch. Suffit de battre l’OM. Ce qui n’a pas l’air si difficile depuis 2012.
Julien Mollereau
Deux séries en parallèle… Ils ont au moins le Bayern en commun
La Jeunesse Esch ne s’attendait sans doute pas à ça. Même si son histoire en C1 est forcément émaillée de plus de défaites (38) que de victoires (7) voire de matches nuls (4), elle sortait, le 19 septembre 1973, d’un splendide match nul contre le grand Liverpool devant plus de 6 000 personnes à la Grenz. En 1967, elle avait signé deux nuls contre le Valur Reykjavik (1-1, 3-3) et en 68, elle était même parvenue à battre l’AEK Athènes au match retour (3-2) Aucun moyen d’anticiper la terrible série de 1973 à 1987, même si dans ce laps de temps, les Bianconeri ont affronté de sacrées pointures contre lesquelles elle n’avait presque aucune chance.
Mais après tout, l’OM, qui venait de battre l’Inter Milan en 8es de finale de l’édition 2011/2012 et se qualifiait pour les quarts de finale dans la foulée, ne s’attendait sûrement pas non plus à devoir attendre un nouveau succès (ou même un match nul) pendant plus de huit ans dans la compétition reine des clubs. La treizième défaite de rang lui a d’ailleurs permis de faire pire que les douze défaites de suite d’Anderlecht entre 2003 et 2006.
La série eschoise
1. Liverpool – Jeunesse 2-0
2. Jeunesse – Fenerbahçe 2-3
3. Fenerbahçe – Jeunesse 2-0
4. Jeunesse – Bayern Munich 0-5
5. Bayern Miunich – Jeunesse 3-1
6. Ferencvaros – Jeunesse 5-1
7. Jeunesse – Ferencvaros 2-6
8. Celtic Glasgow – Jeunesse 5-0
9. Jeunesse – Celtic Glasgow 1-6
10. Jeunesse – Spartak Moscou 0-5
11. Spartak Moscou – Jeunesse 4-0
12. Dynamo Berlin – Jeunesse 4-1
13. Jeunesse – Dynamo Berlin 0-2
14. Jeunesse – Juventus Turin 0-5
15. Juventus Turin – Jeunesse 4-1
16. Aarhus – Jeunesse 4-1
La série marseillaise
1. Inter Milan – Marseille 2-1
2. Marseille – Bayern Munich 0-2
3. Bayern Munich – Marseille 2-0
4. Marseille – Arsenal 1-2
5. Dortmund – Marseille 3-0
6. Marseille – Naples 1-2
7. Naples – Marseille 3-2
8. Arsenal – Marseille 2-0
9. Marseille – Dortmund 1-2
10. Olympiakos – Marseille 1-0
11. Marseille – Manchester City 0-3
12. Porto – Marseille 3-0
13. Marseille – Porto 0-2