Revoilà Lionel Messi en demie! Virevoltant et double buteur, l’Argentin a donné le tournis à Manchester United (3-0) pour ramener le FC Barcelone dans le dernier carré de la Ligue des champions, mardi en quart de finale retour, une première depuis quatre ans.
Déjà impliqué sur l’unique but de l’aller (1-0), Messi a frappé deux fois en quatre minutes au Camp Nou, éteignant la très brève révolte anglaise : d’abord d’un tir enroulé au ras du poteau, spécialité de la maison (16e), ensuite avec l’aide malencontreuse du gardien adverse David de Gea (20e). Et dire qu’au même moment, son grand rival Cristiano Ronaldo sombrait avec la Juventus…
Meilleur buteur de cette C1, Messi a frappé 10 fois cette saison, et 110 fois sur l’ensemble de sa carrière. Pour ne rien gâcher, il a aussi été à l’origine du troisième but, signé Philippe Coutinho d’une frappe somptueuse (61e).
Le plafond des quarts, sur lequel le Barça butait depuis trois ans avec notamment une cuisante élimination à Rome l’an dernier, est enfoncé. Tout comme la défense mancunienne, impuissante face aux déboulés de Messi!
« Nous avons frappé fort sur le premier but et ensuite, sur le deuxième, nous avons eu un peu de chance », a analysé le capitaine barcelonais au micro de la chaîne espagnole Movistar. « Nous avons atteint l’objectif de franchir les quarts et d’être en demi-finales, cela faisait longtemps. »
Avec 45 buts en 42 matches cette saison, Messi peut désormais rêver d’un nouveau triplé Liga-Coupe-C1, comme en 2009 et 2015… voire d’un sixième Ballon d’or que Ronaldo pourrait avoir du mal à lui disputer.
Messi la veut
Cette C1, Messi la veut. Il l’avait annoncé en début de saison, il l’a confirmé mardi en faisant un sort à l’étrange statistique selon laquelle il n’avait plus marqué en quarts depuis 2013.
« C’est vrai qu’il a marqué deux buts, mais allons bon! On ne va pas s’excuser d’avoir Messi, c’est une chance qu’il soit avec nous », a souri l’entraîneur barcelonais Ernesto Valverde.
Et tant pis pour Manchester United, qui ambitionnait de reproduire l’exploit réussi à Paris en huitièmes (0-2, 3-1), et pour son entraîneur Ole Gunnar Solskjaer, talisman au Camp Nou depuis la finale 1999. Le rêve mancunien a tourné court, même si Marcus Rashford a trouvé la transversale après seulement 35 secondes de jeu.
Le Camp Nou a craint un scénario défavorable et pesté, incrédule, en voyant l’arbitre annuler un penalty accordé à Ivan Rakitic après visionnage des images en bord de terrain (11e).
Mais au moment où son équipe peinait, Messi a marqué un but caractéristique de son style vibrionnant (16e) : pressing, crochet, course folle à l’entrée de la surface et frappe enroulée au ras du poteau!
Et puis rebelote : ballon récupéré plein axe et frappe un peu écrasée du droit que le gardien mancunien David de Gea a inexplicablement laisser filer sous lui (20e), rappelant le portier si maladroit qui avait plombé l’Espagne au Mondial-2018…
« À ce niveau-là on ne peut pas faire d’erreurs », a pesté Solskjaer. « On n’a pas su capitaliser sur notre bon début. Puis ils ont marqué deux buts et c’était fini. »
Récital
Évidemment, la comparaison entre le capitaine barcelonais et la star mancunienne Pogba était cruelle : crispé, agacé, le champion du monde a dû être calmé plusieurs fois par l’arbitre…
Que dire, à l’inverse, de l’incroyable déboulé de Messi qui a déboussolé Phil Jones? Aussitôt, le quintuple Ballon d’or a servi Jordi Alba, dont le centre rasant a été repris par Sergi Roberto. De Gea, cette fois, a sorti le ballon du visage (45e+2).
En état de grâce, Messi a aussi délivré des caviars: c’est lui qui initie l’action du troisième but, une ouverture lumineuse pour Alba qui remise sur Coutinho, préféré à Ousmane Dembélé comme titulaire et buteur d’une frappe limpide en lucarne (61e).
Suffisant pour éteindre définitivement Manchester et rêver, à nouveau, de remonter sur le toit de l’Europe: pour Barcelone et pour Messi, le plafond des quarts n’existe plus!
AFP/LQ