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Bob Jungels reprend de la hauteur


Le Tour de Colombie apparaît comme une préparation idéale pour Bob Jungels, avant son premier grand objectif de la saison, Paris-Nice. (photo Jeff Lahr)

[TOUR DE COLOMBIE] Le champion national lance sa saison sur une épreuve qu’il découvre mais qui ne manque vraiment pas d’intérêt, ni de grands noms…

 

Lors de la présentation de son équipe, voici juste un peu plus d’un mois du côté de Calpe, on avait senti Bob Jungels particulièrement enthousiaste à l’idée de commencer sa saison sur les hauteurs de la Colombie. «Je combinerai stage d’altitude et course dans la foulée», avait-il alors imaginé.

Nous y sommes. Depuis, le champion national s’est visiblement affûté, si on en juge par sa silhouette amincie en quatre semaines seulement. Comme il a posté régulièrement de ses nouvelles sur les réseaux sociaux, notamment des clichés et vidéos de quelques sorties d’entraînement sur des routes d’altitude évidemment bucoliques, on a saisi qu’il n’était pas déçu de cette nouvelle expérience et content de se trouver là, du côté de Medellin d’où la course partira.

Cette course qui reste donc à courir. Il s’agira pour Bob Jungels de l’envol de la saison. On devine qu’il se fera un devoir de conduire son équipe au mieux lors du chrono par équipes inaugural de 14 kilomètres. Un chrono où son équipe Deceuninck-Quick Step, se posera de facto en rival de Sky, où le duo composé de Chris Froome et d’Egan Bernal affichera un charme certain. Pourtant, le profil global de ce Tour de Colombie pourrait s’avérer trop rugueux au fil des jours.

Paris-Nice, premier grand objectif de la saison

Pour le Luxembourgeois qui a fait de Paris-Nice, son premier grand objectif de la saison avec des pics prévus dans la foulée sur le Tour des Flandres puis sur le Giro, il n’y aura pas d’impératif. Et puis son coéquipier Julian Alapahilippe, en vue en Argentine voici peu, est déjà bien rodé.

Ce bloc d’une vingtaine de jours en altitude lui sera profitable pour la suite de la saison. C’est aussi avec ce même souci de bâtir la meilleure préparation possible que les autres grands leaders, Colombiens pour la plupart, se sont donné rendez-vous au départ. Que ce soit les sprinteurs Fernando Gaviria ou Alvaro Hodeg, les grimpeurs, Rigoberto Uran, Miguel Angel Lopez, Sergio Henao, et bien sûr Nairo Quintana. Quelle belle liste d’engagés ce Tour de Colombie est parvenu à rassembler!

La mondialisation du cyclisme, longtemps imaginée ces dernières décennies par les instances internationales, reste souvent une idée imprécise. Une expression pompeuse. Certes des épreuves sont nées ici ou là, bénéficiant même d’une appellation World Tour, mais qu’en retient-on réellement? Ce ne pourra pas être le cas de ce Tour de Colombie, même classé en catégorie 2.1, la plus modeste qui soit.

Une ambiance inédite même vu d’Europe

Un regard sur le parcours proposé, puis une rapide lecture de la liste des engagés permet de prévoir, sans risque de devoir se tromper que la course sera belle. Inédite même. Dans les années 80, déjà, on se souvient que Bernard Hinault, le quintuple vainqueur du Tour venait défier sur ses terres son rival Lucho Herrera lors du RCN, mais cela n’avait pas duré et l’épreuve n’avait pas perduré.

La Colombie, éminent pays de cyclisme, mérite évidemment de posséder une grande épreuve par étapes. Comme celle-ci. Et pour longtemps. L’accueil du public dans un stade enjoué dimanche soir à Medellin, a donné le ton. Il y régnait une ambiance digne de ce nom, assez inédite même vu d’Europe… Bob Jungels, comme Chris Froome d’ailleurs, ne s’y est pas trompé. C’était sans doute le meilleur endroit possible pour lancer sa saison.

Denis Bastien