Au moment du bilan de ce Tour de France 2020, Bob Jungels fait part de sa frustration puisqu’il avait l’intention de mieux faire. Mais il compte tirer profit de sa bonne condition sans attendre, d’ici la fin du mois et les premières classiques.
Comment s’est passé le chrono de La Planche des Belles Filles ?
Bob Jungels : C’était une journée spéciale, je voulais faire un bon chrono, mais mes jambes n’ont pas voulu faire plus. En fin de compte, mes valeurs n’étaient pas mal mais sur ce niveau, c’était loin d’être assez pour faire un résultat. J’ai quand même eu du mal dans la dernière bosse et je suis content d’être arrivé à Paris, avec le maillot vert de Sam.
Globalement, que vous a inspiré ce Tour de France ?
On a beaucoup travaillé dès le début de cette édition, ce qui a naturellement coûté pas mal d’énergie. Mais le nouveau dans ce Tour de France, c’est sans précédent. La performance de Tadej Pogacar a explosé tout le monde, il a explosé le travail d’une équipe comme Jumbo-Visma qui remonte sur quatre, cinq mois. C’était une journée de dingue! C’est ça aussi la cruauté et la beauté du sport. On a vu que ça pouvait se passer très vite. Pour nous, c’est la même chose, on est restés concentrés sur le maillot de Sam (Bennett).
C’est loin, loin de ce que je voulais faire
Quel est votre bilan personnel ?
Je m’attendais à mieux, je ne m’attendais pas à ce Tour de France. On est bien d’accord sur ça. Au niveau du résultat, c’est loin, loin de ce que je voulais faire. C’est sûr que la chute (avec l’ambulance) de la semaine dernière m’a affecté un peu plus que je ne l’aurais imaginé. D’un côté, il y a la tactique de l’équipe qui ne permettait pas toujours de jouer mes cartes. Mais j’ai eu aussi des moments où j’ai ressenti qu’il y avait un niveau incroyable. Sur quelques étapes, c’était un autre univers. Même avec mes meilleures journées, cela aurait été dur de faire un meilleur résultat. Donc voilà, après quelques jours de réflexion, je pourrai sans doute en dire plus. Mais globalement, je sors de ce Tour avec un moral et des jambes pas trop fatigués.
Comment appréhendez-vous le reste de la saison ?
Désormais, je vais récupérer tranquillement pendant quelques jours au Luxembourg, puis on va enchaîner avec les classiques, la Flèche Wallonne (30 septembre), Liège-Bastogne-Liège (4 octobre), l’Amstel Gold Race (10 septembre), le Tour des Flandres (18 septembre) et Paris-Roubaix (25 octobre). C’est un gros programme.
LQ
[L’Oeil du Tour] Bilan… renversant !
Avec son air de ne pas y toucher, son équipe si discrète qu’on a d’abord cru qu’elle était faite en carton-pâte, ce qui n’était pas tout à fait vrai mais pas complètement faux non plus, tout le monde, sans exception, est tombé dans le panneau de Tadej Pogacar, grand vainqueur de ce Tour de France inédit.
Son équipe, jusqu’aux portes de Paris, n’aura pas eu à s’éparpiller plus que de raison, juste à s’économiser et surtout à suivre le mouvement des Jumbo-Visma qui, avouons-le, auront bien du mal, collectivement, individuellement (mis à part Wout Van Aert), à se remettre de ce camouflet inattendu mais tellement puissant que ce retournement de situation est entré directement dans l’histoire du Tour pour faire date.
Le jeune Slovène est parvenu à réaliser un exploit aussi grand que fut la débandade imprévisible (ou du moins pas dans cette proportion) de Primoz Roglic, à qui le succès semblait acquis.
Vu le passé et le passif du cyclisme et du Tour de France, au palmarès souvent défiguré, il convient d’afficher pour le moment encore de la circonspection ou du moins une certaine réserve, d’autant plus qu’en l’espèce, plusieurs membres de l’encadrement de sa formation ne peuvent effacer en seulement une journée, si folle soit-elle, une histoire entachée de lourdes irrégularités, pour être poli. Oui, du temps où le sponsor était une marque de chaudières (sic)…
Bon, à l’époque, Tadej Pogacar n’avait que dix ans! Revenons à ce jeune homme qui a manifestement tout pour plaire. Surtout la cylindrée d’un champion déjà exceptionnel à son jeune âge. C’est bien clair, il a tout explosé sur son passage. Le chrono bien sûr, mais surtout les codes qui prévalaient jusqu’ici. Il semble qu’on ne puisse raisonner ici avec lui avec les acquis habituels. Qu’il s’agisse de l’observation visuelle ou des marqueurs physiques et physiologiques. Le nouveau patron du Tour, qui, en plus, est sympathique, est donc un prototype d’un nouveau genre, à l’instar du belge Remco Evenepoel, actuellement blessé. Un an après Egan Bernal, les jeunes poursuivent leur domination. Renversant !
Denis Bastien
Son future est assuré ….Vendeur de cuisine chez ameublement Thill à Hosingen,(pub) et il vient chaque jour travailler en vélo …les verts vont le mettre sur leur prochaine liste électorale.