Mandy Minella au 1er tour (1-6, 4-6). La Serbe a livré un a tenu 1h05 contre la Serbe Jelena Jankovic, hier, match très solide. À la hauteur de son rang.
La Luxembourgeoise n’a jamais caressé l’espoir, hier soir, de passer le 1er tour pour la première fois au BGL Open. Au vu des déboires des têtes de série en ce début de tournoi, qui décidément ne réussit pas beaucoup aux joueuses les plus cotées ces derniers temps, on pouvait se laisser aller à espérer un petit quelque chose.
Pas forcément la victoire, qui aurait constitué le coup le plus retentissant de sa carrière si l’on ne prend en compte que la valeur de son adversaire. Mais à une bataille. À ce niveau-là, et sans faire injure à la n° 1 luxembourgeoise, cela relevait forcément du fantasme. Mandy Minella, n° 167 mondiale, restait, bien sûr, une jolie victoire à Kirkland, où elle a remporté le deuxième tournoi à 50 000 dollars de sa carrière.
Mais Jelena Jankovic, ancienne n° 1 mondiale (en 2008), aujourd’hui n° 22, venait elle aussi de performer et pas n’importe où, puisque la Serbe se présentait sur le court central de Kockelscheuer avec deux titres WTA en poche : Hong Kong, dimanche dernier, et Guangzhou, décroché en septembre.
Les applaudissements ont accompagné les premiers coups de la Luxembourgeoise qui, si elle perdait ses deux premiers jeux de service, montrait du répondant face à la Serbe qui se voulait tout de suite très solide en retour et dans l’échange.
Pour la surprendre, il fallait être imaginative, prendre des risques. Minella en a pris parfois. Sur des amortis, notamment, que la Serbe ne pouvait pas renvoyer, ou trop loin. En renvoyant un smash. En montant au filet, aussi autoritaire qu’elle pouvait l’être.
Mais la machine adverse se mettait en route, Jankovic effectuant un passing long quand on pensait le coup de la Luxembourgeoise suffisamment bon pour la tromper. Forcément, face à ce mur qu’elle ne semblait pas pouvoir contourner, difficile de ne pas se dérégler. À 1-4, mal embarquée, Minella a appelé son coach et mari, Tim Sommer. On saura plus tard ce qu’ils se sont dit, mais cela n’a pas changé le cours de ce premier set.
Sur son service, Jankovic creusait l’écart d’une montée intelligente au filet et continuait de faire courir la Luxembourgeoise.
Un break aussitôt effacé
Que faire? Honnêtement, pas grand-chose. La Serbe ne laissait passer aucune de ses trois balles de premier set, bouclé en 27 minutes. Enfin, c’est plutôt Minella qui expédiait son coup droit loin derrière la ligne (1-6).
Les services adverses lui faisaient très mal à l’entame de la seconde manche. Quand elle les renvoyait, la Luxembourgeoise se faisait punir d’un coup ajusté de l’autre côté du court. Rien à faire. Condamnée à tenir son service pour espérer suivre Jankovic, Minella se cramponnait, les spectateurs restant à l’affût de ses moindres coups gagnants. Comme sur ce smash plein centre à 2-3, 15-0, cette volée de revers croisée, à 30-15, celle réussie, accroupie, à 40-30 et enfin la dernière, croisée, sur ce jeu de service qui lui permettait de rester à la hauteur de la Serbe (3-3). Et plus encore sur ces deux balles de break, à 3-3, 40-15, avant que Jankovic ne voit sa volée échouer dans le filet (4-3).
Cet élan a semblé galvaniser Minella, qui réussissait le début de son jeu de service avant de voir son adversaire revenir sur elle pour débreaker (4-4). À un jeu du match, la Serbe attaquait Minella sur son service, attendait la faute, la double-faute même. Avec trois balles de match contre elle, Minella a résisté encore le temps d’un échange, avant de se faire déborder d’un coup droit croisé (1-6, 4-6).
Le BGL Open a évité de perdre sa sixième tête de série. C’est une mauvaise nouvelle pour Minella, mais une bonne pour le tournoi. On va se consoler comme ça.
Raphaël Ferber