Formé dans le club «communiste» du Red Star, le nouveau n° 9 de Rodange doit aider à relancer la deuxième pire attaque de DN.
En football, il arrive que les mauvais souvenirs soient aussi les plus utiles. Éric Picart entraîne aujourd’hui la deuxième pire attaque de l’élite, malgré des cadors du standing d’Alexis Larrière, Killian Amehi ou Momar N’Diaye ? Qu’à cela ne tienne, il est allé chercher en Belgique un grand gaillard d’1,92 m pour 88 kilos qui lui avait planté un triplé en une mi-temps lors d’une rencontre horrible d’il y a «trois ou quatre ans» : «On venait de monter en N2 amateur. On apprenait le niveau. Chez nous, Yoroma et Charleroi (NDLR : où il a évolué aux côtés de Kevin Van den Kerkhof) menaient 5-0… à la pause». Cela avait fait mal à Givry et à Picart mais puisqu’il fallait trouver un pivot et joueur de surface, la démonstration de l’époque a bien aidé pour trouver le bon profil : «C’était une machine à marquer à l’époque. Il avait inscrit 86 buts en quatre saisons avec Charleroi».
Ce n’est pas une garantie mais quand l’équipe tourne à un petit but inscrit par match en moyenne sur la première partie de saison, on se raccroche à ce genre de souvenirs. Même si Yoroma reste pour l’heure plutôt associé à l’idée d’un cauchemar pour son coach, il y a désormais matière à y croire.
J’ai accepté de casser mon contrat, mais ça m’a bien dégoûté
L’espoir est arrivé avec un maillot de Liverpool sur les épaules («J’ai été fan de Steven Gerrard d’abord puis de Fernando Torres»), le 7 janvier, pour parapher son contrat et avec dans son sillage une expérience déplorable du côté de Rupel Boom, au troisième échelon belge. Il venait de signer en novembre 2021. Il a attrapé le covid et en a bavé pendant une grosse semaine avant de voir un dirigeant du club débarquer chez lui : «Ils m’ont dit qu’ils n’allaient pas me garder parce qu’ils ne savaient pas comment j’allais récupérer, si j’allais récupérer mes capacités physiques. J’ai refusé de me prendre la tête et j’ai accepté de casser mon contrat mais ça m’a bien dégoûté».
Fatalement, c’est humain, quand on a 27 ans et qu’on sort de ce type de galère, on se sent redevable envers le club qui vous tend la main. Même pour six mois. Et puis on se sent facilement à l’aise quand on sait où on met les pieds : en 2015, son frangin, Mohammed, avait effectué un passage éclair à Lamadelaine, où il avait évolué notamment avec Eliott Gashi (Titus Pétange). Il lui a conseillé de tenter sa chance au Grand-Duché.
Le petit frère, Yoroma, est à un autre niveau et aura plus de responsabilités d’ici à fin mai. Mais il promet qu’il saura mettre les chances de son côté. «Je sais d’où je viens. J’ai grandi à Paris dans un quartier un peu chaud, la Goutte d’or (NDLR : situé entre le Sacré Cœur et la Seine Saint-Denis), alors je suis devenu plutôt casanier. Je ne sors pas beaucoup.» Mais il y a développé un football qui n’a rien de commun avec son gabarit : «On jouait beaucoup dans la rue, sur des terrains de mini-foot. C’étaient mes meilleures années. Aujourd’hui, sur un terrain, je ne suis pas un poteau ! J’ai les deux pieds, techniquement, je me débrouille». Pas totalement footballeur de rue pour autant puisque de 15 à 19 ans, Jatta a été formé dans le club communiste de Paris, le célèbre Red Star qui a accueilli Mayron De Almeida la saison passée. Beau pedigree. Reste à marquer. Et beaucoup.
Bonjour, je n’ai pas souvenir de vous avoir donné mon accord pour l’utilisation de ma photo!