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[BGL Ligue] Wiltz, parole à la défense


Ben Biver (dans les airs) et les défenseurs wiltzois doivent serrer les vis durant la phase retour. (Photo : luis mangorrinha)

Deuxième plus mauvaise défense du championnat à la trêve, le club nordiste a pris deux défenseurs centraux cet hiver, autant par nécessité que par opportunité.

Un nouvel attaquant, le Togolo-Nigérian Mouazim Inoussa, a rejoint le FC Wiltz le 25 janvier. Ce n’est pas le club qui le dit, ni l’intéressé, mais Transfermarkt. Or le site internet allemand, pourtant spécialisé dans les transferts, s’est planté et ça, c’est David Vandenbroeck qui le dit.

«J’ai appelé mon président et mon directeur sportif pour voir s’ils n’avaient pas recruté un joueur, mais non, je ne sais pas ce qu’il fout là (NDLR : dans l’effectif wiltzois)», sourit l’entraîneur nordiste, d’autant plus surpris que Wiltz avait déjà grillé ses deux jokers cet hiver, en rapatriant Rick Brito (Jeunesse), déjà passé par le club en 2018/2019, puis en attirant le taulier du Fola Gilson Delgado.

Soit deux défenseurs centraux, l’un droitier, l’autre gaucher, ce qui, «sans jeter la pierre à qui que ce soit», situe la priorité hivernale de l’actuel 10e du championnat, dont le secteur offensif a jusqu’ici apporté davantage de garanties que l’arrière-garde, prise en défaut 33 fois sur la phase aller. Seul le Fola, lanterne rouge, a fait pire (43 buts).

Initiés, locaux et «Luxos», le bon combo

Alors que Peter Guinari (13 matches sur la phase aller) arrivait d’Allemagne et n’avait aucune expérience de la BGL Ligue à sa signature, et que Damien Humblet (revenu cet été après deux ans en Belgique à Solières) et Célestin Lilango, en concurrence pour l’épauler (8 rencontres chacun), n’avaient connu que la PH avec Wiltz (2016-2020) et Mersch (2021/2022), David Vandenbroeck souhaitait «des joueurs qui connaissent le championnat et les joueurs».

Mais si Brito (22 ans) et Delgado (30 ans) répondaient tous deux à ce besoin, les anciens Eschois correspondaient aussi à des opportunités pour un club nordiste «esseulé» sur la carte du foot luxembourgeois. «Pour attirer des joueurs, c’est très compliqué, observe Vandenbroeck. Si j’appelle d’anciens collègues de Differdange, ils vont me dire que le projet les intéresse, que les installations sont bien, mais que la route est un problème.»

Résultat : la plupart des joueurs sondés par Wiltz cet été «se sont rabattus sur des clubs du Sud car il y a la famille, les enfants, l’école…» Dans ces conditions, «cibler un profil précis» est une illusion, former des jeunes une obligation, et la moindre possibilité de recruter des garçons du cru – ce que sont Brito et Delgado –, de surcroît luxembourgeois, une aubaine.

D’autant plus quand les recrues en question constituent des «plus-values», prérequis édicté par le technicien belge au début du mercato. Tandis que Rick Brito, qui se remet encore d’une rupture des ligaments croisés, séduit déjà son coach par sa «combativité» et sa fougue, Gilson Delgado apporte «un calme, une réflexion, de la sérénité» mais aussi son «expérience» (171 matches de DN) à l’arrière-garde.

La défense à trois, une option mais…

Surtout, les deux néo-Wiltzois «se sont très vite intégrés : Rick revient dans un cercle familial où il se sentait bien, et Gilson connaît Ralph Schon (côtoyé à Strassen et en sélection), Chris Philipps (également fréquenté chez les Roud Léiwen) ou Ben Biver. Ils sont entrés naturellement dans le vestiaire». Et dans le onze, pour le second.

Avec eux, Wiltz compte cinq défenseurs centraux pouvant y postuler, «un luxe que n’ont pas certains clubs pros», relève un Vandenbroeck qui s’expose à quelques nœuds au cerveau ces prochains mois. Passer de deux à trois axiaux serait un moyen d’y remédier, le technicien belge a «les possibilités pour, en termes de joueurs», et cette «option» a été creusée durant la prépa, mais ses protégés sont apparus «un peu mal à l’aise» dans ce système très exigeant pour les pistons.

Qu’à cela ne tienne : Brito et Delgado peuvent dépanner sur leurs côtés respectifs et, alors que la reprise s’effectue sur des terrains synthétiques ou gelés, les pépins physiques comme les suspensions, «vont vite arriver, prédit Vandenbroeck. On aura besoin de tout le monde dans ce deuxième tour.»