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[BGL Ligue] Wiltz nouveau patron dans le Nord avec Vaccaro ?


Luigi Vaccaro va venir faire la musique dans l’entre-jeu wiltzois (Photo : Jean-Pierre Laurent / La Meuse).

Le FC Wiltz, devenu en quelques semaines une attraction attendue de la prochaine saison après un recrutement princier, attend monts et merveilles de Luigi Vaccaro, son nouveau milieu de terrain.

On ne sait pas vraiment à qui on a affaire. Luigi Vaccaro est présenté sur certains sites spécialisés comme un défenseur central. Sur d’autres, il est milieu. Et sur la vidéo YouTube que les dirigeants wiltzois mettent à disposition des médias pour mieux vendre fièrement leur acquisition, l’une des plus saisissantes de ce printemps pas comme les autres, on le voit, en position très avancée, avec Virton, Seraing, Eupen ou Mouscron (où il a joué avec l’ancien Folaman Corentin Koçur), enquiller les buts avec une spontanéité et un sang-froid désarmants. «Non, non, je suis bien « médian », sourit le garçon de 29 ans, formé au Standard Liège puis au Sporting Charleroi. Mais c’est vrai que même si ce n’est pas ma qualité première, je ne m’en sors pas trop mal devant le but.»
Il n’y a de toute façon pas que la presse qui soit perdue devant ce bonhomme de 1,83 m, 75 kilos et 153 matches pros. Même son père a été largué, au moment de sa signature à Wiltz. Il a suffi que son paternel lui demande le nom du coach de ce club qu’il ne connaissait pas. «Huet», lui a répondu son fils. «Mais… c’est le même que dans ton dernier club de Visé?» a halluciné le père.

Kabasele, top 6 et retards de paiement

«Le destin fait des trucs comme ça», s’amuse Vaccaro, coaché la saison passée par Stéphane Huet, Belge de 57 ans et qui va se retrouver sous les ordres de Dan Huet, Luxembourgeois de 33 ans. Il a d’ailleurs déjà appris à connaître ce dernier, qui lui a donné l’asile, au début de l’année 2017, quand il s’est retrouvé sans club. Pote avec Christopher Verbist, Vaccaro est arrivé avec ses crampons sous le bras pour se maintenir en forme. Mais à l’époque, il est encore trop tôt pour signer : Wiltz est en PH et esquisse son projet de reconquête, Vaccaro est professionnel et a encore théoriquement de belles années devant lui. Il file à Virton, ils se retrouveront plus tard.
Tout ne s’est pourtant pas passé comme il l’aurait souhaité en Gaume. L’Excel, cette saison-là, se maintient, mais dans une douleur indescriptible, celle de joueurs qui ne sont plus payés pendant des mois. «Il y a eu de gros retards de paiement. On s’est sauvés grâce à la mentalité du groupe. Ce genre d’aventure vous forge un caractère. Je venais à l’entraînement depuis Liège en mettant l’essence dans la voiture en la payant de ma poche. Ça fait peur quand on rentre le soir et qu’on voit que son compte en banque est toujours vide, mais cela vous apprend à ne rien lâcher.»
C’est pour un peu de sécurité, un projet de «top 6» et l’Europe «dans un coin de la tête» que Luigi débarque dans le nord du pays, prêt à enquiller les kilomètres payés par son club cette fois et escorté de ses nouveaux partenaires belges. Concrètement, de cette nouvelle équipe, il ne connaît personne (pas même David Vandenbroeck, «ou juste de nom, pour l’avoir vu à la télé» malgré son passé de joueur de Jupiler Pro League) et ne sait pas à quoi s’attendre une fois sur le terrain. Il n’exclut toutefois pas, pour s’approprier un peu l’endroit et pour lui montrer sa nouvelle vie, de faire venir au stade Um Petz, en visite de prestige, un de ses meilleurs potes, l’international des Diables Rouges Christian Kabasele, avec qui il a joué à Eupen. «Mais avec sa vie en Angleterre et le rythme des matches (NDLR : Kabasele joue à Watford), ce sera compliqué.»
De toute façon, on attend plutôt du mystérieux Vaccaro qu’il nous montre comment il compte porter le promu à une place qui lui permettra de concurrencer les équipes en course pour l’Europe. Quel que soit son poste, on devine qu’il pourrait déjà se voir confier les clefs du bolide. Il a en tout cas le pedigree qu’il faut pour.

Julien Mollereau