Felipe Ventura, le portier brésilien du FCD03, peut battre dimanche contre le Swift un record de clean sheets consécutifs sur une saison. Aurait-il déjà fait la preuve de son immense apport pour cette équipe?
Est-ce que vous vous sentez invincible ?
Felipe Ventura : Non. Et on sait bien, tous, qu’un but va nous tomber dessus un de ces quatre. On travaille beaucoup pour retarder l’échéance. Mais on sait que ça arrivera et ce n’est pas grave, parce qu’on sait aussi qu’on marque beaucoup de buts.
Savoir que l’on peut quand même en marquer plus que l’adversaire quand on encaissera pour la première fois un but, c’est bien. Je peux être fier de moi, mais quand le ballon arrive dans mon secteur, je sens que beaucoup de boulot a déjà été abattu en amont et je me sens plus léger. C’est plus facile quand on a une équipe comme ça.
En plus de ce penalty stoppé contre Mondorf (0-4, 4e journée), avez-vous la sensation d’avoir été souvent décisif ?
Pas énormément, mais à des moments décisifs. Contre le Progrès, contre Strassen… Mais notre défense commence dès la ligne d’attaque et on sent que l’expérience de notre ligne de trois, derrière, trois grands défenseurs d’ailleurs, fait beaucoup de différence. C’est une vraie cohésion qu’on a. Honnêtement, je pensais que ce début de saison serait plus difficile à gérer pour moi, mais en fait non, pas du tout.
Décrocher le record, ce serait cool, mais cela n’aurait pas de sens si on n’est pas champions à la fin
Qu’est-ce que cela représente, pour vous, six clean sheets consécutifs ?
Ça a déjà été fait au Grand-Duché? En même temps, décrocher le record, ce serait cool, mais cela n’aurait pas de sens si on n’est pas champions à la fin. Cela ne servirait à rien. Mais en tout cas, pour ces six matches sans prendre de but, je félicite déjà notre entraîneur des gardiens (NDLR : Ruben Araujo). C’est une fierté de rester aussi longtemps sans prendre de but, mais il ne faut pas s’accrocher à ça puisqu’un jour, cela s’arrêtera. On le sait.
Cela vous était-il déjà arrivé?
(Il rit) Non, mon record, c’était cinq matches d’affilée sans prendre de but, avec Flamengo, en D1 brésilienne. Voilà, Differdange a fait mieux que Flamengo! Differdange est passé devant. Mais pour tout club, ce genre de moment, c’est un cap important. Il en ressort une vérité : j’ai confiance en cette équipe et on voit que cette équipe a confiance en moi.
Ce n’était pas évident : quand on voit un gardien qui a 40 ans arriver, il est naturel de se demander : «mais qu’est-ce qu’il va bien pouvoir nous apporter à son âge ? Ça va peut-être être un boulet !». Mais en fait, l’âge, c’est juste un chiffre. J’avais un bon CV, mais je n’étais pas jeune. J’avais des choses à montrer. Je pense les avoir convaincus dès le premier entraînement, mais ces six matches, c’est important!
Vous n’échangeriez pas un ou deux de ces six clean sheets contre une qualification européenne ?
Bien sûr que si! Surtout qu’on avait toutes les conditions réunies pour passer quelques tours. Mais on ne va pas pleurer et plutôt commencer, déjà, à travailler en vue de la saison prochaine.
Pensez-vous pouvoir résister aux attaquants du Swift, dimanche, contre ce qui est la meilleure attaque du pays à l’heure actuelle ?
Le premier contre le deuxième ? La meilleure défense contre la meilleure attaque ? Cela va être un très bon match. Chez nous, on est forts. Ce sera rude, mais agréable.