Seul joueur du championnat à avoir disputé les vingt journées de championnat en intégralité, le latéral droit français est l’une des principales satisfactions d’un F91 en quête de rachat, dimanche contre Mondorf.
Il est de ces forçats qui attendent les semaines anglaises avec une certaine impatience. «J’ai vraiment faim de foot, donc deux matches par semaine, ça m’arrange un peu», sourit Kevin Van den Kerkhof. Après vingt journées, le latéral droit du F91 est l’un des trois joueurs de BGL Ligue avoir été noté vingt fois dans nos colonnes, c’est-à-dire à avoir disputé au moins une heure lors de chaque rencontre de championnat. Les deux autres sont latéraux eux aussi : Gianluca Bei, prêté par Differdange au RM Hamm Benfica, et Alexandre Sacras, le gaucher de l’US Hostert. Des trois, Van den Kerkhof est toutefois le seul à avoir joué 1 800 minutes (Bei en a joué 1 783, Sacras 1 761), soit les vingt premiers matches dans leur intégralité. Une stat qui a le don de surprendre le Français : «Ah bon ? Je suis le seul du championnat ?»
C’est qu’enchaîner les matches est quelque chose de naturel pour le numéro 3 dudelangeois : la saison dernière, à l’Olympic Charleroi, il n’a manqué qu’une seule des 24 rencontres de D3 belge, et disputé 22 des 23 autres en intégralité. En 2018/2019, à La Louvière, il n’avait fait défaut que quatre fois en trente journées, et joué 22 matches entiers. Il n’empêche : cette permanence force d’autant plus le respect qu’elle s’exprime au F91 au sein d’un 3-5-2 particulièrement exigeant pour les joueurs de côté, seuls à couvrir leur couloir. Ce qui suppose «beaucoup d’efforts et surtout beaucoup de courses à haute intensité. Quand on enchaîne un sprint de 35-40 mètres et qu’il faut se replacer et faire un sprint dans l’autre sens… Il faut bien gérer les temps faibles».
«J’ai acheté un pistolet de massage»
Y compris en dehors du terrain, où le droitier assure beaucoup évoluer en matière d’hygiène de vie depuis son arrivée au Grand-Duché. «Je ne bois plus de soda et j’essaie de manger sain un maximum, illustre-t-il. Les étirements, c’est quelque chose sur lequel j’ai beaucoup travaillé avec Jérôme Challe, notre préparateur physique. Je me suis nettement amélioré là-dessus. J’ai aussi acheté un pistolet de massage, et j’emprunte parfois les électrodes du kiné. Et dès que je ressens la moindre fatigue, je me repose.» Résultat : «Les jambes sont bien», jure le marathonien du F91, qui réfute la thèse du coup de moins bien physique pour justifier la vilaine sortie de route dudelangeoise mercredi sur la pelouse du Fola Esch (5-0).
«Quand on prend un but dès la première minute, ce n’est pas la fatigue, statue le Français, déjà auteur de quatre buts et autant de passes décisives cette saison. Il faut juste qu’on passe à autre chose. C’est difficile à avaler, mais il faut relever la tête.» Dans cette optique, la réception d’un mal classé, Mondorf, battu lors de ses trois derniers matches, semble tomber à point nommé. «Tout peut arriver, avertit l’ancien carolo. Notre pire adversaire, c’est nous-mêmes : mercredi, on s’est mis nous-mêmes en difficulté, comme contre le Swift (2-3, le 6 avril). Mais quand on est dans un bon jour, personne ne peut nous stopper. Il faut qu’on entre bien dans le match, tous concentrés, avec beaucoup de maturité.» Celle-là même que le défenseur semble avoir atteint pour de bon, à tout juste 25 ans.
Simon Butel