Trois jours après son nul à Mondorf, le Swift aurait tort de prendre à la légère la lanterne rouge, Etzella, qui lui avait gratté un point à l’aller et vient de faire chuter le Fola.
Plus qu’avec familiarités, lui qui est né à Halifax dans le nord de l’Angleterre, cette nouvelle semaine anglaise qui débute va de pair avec contrariétés pour Neil Pattison. Toute son équipe se remet-elle de la venue du Fola, l’ancien leader déchu, au Deich qu’elle doit enchaîner avec un déplacement sur la pelouse de son ex-dauphin, le Swift, tenu de prendre ces points qu’il a égarés dimanche à Mondorf. À peine l’un de ses joueurs – en l’occurrence Brito – en sort-il que deux autres, Mabouba et Kneip, intègrent une colonne «absents» où les noms de huit de leurs équipiers sont déjà couchés depuis belle lurette.
Dans ces conditions, vaut-il mieux jouer la carte de la dynamique, et reconduire le onze vainqueur surprise du Fola, ou faire tourner pour aborder un deuxième duel consécutif face à un candidat au titre avec un tant soit peu de fraîcheur physique ? «Je n’ai que 18 joueurs disponibles, gardien inclus. Donc on tourne sur nous-mêmes», sourit le technicien britannique. Mais au moins, les joueurs sont prêts mentalement.»
C’est principalement sur ce volet, justement, que Pascal Carzaniga attend ses joueurs. «Dans l’attitude, mais aussi dans le jeu, j’ai été assez déçu en deuxième mi-temps dimanche, pose l’entraîneur du Swift. On n’a pas eu l’impression qu’on était en supériorité numérique.» Son équipe s’en est ainsi sortie avec un nul embarrassant… Presque autant que celui ramené d’Ettelbruck, fin février (0-0, 13e journée). «Ce match, si on le perd 5-0, on ne peut rien dire, admet Neil Pattison. C’était totalement différent du match du Fola où on s’est procuré beaucoup d’occasions.»
«Nous, on n’a rien à perdre»
«Carza», lui, s’attend à un match similaire à celui de dimanche à John-Grün et connaît donc la recette : «On va être un peu dans la même configuration que contre Mondorf, prédit l’entraîneur du Swift. Il en faudra plus dans la mentalité et le fond de jeu. Il va falloir mettre les bouchées doubles et le bleu de chauffe.»
Pattison y est préparé : «Ils (le Swift) savent après notre match nul de février que c’est difficile de trouver le chemin de notre but. Donc je pense qu’ils ne vont pas nous laisser jouer, prédit Neil Pattison. On n’aura sans doute qu’une grosse opportunité par mi-temps et une chance minime de faire un résultat, cette fois, à condition d’être à 110 ou 120 %. Ils ont beaucoup d’individualités et la fatigue va vite se faire ressentir de notre côté. Il y a beaucoup de facteurs en leur faveur.»
Sauf un, déterminant ces temps-ci : «Ils ont quand même la pression. Nous, on n’a rien à perdre.» Un postulat de départ qui incite son homologue du Swift à une certaine retenue, lui dont les hommes ont été taxés d’excès de confiance par certains Mondorfois dimanche : «On craint cette équipe.» C’est qu’entre le nul de l’aller, le nul de dimanche à Mondorf et la défaite du Fola à Ettelbruck, les Hesperangeois sont au moins triplement prévenus.
Simon Butel