Après Jeff Saibene au RFCU, c’est au tour de Jeff Strasser, lui aussi passé par Kaiserslautern, de rentrer officiellement au pays. L’ancien du Fola a été intronisé jeudi sur le banc de la Jeunesse.
Son passé au Fola l’a, il l’avoue, fait hésiter. Mais Jeff Strasser n’est pas allé jusqu’à demander à ses ex-dirigeants l’autorisation de s’asseoir sur le banc de la Jeunesse, où il a été officiellement présenté au stade de la Frontière en présence de plusieurs dizaines de supporters. De quoi lui donner «de la force» et le conforter dans son choix. Si besoin était.
Car la Jeunesse, ex-Folamen ou non, ça ne se refuse pas : «Quand on a la chance de pouvoir entraîner le club qui a le plus grand palmarès du pays, il faut être reconnaissant. J’ai eu la chance de travailler durant de longues années au Fola et là, c’est un nouveau challenge dans un club intéressant. La rivalité, bien sûr qu’on y pense, mais le passé appartient au passé. Quand un si grand club vous propose un poste et un projet, c’est une reconnaissance du travail accompli dans un autre club, peu importe qu’il soit le plus grand rival.»
«Donner une meilleure image du club»
Bref, la page Fola (2012-2017 puis 2018-2020) est tournée, et son rôle chez la Vieille Dame ne devrait à l’entendre pas être aussi élargi que du côté du Galgenberg. «Ma première tâche, ce sera le terrain, et il y a déjà assez de boulot comme ça, prévient-il. Si on me demande mon opinion, je répondrai volontiers mais ma première mission, c’est de ramener l’équipe tactiquement et physiquement au meilleur niveau pour gagner des matches.»
Avant cela, il y a un effectif à bâtir, aussi ses premiers jours au stade de la Frontière se sont résumés à «un état des lieux, pour exprimer notre façon de travailler et déterminer des profils de nouveaux joueurs à essayer de récupérer». Désireux «d’avoir un jeu basé sur la créativité, la possession», car «à la Jeunesse, on ne peut passer le match dans sa partie de terrain», Strasser, qui s’est depuis son départ précipité du Swift ressourcé en famille, a notamment identifié des manques en défense centrale et dans le secteur offensif.
Mais plus que d’identité de jeu ou de profils, il a surtout été question d’état d’esprit, hier au club-house du stade de la Frontière. «L’objectif est simple : constituer une mentalité et une équipe qui monte sur le terrain pour gagner le match à chaque fois», martèle l’ancien international (98 sélections). Et ainsi «faire en sorte de donner une meilleure image du club que celle laissée à travers les résultats de cette année. Finir huitième, ça ne représente pas le statut de la Jeunesse».
«Il travaille 28 heures sur 24»
Un avis partagé par Panos Katsaitis, le directeur sportif bianconero : «On n’aime pas du tout être dans le milieu, à une place dont personne ne s’occupe.» Voilà qui situe les ambitions de la Jeunesse en 2021-2022. En dépit d’une «bonne base de travail», il faut toutefois croire que l’ancien coach éphémère de Kaiserslautern (de septembre 2017 à janvier 2018) et du Swift (de juillet à octobre 2020), qui sera épaulé dans sa tâche par Christian Joachim (ex-Junglinster et Rumelange), a du pain sur la planche. Depuis le lundi 7 juin, date de sa signature, il donne en effet à Panos Katsaitis, le directeur sportif bianconero, «l’impression de travailler 28 heures sur 24».
Mais aussi celle d’avoir misé sur le bon cheval : «Avec Jeff, on a trouvé les qualités qu’on recherchait. C’est une personne qui connaît vraiment le football, vit pour le football et connaît tous les trous sur chaque terrain de BGL Ligue. Je ne suis pas un expert tactique, mais on croit avec le président et le comité qu’il va donner à l’équipe la force dont on manquait la saison dernière.» Cette force vient aussi, d’après le dirigeant grec, des réseaux sociaux, où la vidéo de présentation du coach a cumulé 20 000 vues. Et où le club eschois diffuse ici et là son nouveau leitmotiv, sous la forme d’un mot-dièse : #theempirestrikesback, «l’empire contre-attaque». La DN est prévenue.
Simon Butel