L’attaquant dudelangeois n’a pas le temps de se reposer. De nouvelles semaines anglaises l’attendent déjà.
Sans lui, Dudelange, offensivement, n’est pas vraiment le même. Le F91 de la saison passée, rodé, plein jusqu’à la gueule de joueurs de talent et surtout confirmés, pouvait s’en passer à l’occasion et le laisser souffler quand c’était nécessaire et ça n’avait pas empêché l’attaquant de participer à 32 rencontres entre début août et mi-décembre.
Le Dudelange de 2019, qui accuse encore un retard vertigineux en championnat et ne saurait exister à l’échelle européenne sans les fulgurances de Danel Sinani, n’a pas vraiment ce choix: il doit avoir son petit prodige, meilleur buteur de l’équipe (5 réalisations en championnat) sur le terrain. Sinani, entré en jeu à Lisbonne, titulaire à Aalborg, va donc avoir un programme chargé d’ici au déplacement sur la terre de ses origines, en Serbie, le 16 novembre prochain.
Cela va commencer par le Fola, dimanche, un match dans lequel son équipe n’a déjà pas le droit de se planter. Puis par un déplacement périlleux à Séville en Coupe d’Europe. Viendront ensuite Mondorf et Differdange où l’on doute qu’il trouvera l’occasion de souffler mais qui constitueront aussi sa première semaine «normale» depuis longtemps… avant de revoir Séville au Barthel. Peut-être lui autorisera-t-on un peu de repos en Coupe contre Mertert/Wasserbillig dans la foulée. Mais si ce n’est pas le cas, il a le droit de se dire qu’il est susceptible de rejouer la bagatelle de six matches en un mois.
Déjà 12 buts, mais avec 10 matches à jouer
Tout récemment, quelques heures après avoir humilié la défense de Nicosie (3-4), Sinani était revenu sur sa baisse de régime de début d’année 2019. Pour dire qu’elle n’était pas liée à la fatigue après une première partie de saison exténuante, mais plutôt au fait qu’il n’avait «pas la tête tranquille puisqu'(il) avai(t) l’envie de partir en été». Mais force est de constater aujourd’hui qu’il a déjà disputé 22 matches depuis le 9 juillet. 22 matches en neuf semaines.
Un véritable marathon qu’il a ponctué de douze buts alors que, justement, on lui demandait l’an passé de parvenir à être encore plus décisif. Il avait d’ailleurs inscrit douze buts sur l’intégralité de la phase aller, toutes compétitions confondues. Il lui reste donc une grosse dizaine de matches pour faire bien mieux.
Sur les hauteurs du Galgenberg, il sera question de voir comment il a digéré un match compliqué contre les Danois. L’un des premiers sur lequel il a eu du mal à peser. Puis l’enchaînement au haut niveau en Europa League et en éliminatoires de l’Euro lui permettra de penser à lui plus qu’à son club. Car ne l’oublions pas, ce forçat de 22 ans a désormais vocation à partir à l’issue de son contrat, qui s’achève l’été prochain. Et le meilleur il sera, le plus il se montrera, le plus haut il trouvera.
Julien Mollereau