Avec Bertino et Buch, le FCD03 est la seule équipe de DN possédant deux buteurs à deux chiffres cette saison. Et c’est assez inattendu.
Qui aurait misé sur eux en début de saison? Oh personne n’aurait prédit un calvaire offensif à ces deux joueurs solides de BGL Ligue, mais entre un Buch barré en pointe par Aurélien Joachim et un Bertino qui sortait de trois buts en deux saisons au F91, il n’y avait pas franchement de quoi prédire un feu d’artifice. On aurait plutôt mis une piécette, et c’est une question de logique pure (mais tordue) sur les deux internationaux : Joachim donc, mais aussi Da Mota. Pourtant, les chiffres ne mentent pas : 10 buts et 6 passes pour le Portugais, 10 buts et 2 passes pour l’Allemand et un abattage qui a fait plier le champion en titre dimanche après-midi. En comparaison, à eux deux, Joachim et Da Mota pèsent 5 buts et 4 passes. Quatre fois plus de buts, deux fois plus de passes pour les «BB», moins blessés il est vrai.
On l’a trop facilement oublié. Entre Pierre Piskor et Omar Er Rafik, les grands avants-centres de l’histoire moderne du FC Differdange 03 ont rarement été bling-bling. Humbles mais efficaces. À l’image de leur club? Alors c’est un club de connaisseurs : les murmures d’approbation au Galgenberg, venus du parcage differdangeois, prouvent que les supporters visiteurs ont retrouvé le bon goût de s’enthousiasmer pour des gestes «banals» qu’on ne prise plus assez. Une simple déviation de la tête comme celles qu’Andy Buch a effectuées en série, réussit à séduire son public. C’est aussi rafraîchissant que de voir le public anglais rugir pour un tacle proprement effectué.
«Les choses simples, il sait les faire»
Cette simplicité, ce sont encore les adversaires qui en parlent le mieux. Gilles Feltes par exemple, dont le Rosport en a pris quatre il y a une semaine, pour la reprise. Lui n’a pas vu Bertino, suspendu. Mais Buch de très près : «Ce n’est pas un grand footballeur, mais il sait se concentrer sur ce qu’il sait faire, c’est-à-dire des choses efficaces. Et il a du sang-froid. Face à nous, il n’a pas été énorme dans le jeu, mais il est toujours là où il faut être et concentré sur ce qu’il faut faire. Il ne nous a pas fait énormément souffrir, mais il nous met deux buts. Ah ça, les choses simples, il sait bien les faire.»
Depuis le 7 novembre et la 11e journée de championnat, Andy Buch marque au moins un but par match officiel et au vu de son temps de jeu restreint depuis le début de saison, il est monumental. Il inscrit un pion toutes les 63 minutes. Il en faut 40 de plus à Jordy Soladio (Rosport), roi des buteurs en ce moment, pour mettre un but. Il en faut 50 de plus à Nicolas Perez (Strassen). Pas mal pour un joueur qui fait «des choses simples».
«Ils ne se prennent pas pour d’autres»
Bertino Cabral fait des choses à peine plus compliquées comme cette déviation de la tête décisive sur l’égalisation du début de deuxième mi-temps. Un peu plus spectaculaires aussi quand, plein de vice et d’autorité, il empêche Julien Klein de revenir pour gêner sa frappe après son crochet, sur le 2-3… en lui mettant la main dans le visage. Le capitaine du Fola ne condamne pas. C’est à peine s’il ne dit pas que c’est bien joué. «Ce n’est pas un scandale que l’arbitre ne siffle pas, même si objectivement, il m’empêche de revenir. Mais il fait ça tellement vite… Bertino et Buch, ils ne lâchent rien. Ils vont au bout de chaque action. Ce sont deux gars qui ne se prennent pas pour d’autres. C’est sûr que sur le papier, ce n’est pas incroyable, mais c’est construit, c’est structuré et c’est adroit. Sur quatre ou cinq occasions, ça fait deux ou trois buts. C’est très respectable comme ratio!».
Et pour le moment, cela fait le bonheur de tout un club, qui possède là deux attaquants qui ont déjà atteint un total de buts à deux unités. Personne en DN ne possède, à l’heure actuelle, une telle doublette. Et personne n’a rien vu venir.